Festival international du film fantastique à Bruxelles: Bouh!

Et c’est reparti pour le „BIFFF“, 21e édition sanglante du festival international du film fantastique, de science-fiction et du thriller de Bruxelles. Au programme, plus de 100 films et des invités aussi prestigieux: Jodorowsky, Vernes, Boyle, …

Pour les fanas d’hémoglobine, les mordus de zombies et autres mutants, il n’y a qu’au „BIFFF“, qu’on se le dise, que l’on peut visionner des films affublés de titres aussi grotesques que „Zombie Plague: Mutant Zone“ ou, la cerise sur le gâteau, „Neutron Contro los Automates de la muerte“, dans le cadre d’une rétrospective mexicaine. Outre le culte, il y a aussi les poids lourds. Comme, par exemple, „Daredevil“, adaptation d’un comics de Marvel avec Ben Affleck, le chouchou de „J Lo“ (ce qui n’implique pas forcément un lien de cause à effet). Mais encore, „28 Days Later“ de Danny Boyle, film à petit budget, mais à réalisateur prestigieux, pour un sujet qui ne peut qu’attirer les fans de fantastique: Londres dévastée et désertée. Un jeune gars fraî chement sorti du coma, qui ne comprend pas trop ce qui lui arrive. Quelques rares survivants tentant d’échapper à des zombies contaminés par un virus galopant … Brrr!

Le „BIFFF“, c’est aussi la possibilité d’assister à un florilège de soirées à thèmes avec fousrires ou frissons garantis, c’est selon. Le 21 mars, c’est le marathon noctambule de la „Nuit du Fantastique“, où l’on attend des perles telles que „Beyond Re-Animator“ de Brian Yuszna; „House of 1000 Corpses“ de Rob Zombie (sic!), variante de la maison des horreurs dans l’Amérique profonde … Les 22 et 23 mars, nous aurons droit au „Marathon Star Trek“. Il faudra bien deux jours pour en faire le tour; pas moins de dix films à avaler, dont le tout récent „Nemesis“, dernière adaptation de la série. Grand classique du festival et chouchou des enfants, le „body painting“, qui nous a proposé son défilé traditionnel; dommage pour les coquins, c’était le 15 mars dernier!

Pour finir en beauté, l’incontournable „Bal des Vampires“, avec pour antre, les „Caves de Cureghem“. Teint blafard et robes en lambeaux seront les bienvenus. Sachez que le déguisement est obligatoire, les gousses d’ails interdites et la musique plutôt électro-rock.

Pour cette 21e édition, la petite et vaillante équipe du festival du film fantastique continue de porter haut des genres souvent méprisés (qui se souvient des titres de tous les nanars encombrant les rayons de la vidéothèque du quartier?), voire décriés. Après deux décennies de franc succès, on ne peut que constater l’émergence de ces genres hors des contrées éloignées, où petits budgets et réalisateurs héroïques se battaient pour quelques bobines de mauvaise qualité. Voici donc que le fantastique, par un heureux effet de mode, investit les grands studios et intéresse les réalisateurs de renoms. Inutile de revenir sur le succès de „Spider Man“, ou sur les derniers hits en date de Soderbergh avec „Solaris“ ou de Spielberg avec „Minority Report“ …

Alors qu’il y a dix ans à peine, Burton s’attaquait à „Batman“, on ignorait que suivrait toute une série de super héros qui allait défiler sur nos écrans avec plus ou moins de réussite. L’avènement des effets spéciaux y est certes pour quelque chose, mais il y a aussi cette génération qui se régala devant les épisodes télé de „Hulk“ et des comics, qui se retrouve maintenant aux commandes des studios ou derrière les caméras. C’est donc avec curiosité, et avides de retrouver une part de leur enfance, que les spectateurs se précipiteront pour aller voir „Hulk“, „Daredevil“, „X-Men 2“, pour ne citer que ceux-là.

Baromètre du brrr

Les autres genres, ceux qui ne puisent pas leur inspiration dans les comics, ne sont pas en reste non plus. Ainsi le gothique, très prisé en BD, s’est fait une jolie toile avec „Sleepy Hollow“ ou „From Hell“ (Johnny Depp serait-il le nouveau Pygmalion du genre?). Les fantômes continuent de nous hanter, et de mieux en mieux, avec „The Others“, „Le sixième sens“ ou „The Ring“ …

Qui tire le plus son épingle du jeu, si ce n’est le très en verve cinéma asiatique, jamais à court d’idées? Ici se trouvent les cinéastes – Takashi Miike, Shinya Tsukamoto, Hideo Nakata, Kinji Fukasaku, Tsui Hark, Hayao Miyasaki, … – les plus prisés de, pour ne pas dire les plus pompés par, leurs confrères américains en mal d’inspiration. „Matrix“ en est le meilleur exemple. En un mot comme en cent, le „BIFFF“, ce n’est pas que du folklore taché d’hémoglobine, ou une foire aux nanars cultes. C’est aussi un excellent baromètre de ce que nous réserve de bon ou de mauvais le cinéma fantastique, de science-fiction ou d’horreur. Re-Brrr!

Séverine Rossewy


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