TRILOGIE MATRIX: Puisque ce qui a commencé doit finir …

Ce titre est l’axiome présent sur toute la communication faite autour du dernier volet de la trilogie des Matrix. On est tenté de le remplacer par: „Les plus courtes sont les meilleures.“

Evidemment, ce serait faire injure à la pensée distillée au compte-gouttes par les frères Wachowski, géniaux créateurs de la matrice. En fait, en sortie simultanée sur toute la planète, à peine six mois après le deuxième épisode „Matrix reloaded“, „Matrix Révolutions“ ne pouvait choisir meilleure entrée en matière pour focaliser les regards des fans et des curieux. D’autant plus qu’à part la presse quotidienne, conviée la veille de la sortie officielle, aucun des magazines spécialisés ne pouvaient jeter un regard critique sur cette suite aux juteuses promesses commerciales. Une façon d’esquiver les premières critiques cinglantes? Ou s’agissait-il plutôt d’un moyen d’échapper à une réflexion de fond, tel que semblait nous inviter à le faire le premier épisode, alors que les deux derniers opus s’avèrent bien plus intéressants sur la forme que sur le contenu?

On se souvient qu’en 1999, „Matrix“ apparut comme une véritable bouffée d’air frais dans l’univers du cinéma de science-fiction. Les spectateurs en recevaient plein les yeux, tout en étant sollicités intellectuellement. Quand bien même ces réminiscences philosophico-mystiques et techno-visionnaires s’apparentassent souvent à de la philo de comptoir, le mystère subsistait et laissait penser que l’on dépasserait le côté manichéen et les références au sauveur Néo-Jésus.

„Matrix reloaded“ vint jeter un pavé dans la marre de ces espérances, n’offrant que de vagues réponses aux questions du début à côté d’un festival d’effets spéciaux aussi hallucinants que fatigants. Il existerait donc une citée appelée Zion, où il serait possible de vivre libre, loin de l’emprise de la matrice et Néo serait le Sauveur de l’espèce humaine, même s’il ne veut pas encore assumer cette terrible responsabilité.

Nous voici enfin au terme de ces questions existentielles avec „Matrix Revolutions“ qui, bonne nouvelle, se situe un cran au-dessus de son prédécesseur. Mais, après 129 minutes de ce maladroit condensé biblique, la pensée des frères Wachowski peut se résumer en un slogan: „Ce qui a commencé doit finir.“ Ils s’appliquent à ne faire que cela, recadrant au passage les ambitions intellectuelles du début.

On a donc droit aux inévitables va-et-vient entre plusieurs niveaux de réalité, tout comme à une dose massive de guerre. L’armée des machines est en marche et tente de semer la désolation sur Zion. Tout le film tend vers cette scène au gigantisme incroyable, où les rebelles humains font face à l’invasion d’une infinie multitude de machines, les Sentinelles.

La trilogie n’a donc pas tenu ses promesses. Il faut avouer tout de même qu’elle a repoussé les limites du genre et qu’il sera difficile de faire mieux. Puisque ce qui a commencé doit finir, cela s’achève ainsi … enfin.


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