(rw) – Ces doux soirs d’été, une promenade à travers les quartiers est une façon agréable de combiner une leçon d’architecture avec un petit effort physique, grâce au „circuit architectural au centre de la ville de Luxembourg“ que vient de publier le „City Tourist Office“. Attention cependant: même à vélo, il vous faudra plus d’une heure pour faire toutes les étapes. A pied, il vaut donc mieux se contenter d’une partie du circuit proposé. Celui-ci commence au centre-ville, passe au plateau Bourbon pour se poursuivre à Belair, et se termine à son point de départ. Pour chaque édifice, on retrouve dans la brochure accompagnante des infos sur la date de construction, l’architecte et le maître d’ouvrage, ainsi qu’une courte appréciation. Si d’un point de vue technique, la brochure est très fonctionnelle, avec un plan pratique du circuit et des données précises, les textes descriptifs utilisent souvent un langage opaque pour les profanes: c’est quoi au juste une „poutrelle IPN“, une „stratigraphie“ ou une „bow-window“?
Le choix des bâtiments décrits dans la brochure est pour le moins varié: mêlant architecture des années trente, de l’après-guerre et de la fin du 20e siècle, on nous fait découvrir aussi bien des immeubles officiels et administratifs, que des maisons d’habitation. D’ailleurs, le mélange des styles autant que le choix des objets irrite un peu. On aurait préféré différents guides séparés, qui se concentreraient à chaque fois sur un quartier ou sur une époque. Ainsi, l’architecture luxembourgeoise des années cinquante, mal connue par les autochtones eux-mêmes, vaudrait à elle seule un circuit. Mais c’est peut-être le problème fondamental de ce guide, qui veut servir deux maîtres en s’adressant à la fois aux touristes, plutôt en quête du spectaculaire, et à un public averti luxembourgeois. Celui-ci découvrira néanmoins avec plaisir de petits trésors architecturaux à côté desquels on passe dans la vie quotidienne, le plus souvent, sans les apercevoir – c’est surtout le cas des maisons d’habitation et des immeubles à appartements du Belair. Malheureusement, il remarquera aussi que nombre de ces trésors sont en train de se dégrader ou même d’être détruits par des rénovations peu sensibles à leur caractère original. A quand des mesures politiques qui assurent vraiment la sauvegarde du patrimoine architectural du 20e siècle?