DAVID SILVERMAN: L’odyssée d’Homer

Les petits hommes jaunes débarquent sur grand écran! Non, ils ne sont pas verts, mais ils menacent tout de même la ville de Springfield …

La vie n’est pas facile pour Homer Simpson: on lui en veut jusqu’en Alaska.

La pire catastrophe écologique au monde est jaune, vit à Springfield/USA et adore les donuts. Oui, il s’agit bien d’Homer Simpson, le très distrait responsable de la sécurité d’une centrale nucléaire. Celles et ceux qui en ont douté, en reçoivent la confirmation dans le premier long métrage du célèbre dessin animé. Que les Simpsons quittent un jour le petit écran pour le grand était à prévoir. La série, qui a été pour la première fois diffusée le 17 décembre 1989 aux Etats-Unis par la Fox, aura donc attendu longtemps avant d’atteindre cette consécration.

Le succès mondial de cette famille un peu particulière est certainement dû à la capacité de son créateur, Matt Groening, qui a étudié la philosophie, le journalisme et la culture pop, de combiner un humour corrosif à une vision subversive de la société américaine. Cette sitcom dessinée se distingue en effet des autres qui essaimaient les écrans télés à la fin des années 80 et au début des années 90, tel un „Cosby Show“ qui mettait en avant les valeurs familiales d’une famille noire des classes moyennes. A Springfield, la famille modèle, incarnée par les très religieux Flanders, voisins des Simpsons, fait plutôt les frais de la moquerie des autres habitants. Même le pasteur légèrement déjanté ne les supporte pas. Mais il ne faudrait pas non plus faire des Simpsons des anti-héros: Homer a beau être infantile, colérique et irrespectueux, il a néanmoins bon coeur et rattrape souvent ses erreurs par des prouesses courageuses. Pour autant subversive qu’est la série, elle n’en est pas moins américaine.

Dans „The Simpsons – The Movie“, Springfield est mis à rude épreuve et est menacée d’une destruction totale. En effet, Groening surfe sur l’air du temps en traitant le thème de l’écologie à sa manière. Le lac de Springfield, qui est une sorte de dépotoir de toutes les ordures imaginables, s’est transformé en bain d’acide nauséabond. La petite Lisa, fille prodige d’Homer et écologiste chevronnée fait alors son Al Gore: elle convainc la population de la ville à la manière de l’ancien vice-président de dépolluer le lac. Mais c’est sans compter sur son abruti de père qui, dans un moment d’égarement causé par la distribution de donuts gratuits, va, d’une manière originale et malgré lui, annuler tous les efforts de la population et rendre le lac définitivement infréquentable.

Conseillé par un directeur de l’Agence pour la protection de l’environnement psychopathe, le président américain – un tas de muscles à l’accent autrichien – prend des mesures draconiennes et isole Springfield à l’aide d’un dôme géant. Emprisonnés, les habitants ont tôt fait de découvrir le responsable de leur malheur. La famille réussit à s’enfuir et tente de recommencer une nouvelle vie en … Alaska (un Etat charmant qui offre 1.000 dollars à tout nouvel arrivant en compensation des nuisances causées par l’industrie pétrolière – Homer est conquis).

Le scénario est en ce sens assez classique qu’il poursuit le fil rouge de nombreux épisodes: Homer gaffe et cause des ennuis à son entourage, qui lui en veut, même les membres de sa propre famille. Ne reste alors à ce drôle de type qu’à réparer les torts causés. Comme toujours, l’histoire sert de prétexte à une multitude de gags d’une drôlerie délicieusement anarchiste. De plus, ces gags sont souvent accompagnés d’une irrévérence face à l’establishment: ainsi cette scène hilarante dans les locaux de la NSA, l’Agence de sécurité nationale, qui montre ses agents espionnant les conversations téléphoniques les plus anodines.

„The Simpsons – The Movie“ ne dépaysera certainement pas les fans de la série: les auteurs du film restent fidèles au dessin de la série et n’ont ajouté aucun effet spécifique auquel on aurait pu s’attendre. Une chose est certaine: le film est au moins aussi distrayant qu’un épisode à la télévision. En plus long.

The Simpsons – The Movie, à l’Utopolis


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