INDIE ROCK: Bien huilés

Une douzaine d’années d’existence et toujours pas prêts à rendre l’âme : Babyoil, une des premières formations de rock indépendant du pays présente son deuxième album ce vendredi à la Kufa.

Certains fans de la première heure se souviennent sûrement de Babyoil pendant les années 90. Effectivement, difficile de passer à côté d’un groupe avec deux chanteuses sublimes encadrant une formation rock qui ne rechigne pas à utiliser un violon pour étoffer ses atmosphères obscures, douces et violentes à la fois. Une vraie découverte dans le paysage musical de l’époque, qui se concentrait plus sur le punk et le hardcore, dans lequel les expérimentations étaient rares – si on exclut la scène industrial et avant-garde. Fondé en 1995, le groupe s’est vite fait un nom dans le pays et même au-delà. Après avoir publié quelques chansons sur des compilations comme « Is There An Alternative ? », « Mac Attack » ou « Life’s Too Short … to Make Another One’s Shorter », ils enregistrent un premier CD éponyme du groupe en 1998 et affirment leur présence sur de nombreuses scènes grand-ducales et en Grande Région.

Mais en 2001, après la perte de leur salle de répétition et de plusieurs membres du groupe, Babyoil risque de prendre le chemin de beaucoup de jeunes formations et de se réduire à une mention dans le Rockbuch. Pourtant, faire comme tout le monde n’a jamais été le truc de Babyoil : « En fait, le groupe n’a jamais été vraiment mort », explique Sebb, le chanteur-guitariste et meneur de la formation, « à la différence avec d’autres musiciens nous n’avons jamais changé de nom. Même si la musique de Babyoil a forcément évolué ». C’est le cas de le dire. Les sons noirs et dissonants ont été chassés et remplacés par une musique pop plus accessible et plus fraîche. « A l’époque, notre ambition était de nous différencier, alors qu’en 2008, nous voulons toucher un plus grand public. Sans pourtant vendre notre âme », précise-t-il.

Babyoil en version 2008, ce sont quatre musiciens – dont seulement deux « survivants » de la formation initiale – qui individuellement ont parcouru un long chemin. A part un side-project « Nequi :Bo », avec des ex-musiciens de Tiger Fernandes, Sebb s’est fait un nom dans la scène électronique sous le pseudonyme de DJ Bazooka, une activité qu’il poursuit de nos jours – même s’il ne faut pas mélanger les deux. Jim, l’autre survivant, a joué de la guitare dans Marry Me Twice et dans MyZelody. Finalement, leur nouveau batteur Claude a fait ses armes dans Tu-Anima, une formation plus dure très présente vers la fin des années 90.

Ainsi armé, Babyoil poursuit sa carrière. Et est l’un des rares groupes ayant survécu au tournant difficile de l’entrée de ses membres à l’université ou dans la vie « active » – comme ils disent – qui a coûté la vie à tant de formations prometteuses.

Babyoil CD-Release, ce vendredi 1er février à la Kulturfabrik.


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