POLITIQUE CULTURELLE: Deuxième Kulturfabrik ?

L’ancien abattoir de Hollerich pourrait se transformer en centre culturel pour jeunes ou en une salle de concerts commerciale : c’est selon l’interprétation des intéressé-e-s.

L’ancien abattoir de Hollerich semble promis à un avenir culturel. Reste à savoir lequel.

« Il y a tant de structures pour jeunes au sud du pays, alors que les jeunes de Luxembourg-Ville n’ont même pas de locaux pour répéter décemment s’ils ont un groupe de musique. » Selon Christophe Schiltz, membre de la commission de la jeunesse de la ville de Luxembourg et président des Stater Jongsozialisten, ce manque ne rendrait pas la capitale attractive pour la jeunesse. Alors que la métropole du fer dispose déjà de deux institutions – la Kulturfabrik et la Rockhal – qui mettent à disposition des salles non seulement pour répéter, mais aussi des ateliers, des salles de théâtre ainsi que des salles d’exposition et même un centre de ressources – Luxembourg-Ville reste un désert de ce point de vue.

La discussion a commencé lors du dernier « City Breakfast », le rendez-vous presse traditionnel du bourgmestre Paul Helminger. Apparemment, la salle de l’« Atelier » serait trop exiguë pour les besoins de ses patrons. Dans ce contexte, le maire a évoqué la possibilité de mettre à disposition de cette entreprise privée l’ancien abattoir de Hollerich – ou du moins son terrain. Une bonne idée en principe, si l’on considère que la petite salle dans la rue de Hollerich est régulièrement bondée et même surabondée – ce qui n’est pas sans danger pour les spectateurs de concerts. Et vu le succès énorme de l’«Atelier », qui organise la plupart des grosses affiches musicales du pays, le problème va aller grandissant.

Mais une autre question se pose dans ce contexte : Pourquoi les organisateurs de l’« Atelier » ne continuent-ils pas de programmer les concerts qui sont trop grands pour leur club à la Rockhal ? Cette institution est prévue pour des concerts de cette taille – et en plus, ce ne serait même pas une première, l’« Atelier » ayant déjà organisé plusieurs grandes affiches à succès dans les salles de Belval. Christophe Schiltz pose encore une autre question : « Pourquoi les autorités communales veulent-elles aider des promoteurs privés à trouver une nouvelle salle, alors que ce n’est même pas dans l’intérêt de la jeunesse ? »

Le problème est le suivant : face à la proposition de faire de l’abattoir de Hollerich un centre pour jeunes – qui n’exclurait pas une ou plusieurs salles de concerts – les responsables de l‘ « Atelier » ont répondu « Njet ». Pas question d’en faire autre chose que des salles de concerts strictement commerciales. Schiltz déplore cette décision, d’autant plus qu’il ne s’opposerait pas en principe à une solution de partenariat entre public et privé. « Mais ce n’est pas dans les plans des promoteurs de l’Atelier‘. Ce qui est bien dommage », trouve Schiltz, qui lui rêve d’une structure qui fonctionnerait un peu sur le même mode que la Kulturfabrik eschoise, un ancien abattoir elle aussi. « On n’a pas besoin d’une Rockhal à Luxembourg-Ville, le site serait géré par une asbl et serait disponible pour des créatifs de tout genre, on pourrait même imaginer un café et des salles d’expositions. Ainsi, on pourrait même intégrer le skate-park qui s’y trouve actuellement. »

Si tout cela reste un amas d’hypothèses, on peut du moins dire une chose : que ce plan aiderait beaucoup Luxembourg-Ville à améliorer ses structures pour la jeunesse, délaissées depuis trop longtemps ou entièrement mises dans les mains du privé. Mais n’oublions pas que la capitale est et restera probablement le fief des libéraux, les amis de l’entreprise privée.


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