Kulturkadaver


+++Des cadavres plutôt musicaux cette fois. En somme, une petite revue de concerts qui se sont passés ces dernières semaines. L’événement-phare, le festival Out of the Crowd en sa cinquième version n’a peut-être pas réussi à réitérer les succès du passé, mais on peut dire qu’il a vu pire, notamment en 2006. Cette fois, la programmation fut très éclectique, mais aussi condensée, puisque le festival s’est déroulé en une seule journée. Point de vue tendances, on a eu droit à une panoplie qui allait de la pop au hardcore en passant par l’indé dansable hippée de Forward Russia. Ces derniers, les headliners de la soirée, qui ont joué un concert exclusif pour tester leur nouvel album n’ont pas laissé le choix au public. Soit on aime, soit on déteste. C’était surtout le chant et la personnalité un brin surexposée du chanteur qui agaçaient certain-e-s. Mais en tout, un beau succès pour un des festivals les plus importants, car le moins commercial de l’année. On attend 2008 avec impatience.
+++Dans un registre plus classique, les adeptes de musique contemporaine s’étaient donnés rendez-vous dimanche, il y a deux semaines, à la Philharmonie pour la soirée Free Radicals de Bady Minck. Malheureusement, les adeptes de musique contemporaine ne semblent pas être légion dans notre pays, car la grande salle de l’honorable maison ne fut point comblée. Dommage pour celles et ceux qui ont boudé ce spectacle où se conjuguaient courts-métrages des années 1907 à 2007 et des pièces maîtresses contemporaines de compositeurs tels que Stock-hausen ou encore Xenakis. Non seulement était-ce la seule occasion de voir ce spectacle avant qu’il ne parte pour New York, mais aussi ce fut une excellente soirée, où on avait du mal à se lever de son siège, tant on regrettait que c’était déjà fini. Mais bon, nul n’est prophète dans son propre pays.
+++ La Rockhal avait aussi – une fois n’est pas coutume – programmé un groupe intéressant et innovateur à côté des daubes commerciales dont elle semble se régaler. Et pas n’importe lequel, les Einstürzende Neubauten sont considérées – à juste titre d’ailleurs – comme le groupe qui a inventé la musique et le son « industrial ». En transposant les principes de la musique concrète dans le rock il y a bientôt plus de 20 ans, ils ont largement ouvert les portes à  beaucoup d’autres artistes. La petite salle était comblée de fans de tous les âges et de tous les voisinages, et le concert – d’ailleurs le premier de l’année pour les Neubauten et le commencement de leur tournée – fut un franc succès. Le chanteur Blixa Bargeld a charmé l’audience et les vieux gus se sont amusés comme des petits fous à maltraiter les engins musicaux construits par leurs propres soins sur scène.
+++Moins bon, mais dans la même salle étaient  les Allemands de Tocotronic. Atmosphère froide et concert stéréotypée, l’ambiance n’a jamais vraiment gagné en chaleur pour ce concert d’un groupe qui jadis fut un des meneurs de la scène allemande. Peut-être qu’ils feraient mieux de suivre le titre de leur dernier album « Kapitulation ».


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