Kulturkadaver

+++Pour notre rubrique « Kulturkadaver » cette semaine, nous commençons par le cadavre encore fumant du groupe de folk et de chanson Claudine Muno & The Luna Boots. Depuis leur formation en 2003, il n’y a presque pas eu de saison sans ce groupe, et leurs trois albums « Monsters » en 2006, « Petites Chansons  Méchantes » en 2007 et « Noctambul » en 2010 ont non seulement été des succès successifs, mais ont aussi permis au groupe de se faire une notoriété au-delà de nos frontières. Quant aux raisons qui ont poussé le groupe à se dissoudre après tant de succès, le public doit se contenter d’apprendre que : « L’année dernière a été difficile pour nous et nous avons eu à affronter de nombreuses épreuves imposées de l’extérieur, épreuves qui ne sont pas encore surmontées et qui ne nous permettent plus de continuer notre travail comme nous le souhaiterions », comme il est écrit sur leur site Facebook. Espérons du moins que Claudine Muno continuera sur sa lancée musicale avec son second groupe de folk électronique « Monophona » et qu’elle nous produise encore quelques beaux livres.
+++Notre second cadavre est un revenant, un zombie ou encore un vampire – en tout cas pour les finances publiques. Il s’agit du fameux « Musée Dräi Eechelen », qui va abaisser son pont-levis pour le public, le vendredi 13 juillet. Une date que la ministre de la culture, Octavie Modert, s’est amusée à voir comme un bon signe, lors de la conférence de presse de ce lundi, où le musée a pu être visité une première fois par les journalistes. Et de la chance, elle en aura encore besoin, Octavie Modert. Car même si elle a insisté sur le fait que les polémiques étaient terminées et qu’elle ne voulait que regarder vers l’avant avec ce musée, ce n’est pas vraiment gagné d’avance pour cette institution souvent décriée comme un gouffre de plusieurs dizaines de millions d’euros. Donc, même si « le Musée Dräi Eechelen est sûrement le bâtiment le moins coûteux sur la place de l’Europe – à côté du Mudam et de la Philharmonie », les concepteurs définitifs de ce musée – dont le directeur du MNHA Michel Polfer – ne semblent pas vraiment rassurés : comment expliquer autrement que l’exposition permanente soit conçue comme « définitive mais modulable », comme le disait la ministre, que « le dialogue permanent avec les visiteurs » soit une priorité, que lesdits visiteurs seront admis gratuitement jusqu’à la fin 2012 et que pour l‘ouverture soient ordonnées pas moins de trois jours de réjouissances publiques ? Certes, l’exposition temporaire « ilux » conçue par une équipe d’historiens de l’Université du Luxembourg est intéressante et même parfois osée – en ce qui concerne la critique du centre de rétention par exemple – mais finalement, la question de l’identité luxembourgeoise est devenue tellement redondante ces dernières années qu’elle risque de faire fuir les gens au lieu de les attirer. Quoiqu’il en soit, le « Musée Dräi Eechelen » n’est pas encore sorti de la ligne de mire, même si la ministre voulait bien y croire.
+++ Pour finir, une bonne nouvelle : « L’homme qui ne retrouvait plus son pays » du jeune auteur Ian di Toffoli est une excellente pièce pleine d’humeur acerbe et de pointes inattendues. Après ses « Microdrames », di Toffoli s’attaque au grand-duché et à ses valeurs sûres en invoquant tout à la fois l’absurde beckettien et un humour noir que n’auraient pas renié les Monty Python. Donc, si vous avez le temps de passer au TNL la semaine prochaine, ne ratez surtout pas cette occasion !


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