CINEMA: Vers de nouveaux horizons

Après la bataille de cet été, le CinéBelval veut tenter un nouveau départ, avec un nouveau directeur, une nouvelle identité visuelle et une nouvelle politique.

Non, le sol n’est pas glissant. En suivant Jean Villemin – le nouvel homme à la tête du CinéBelval – vers son bureau situé dans les couloirs labyrinthiques du complexe de Belval Plaza, on remarque qu’il colle dès qu’on quitte le monde immaculé du centre commercial. Mais peu importe, Villemin donne l’impression d’un homme déterminé à redresser la barre du navire CinéBelval et faire oublier l’épisode Caramba au plus vite. Et puis, il digère assez mal les accusations faites par son prédécesseur Raymond Massard (voir woxx 1175) – qui se concentre en ce moment sur ses salles restantes et vient même d’en ouvrir une nouvelle à Mondorf – qui ne voyait pas en lui l’homme providentiel qui pourrait changer la situation. Même s’il ne se prononce qu’indirectement sur ce désamour profond, on sent que derrière les coulisses, le ton est resté rude. « Ce qui m’étonne le plus, c’est la façon dont les décisions ont été communiquées », explique-t-il à ce sujet, « Surtout parce que les décisions du conseil d’administration ont toujours été prises à l’unanimité. Donc, bien avant août dernier, on savait ce qui allait se passer ».

Mais à en croire Villemin, tout cela appartient au passé. Certes, Raymond Massard est toujours dans le capital du CinéBelval (le reste appartenant à Mercure Financière, sans Multiplan Management, comme nous l’avions écrit dans notre dernier article sur la base d’informations figurant toujours au Mémorial), à travers sa société Massard Participations, mais cette situation pourrait avoir changée ce mercredi à l’occasion d’une séance du conseil d’administration. Au moment de la mise sous presse du présent article nous ne disposions pas d’informations plus précises à ce sujet.

Fin de lutte avec Utopolis

L’avenir sera donc déterminé par plusieurs éléments, comme une nouvelle politique envers la concurrence d’Utopolis. « Il n’y a pas de lutte avec Utopolis », assure Villemin, « Nous voulons rayonner sur notre territoire, qui n’est pas le leur ». Et CinéBelval s’en donne les moyens. Premièrement à travers une nouvelle identité visuelle qui reflète mieux l’implantation du cinéma sur les friches de Belval avec leurs silhouettes des hauts-fourneaux. « Nous nous considérons comme le cinéma pour le Sud du Luxembourg, donc pour les Luxembourgeois et pour les frontaliers », dit Villemin. Et pour mieux les attirer, le CinéBelval a réalisé deux projets : d’abord un magazine mensuel distribué gratuitement avec le quotidien gratuit « L’essentiel », surtout aux points frontière, à l’attention de cette nouvelle clientèle. Et pour la satisfaction de cette dernière, une augmentation des films en version française. « Mais cela ne veut pas dire qu’il y aura moins de versions originales », tempère Villemin.

Pour choyer le public un peu plus « select », CinéBelval organisera des soirées CinéClub avec toujours un court-métrage luxembourgeois en avant-programme, histoire de bien illustrer à quelle clientèle le nouveau CinéBelval s’intéresse aussi. Car la direction est claire : « Nous ne sommes pas un cinéma d’art et d’essai, mais un multiplexe grand public ».

Reste donc à espérer que l’époque des chaises vides au CinéBelval appartient décidément au passé. Selon Villemin, les actionnaires n’attendraient pas de miracles : « On s’est fixé des objectifs accessibles et le plus important pour nous est de prendre en compte les réalités du marché ».


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