GOTHIC ROCK: No mercy

Pour fêter dignement leur trentième anniversaire de carrière, les Britanniques des Sisters of Mercy reviennent fouler les planches de la Rockhal afin de faire danser les fans de musique gothique et industrielle.

Personnage culte de la scène gothique sans le vouloir : Andrew Eldritch des Sisters of Mercy.

The Sisters of Mercy est né de la réunion de Gary Marx à la guitare et d’Andrew Eldritch à la batterie au coeur de la ville de Leeds à la fin des années 1970. La légende veut qu’ils aient créé le groupe afin d’entendre leur musique passer à la radio. Leur nom est tiré de la même chanson de Leonard Cohen sortie sur la bande originale du film de Robert Altman « McCabe & Mrs. Miller ».

Au début des années 1980, ils s’adjoignent les services du bassiste Craig Adams et du guitariste Ben Gunn. Au même moment, Eldritch laisse sa place derrière les fûts au légendaire Doktor Avalanche, qui n’est autre qu’une boîte à rythme, afin de se concentrer sur le chant. Un chant qui deviendra assez rapidement sa marque de fabrique, mais qui fait également de lui le seul membre constant des Sisters of Mercy à ce jour. Dès janvier 1981, le groupe commence à se produire en concert et sort quelques singles qui auront un succès sur les radio underground britanniques, dont notamment le cultissime « Temple of Love » de 1983 – qui reste encore aujourd’hui la chanson référence du groupe. A l’époque ce succès leur permet de signer avec la major WEA.

En 1985, les aventures discographiques d’Eldritch et consorts débutent avec l’album « First and Last and Always » qui présente le son de la formation qui se veut sombre et minimaliste, à la croisée de la new wave et du punk. Cependant l’imagerie noire et sexy développée par Eldritch les définit vite comme le fer de lance du mouvement gothique, ce que la formation niera toute sa carrière en se décrivant elle-même comme un simple groupe de rock. A cette époque, le groupe fera autant parler de lui à travers sa musique qu’à cause des relations tumultueuses entre les musiciens, qui mèneront les membres d’origine à quitter les Sisters of Mercy les uns après les autres. Cependant, en 1987 puis en 1990 sortiront ses deux seuls autres opus, à savoir « Floodland » et « Vision Thing » – qui voient la vision d’Eldritch, seul maître à bord, se cristalliser autour de sa personne.

Là où les Sisters of Mercy ont probablement réussi leur coup c’est de faire parler d’eux sans donner beaucoup de matériel sonore à leur fans, créant ainsi une espèce de vénération collant à l’esthétique mystérieuse que le groupe se donne depuis ses débuts. En effet, avec un dernier album datant de 24 ans et un dernier single « Under the Gun » datant de 1993, les aficionados n’ont eu que très peu à se mettre sous la dent afin d’apaiser leur passion. Même si en 1995, Gary Marx, un des premiers membres, aurait composé une dizaine de chansons pour un nouvel album. Un projet au bout duquel Eldritch aurait quitté le navire sans dire un mot. Cependant, les Sisters of Mercy n’ont pas été avares de concerts depuis la fin des années 1990, car ils continuent de tourner avec une conviction qui est rare pour un groupe de cette période.

Ainsi la Rockhal aura l’occasion d’accueillir à nouveau la bande à Andrew Eldritch après déjà deux prestations en 2006 et 2011. Une nouvelle occasion d’apprécier leurs idoles pour les admirateurs transis des Sisters of Mercy qui attendent encore depuis près de 25 années les suites discographiques d’une énigme.

A la Rockhal, le 24 mai.


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