PHOTOGRAPHIE: Du chocolat dans l’art

Le désir, doux et sucré, mais plein d’ambiguïté. Voilà le sujet de
l’exposition
„Sweet Desire“
de l’artiste
luxembourgeoise
Carole Chaine à la galerie
Dominique Lang
de Dudelange.

Désir et sensualité, c’est le sujet des photographies de Carole Chaine présentées dans l’exposition „Sweet Desire“.

L’artiste luxembourgeoise, maître en arts plastiques, expose depuis quelques années au Luxembourg, mais également à l’étranger: en France, en Italie, en Finlande et en Autriche. Ses ´uvres, généralement des photographies, sont travaillées de façon contemporaine.

En utilisant des médiums nouveaux, Carole Chaine crée des images nouvelles, relativement éloignée de la photographie dite classique. Elle fait souvent appel au scanner et à l’appareil photo numérique comme outils de travail. Ainsi le scanner impose une mise à plat ainsi qu’un plan unique. Quant à l’appareil numérique, il offre la possibilité de retravailler et de retoucher l’image sur ordinateur. Pour Carole Chaine, l’appareil photo est un médium comme les autres, elle ne cherche pas à faire de mises en scènes, mais prend des clichés de situations telles qu’elles sont réellement. Ce qu’elle recherche, c’est de
„faire de la peinture“ avec des médiums contemporains.

Outre son travail artistique personnel et l’installation de ses expositions, Carole Chaine est également enseignante
en éducation artistique. Ce métier, qu’elle exerce depuis dix ans, lui permet entre autres de garder un certain équilibre. D’un côté, elle maintient une ouverture sur le monde artistique avec tout l’enrichissement culturel que cela apporte, de l’autre, elle garde les pieds sur terre et reste dans la réalité de la vie.

Quels que soient les travaux et les ´uvres que Carole
Chaine ait réalisés, un seul thème les unit, celui de la
féminité. Dans l’exposition „Sweet Desire“ cette féminité s’exprime plutôt au niveau de la sensualité et du désir. Le fil conducteur étant, pour la plupart des ´uvres, le chocolat. Ce choix provient du dégoût qu’éprouve l’artiste envers cette sucrerie, qu’elle trouve écoeurante et trop pâteuse à son goût. Pourtant, pour la plupart d’entre nous, le chocolat a un effet totalement inverse, puisqu’on l’associe facilement avec le plaisir, voire même avec un besoin de le savourer pour les uns ou de l’ingurgiter pour les autres. Il peut même pour certains se transformer en drogue et engendrer un véritable manque.

Carole Chaine développe la sensualité autour du chocolat de différentes manières, avec une toute autre approche envers celui-ci. Une première série intitulée „Pose Café“ présente des scènes prises sur le vif, dans des pâtisseries et des salons de thé. Il s’agit de planches grand format, chacune divisée en deux, d’un côté la photographie représentant lourdeur ou densité, de l’autre une plage de couleur unie dans des tons chocolatés. Cela apporte un grand contraste nécessaire à l’apaisement du regard. Ensuite la série „I scream for ice-cream“ propose des pâtisseries en lévitation, un fort contraste entre la lourdeur de ces desserts et le flottement de ceux-ci dans les airs.

Toujours dans le domaine de la photographie, les tableaux „Kamasutra“ reprennent sept positions tirées du livre du même nom, correspondant à chaque jour de la semaine. La particularité de ces oeuvres étant qu’elles n’ont pas été dessinées ou peintes mais sculptées dans du chocolat! Parallèlement aux travaux photographiques,
Carole Chaine a créé en trois dimensions certaines de ces positions à l’aide de poupées „Barbie“ recouvertes de chocolat. L’ambiance de cette pièce a un côté très sensuel de par .ces poupées dans diverses
positions du Kamasutra, autour desquelles le spectateur peut se balader, mais surtout de par l’odeur envoûtante du chocolat qui émane de ces sculptures.

Suite à cette multitude de réflexions autour du chocolat, il est logique que l’artiste aborde le thème de la sensualité liée à la bouche – c’est là que le chocolat développe toute sa saveur. Elle a donc effectué un travail de série sur des lèvres qui, une fois scannées puis représentées à la verticale dans un format ovalisé, prennent un tout autre sens que celui d’être un élément facial. Dans ce cas précis, le médium scanner apporte une touche supplémentaire à l’effet d’ambiguïté de ces bouches, collées contre la vitre de celui-ci. Autre originalité de l’exposition, une installation intitulée „confidences“ qui permet à toute personne désireuse de raconter des histoires ou anecdotes vécues à propos du chocolat, en prenant contact avec l’artiste sur place ou sur rendez-vous.

L’exposition „Sweet Desire“ a le don de mettre l’eau à la bouche des gourmands et peut-être même de donner de nouvelles idées aux plus sages d’entre nous …


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