CONCERTS: Clervaux fait la cour au jazz

Resserrée sur deux journées au lieu de trois, la quatrième édition du festival „JazzClervaux“ met en valeur musiciens luxembourgeois et découvertes internationales.

Pascal Schumacher Quartette

Le seul festival de jazz au Luxembourg se met au régime pour mieux vivre, alors que tous les ingrédients semblaient réunis pour garantir un succès croissant: le cadre idyllique de la cour du château de Clervaux, une organisation sans faille, des tarifs plus que corrects, et de la diversité dans la programmation. Peut-être faut-il simplement tenir bon pendant quelques saisons pour fidéliser le public luxembourgeois et pour attirer les touristes de l’Oesling – étonnamment casaniers en soirée! On se permet de rêver de l’exemple de Marciac, petite bourgade perdue dans le Gers, où quelques férus avaient lancé en 1977 une mini-fête régionale du jazz, qui, au fil des ans, s’est métamorphosée en un des plus grands festivals au monde.

Malgré la légère atrophie du festival à Clervaux, les organisateurs ont eu un beau geste vis-à-vis des musiciens luxembourgeois: on n’a pas touché aux quotas qui leur étaient réservés. Si durant les dernières éditions, chaque journée s’ouvrait aux sons d’un groupe autochtone, cette année, deux groupes menés par des Luxembourgeois sont programmés le 21 août, lors de la première journée, consacrée au jazz „pur“: „J Corporation“ du batteur Jeff Herr et le quartette du vibraphoniste Pascal Schumacher. Deux représentants de la jeune génération de musiciens de jazz luxembourgeois, ceux qui s’exilent pour mieux apprendre ou exercer leur art. Ainsi, Pascal Schumacher, qui vient de sortir un CD remarquable, s’est basé à Bruxelles, cité très jazzique, d’où il gère sa carrière entamée sur les chapeaux de roue. Durant les derniers mois, son quartette s’est produit un peu partout en Belgique, ainsi qu’aux Pays-Bas, en Grèce, au Portugal et en Australie. Et la semaine dernière, il a remporté et le premier prix et le prix du public au XIIIe Tremplin de jazz d’Avignon! Il faudrait penser à le mettre un peu plus en évidence chez nous, ou même à le programmer en tête d’affiche? L’histoire classique du prophète en son pays … Jeff Herr, lui, poursuit toujours ses études à Maastricht, où il a constitué un groupe permanent de bonne facture. Celui-ci interprète surtout des compositions personnelles, en intégrant des pulsations modernes et des sonorités électroniques dans des structures de jazz classique.

Les têtes d’affiche de la première journée du festival seront anglaise et belge. D’abord il y aura le quartette du batteur Dylan Howe, acclamé en Grande-Bretagne pour sa relecture rafraî chissante des classiques du jazz, mais qui n’a pas encore vraiment percé sur le continent. Ensuite on pourra voir le pianiste belge Ivan Paduart, qui se produit régulièrement au Luxembourg, avec ses propres formations ou en accompagnateur des plus grands, comme en automne dernier avec Toots Thielemans au Théâtre de Luxembourg. Son sextette, qui rassemble le gratin des scènes belge et néerlandaise, met en évidence la chanteuse Fay Claasen à la voix chaude et sensuelle, idéale pour clore une soirée swinguante sous les étoiles (en cas de pluie, le festival se déroulera au centre polyvalent de Clervaux).

Le dimanche, 22 août sera réservé au cousin germain du jazz, le blues. Il y aura trois groupes, dont les Luxembourgeois de Sneaky Pete and Cleanhead, une nouvelle formation qui réunit quelques jeunots et des routiniers du blues national. Le blues teinté de rock de la chanteuse franco-américaine Nina Van Horn, que d’aucuns comparent à Janis Joplin, et la potée sonore aux multiples ingrédients (Blues, Latin, R & B, Jazz, et Soul) du chanteur et guitariste Tino Gonzales devraient mettre un point d’orgue jubilatoire à ce festival devenu nécessaire et incontournable.


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