Alac : Recoller les morceaux

Enfant battu sous le règne de Maggy Nagel au ministère de la Culture, l’Agence luxembourgeoise d’action culturelle (Alac) vient d’être relancée – pour le meilleur ou pour le pire.

1391news_alacNée sous l’étoile de la première année culturelle célébrée dans la capitale en 1995, l’Alac, concrètement fondée en mars 1996, n’avait plus le vent en poupe depuis longtemps. Alors qu’elle avait été un peu mise à l’écart la seconde fois que Luxembourg était consacrée ville européenne de la culture, en 2007, c’est surtout l’avènement de la ministre Maggy Nagel qui aurait pu lui couper l’herbe sous le pied.

Car l’Alac se trouvait bien dans le viseur de la ministre dans le cadre du « Zukunftspak » – les mesures d’austérité budgétaire qui allaient aussi frapper le secteur culturel. En plus, l’agence était une victime facile. Cela parce que ses missions sont tellement diverses qu’elles ne permettent que difficilement d’identifier son poids et son importance réels. D’abord, elle est responsable des sites culture.lu et plurio.net, qui renseignent sur l’actualité culturelle au Luxembourg et en Grande Région. L’utilité de ces deux sites est bien réelle pour les professionnels comme pour les touristes, c’est juste un peu la visibilité qui manque – tout autant que le réflexe citoyen d’y recourir.

Avancer à la hache ne servait à rien.

Ensuite, elle est responsable de la billetterie nationale. Un service qui malgré tout sera maintenu. En effet, en 2014, l’alors ministre avait déclaré que la billetterie n’était plus désirable par les temps qui courent, soulevant un tollé dans la scène culturelle. Et pour cause : si les grandes institutions disposent du budget nécessaire pour imprimer et vendre leurs propres tickets, les centres culturels, eux, ne supporteraient que très difficilement ce surplus de frais, surtout en temps de disette économique.

C’est pourquoi, comme l’a expliqué la bourgmestre Lydie Polfer à la conférence de presse ce lundi : « On a décidé de faire marche arrière sur cette idée, parce que le bon fonctionnement de la culture était impensable sans la billetterie nationale. Plus encore, une des missions de la nouvelle direction sera d’essayer de convaincre les grandes institutions (la Rockhal et la Philharmonie, ndlr) de nous rejoindre. » Dans la foulée, le site plurio.net sera maintenu aussi – il aurait dû disparaître sous la coupe budgétaire de quelque 150.000 euros prévue sous la houlette de Maggy Nagel.

Si on y ajoute que l’Alac est entre autres aussi responsable de la gestion de plusieurs programmes européens et de la gestion du Cercle Cité où elle a ses bureaux, on comprend mieux les velléités de la réorganiser. Pourtant, les responsables politiques semblent avoir compris qu’avancer à la hache ne menait à rien. Le conseil d’administration a aussi été élargi de six à désormais huit personnes – un gage d’investissement dans cet organisme qui est financé à la même hauteur par la commune et par le ministère de la Culture.

C’est pourquoi les deux nouveaux responsables à la tête de l’Alac, Luc Wagner et Conny Schneider, se sont empressés de communiquer que « désormais un nouveau chapitre s’ouvre pour l’Alac. Nous voulons mettre l’agence sur une meilleure base ». De la novlangue économique et libérale certes, mais qui étonne peu vu les CV de la nouvelle double tête. Ainsi Conny Schneider est-elle passée par le Big Four KPMG dans le département « Management Consulting – Strategy and Operations », alors que Luc Wagner a à son compteur une longue carrière dans le management médiatique et industriel. Une libéralisation certes, mais du moins le cauchemar des employés de l’agence qui vivaient dans une insécurité totale ces dernières années est, provisoirement, terminé.


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