IDENTITE ET HISTOIRE (1): La révolte des clercs

Le second volume de « Lieux de mémoire au Luxembourg » vient de paraître. La méthode s’est affinée, nombre d’articles sont passionnants. Pourtant les porteurs du projet peinent à donner une définition de la mémoire nationale. Peu importe, puisqu’ils ne voient dans la nation qu’une aberration mentale.

Qu’est-ce qui passe le plus mal : une critique sévère ou un compliment malvenu ? En 2007, le premier volume de Lieux de mémoire au Luxembourg (Lieux de mémoire au Luxembourg, vol. 1, Kmec, Sonja / Majerus, Benoît / Margue, Michel / Péporté, Pit (éd.), Luxembourg 2007.) était accueilli très favorablement par le Luxemburger Wort. Dans une critique aux accents barrésiens, le quotidien conservateur vanta en lui un ouvrage « ancré dans la patrie et dans la terre » („In der Heimat und der Erde verankert“, in: Luxemburger Wort, 30 mars 2007, p. mehr lesen / lire plus

SECONDE GUERRE MONDIALE: Le choix de la collaboration

L’historien Vincent Artuso, qui a participé au colloque sur l’histoire de la communauté juive au Luxembourg, revient dans cet article sur la collaboration institutionnelle luxembourgeoise durant cette période.

Emancipation, Eclosion, Persécution.
Tel était le titre d’un colloque pluridisciplinaire sur le développement de la communauté juive luxem-bourgeoise de la Révolution française à la Seconde Guerre mondiale, qui s’est tenu mercredi et jeudi de cette semaine.
L’événement était organisé
par le projet de recherche « PARTIZIP »
de l’Université du Luxembourg.
Pour illustrer l‘article , nous avons utilisé la photo ci-dessus qui montre une déportation à partir de la gare de Hollerich. Nous avons trouvé cette photo sur le site du «Holocaust education & archive research» dont la légende indique qu‘il s‘agirait d‘une déportation de juifs.

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TRAN ANH HUNG: Les souffrances du jeune W.

« Noruwei No More » est le cin-quième long-métrage du réalisateur franco-vietnamien Trân Anh Hùng. Adaptation du roman d’Huraki Murakami, le film évoque de manière aussi magistrale que poétique l’apprentissage de la vie dans le Japon de la fin des années 1960.

Trân Anh Hùng traduit la poésie en images et fait de la forme une expérience sensorielle.

Peu après le suicide de Kizuki, son meilleur ami, Watanabe quitte Kobe pour Tokyo afin de commencer ses études universitaires. Un beau jour, le hasard lui fait recroiser le chemin de Naoko, l’ancienne petite amie de Kizuki. Ils vont se revoir régulièrement, en évitant toutefois soigneusement d’évoquer le passé. mehr lesen / lire plus

DUNCAN JONES: La grâce d’une Golf GTI tunée

Dans « Source Code » Jake Gyllenhaal sauve Chicago, l’Amérique et, bien sûr, le monde de la destruction totale. Malheureusement la guerre contre le terrorisme, même cinématographique, n’est jamais propre et les spectateurs en sont les innocentes victimes.

Le seul regret qu’il devrait avoir, c’est d’avoir participé à ce navet patriotique : Jake Gyllenhaal dans « Source Code ».

Colter Stevens (Jake Gyllenhaal) se réveille un matin dans un train de banlieue en direction du centre-ville de Chicago. Face à lui, une jeune femme (Michelle Monaghan) qu’il n’a jamais vu de sa vie, lui parle de ses problèmes existentiels sur le ton de la connivence, tout en ne cessant de l’appeler Sean. mehr lesen / lire plus

DAVID O. RUSSELL: Famille, je vous hais

« Fighter », avec Mark Wahlberg et Christian Bale a tout de la production hollywoodienne formatée. Pourtant ce film parvient à séduire par son approche torturée du plus universel des sujets : la famille.

C’est pour suivre l’exemple de son frère Dick, que Micky monte à son tour sur le ring, Dick se chargeant de l’entraîner.
Mark Wahlberg et Christian Bale dans « The fighter ».

On ne choisit ni sa famille, ni son lieu de naissance et dans ce jeu de hasard, Micky Ward n’a pas tiré les meilleurs atouts. Originaire de Lowell, triste cité du Rust Belt, frappée de plein fouet par la désindustrialisation, il a grandi dans l’ombre d’une mère étouffante et de son demi-frère, Dick. mehr lesen / lire plus

KEN LOACH: Les soldats d’infortune

Dans « Route Irish », le britannique Ken Loach dénonce les pratiques des mercenaires occidentaux en Irak. Un thriller engagé, au rythme poussif.

Contestation et tristesse sur la mort absurde d’un mari et ami…
Andrea Lowe et Mark Womack.

En 2007, Frankie est victime d’un attentat sur la Route Irish, la « route la plus dangereuse du monde », reliant l’aéroport de Bagdad à la Zone verte. Quelques années plus tôt, alors qu’il vivotait de jobs minables, son ami d’enfance, Fergus, comme lui ancien des forces spéciales britanniques, l’avait convaincu de l’accompagner en Irak. Une société militaire privée promettait un salaire net de 12.000 livres par mois à des hommes possédant leur « savoir-faire ». mehr lesen / lire plus

CEDRIC KLAPISCH: Une trame peut en cacher une autre

Dans « Ma part du gâteau », Cédric Klapisch raconte l’histoire du fossé de haine qui se creuse entre gagnants et perdants de la mondialisation.

Le trader : ogre ou victime du système qu’il contribue à entretenir ?

Après la fermeture de l’usine dans laquelle elle travaillait depuis près de vingt ans, France (Karin Viard) se retrouve brutalement sans revenus. Lasse d’attendre des indemnités que ses anciens patrons rechignent à reverser, cette quadragénaire divorcée, mère de trois enfants, décide de repartir à zéro. Quittant Dunkerque pour la région parisienne, elle est engagée comme femme de ménage par Steve (Gilles Lelouch), un trader français qui a fait carrière et fortune à la City. mehr lesen / lire plus

PETER WEIR: Goodbye Staline

« The Way Back » raconte comment une poignée de prisonniers, échappés d’un camp du Goulag, traversa à pied les milliers de kilomètres séparant la Sibérie des Indes. Si la véracité des faits sur lesquels il se base peut faire débat, le dernier film du réalisateur australien Peter Weir n’en est pas moins une formidable épopée, digne des grands récits d’explorateurs.

La liberté vaut bien une traversée du désert.

En 1940, un groupe d’hommes s’échappe d’un camp du Goulag à la faveur d’une tempête de neige. Le petit groupe est composé de deux officiers polonais capturés par les soviétiques au moment où leur pays était dépecé par l’Allemagne nazie et l’URSS, d’un prêtre letton, d’un criminel de droit commun russe, d’un ingénieur américain accusé d’espionnage ainsi que d’un comptable yougoslave qui avait commis l’erreur de prendre en photo le Kremlin. mehr lesen / lire plus

APICHATPONG WEERASETHAKUL: Métemhypnose

Récompensé par la Palme d’or au dernier festival de Cannes, « Uncle Boonmee Who Can Recall His Past Lives », du Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, est un voyage hypnotique dans un univers où la mort n’est pas une fin mais un nouveau départ.

Dans l’univers bouddhiste de la Thaïlande, mourir n’est qu’une autre étape d’un cycle infini.

Atteint d’une grave maladie, l’oncle Boonmee s’est retiré sur ses terrres, dans une campagne quasiment vierge, cernée par la jungle. Entouré de ses ouvriers agricoles et de sa belle-soeur, il se prépare à la mort. Au soir de sa vie le spectre bienveillant de son épouse vient le chercher, suivi de son fils qui, disparu lui aussi bien des années auparavant, réapparaît sous la forme d’un grand singe noir aux yeux rouges. mehr lesen / lire plus

NEIL MARSHALL: La légion perdue

« Centurion », du britannique Neil Marshall, est un péplum âpre et rugueux, qui sait échapper aux poncifs du genre mais pas toujours à l’ennui.

Et oui,
les Pictes ça pique… même les femmes d’ailleurs savaient s’y prendre.

En 117, toute la (Grande-) Bretagne est soumise à Rome. Toute la (Grande-) Bretagne ? Non ! Car au nord de l’île, les Pictes résistent à l’envahisseur. Non pas en l’affrontant de face, mais en le harcelant dans une longue et coûteuse guérilla. Quintus Dias, jeune officier romain, se morfond ainsi depuis près de deux ans dans un fort reculé, lorsqu’une nuit sa garnison est attaquée par surprise et massacrée. mehr lesen / lire plus

MATHIEU AMALRIC: The Show Must Go On

Récompensé par le prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes, « Tournée » de Mathieu Amalric, n’est toutefois pas sans longueurs.

Il semble que la tournée ait touché à sa fin…

Parti refaire sa vie aux Etats-Unis, c’est finalement en France que Joachim Zand, ancien producteur de télévision à succès, revient réaliser son rêve américain. Il ramène dans ses bagages une troupe de New Burlesque. Les dates s’enchaînent : au Havre, à Nantes, la Rochelle. Le spectacle y rencontre un franc succès, mais les filles ne rêvent que de Paris et Joachim sait que ses chances de les y emmener se réduisent comme peau de chagrin. mehr lesen / lire plus

JUAN JOSE CAMPANELLA: Pour nos yeux

Récompensé par l’oscar du meilleur film étranger, « El Secreto de sus ojos » est une co-production hispano-argentine, à la fois efficace et subtile, qui nous entraîne sur les traces d’un assassin dans le Buenos Aires des années 1970.

« El Secreto de sus ojos » est plus qu’un thriller – c’est l’histoire d’une obsession dont on ne peut se dérober.

Après une énième nuit d’insomnie, passée à tenter de coucher sur le papier une histoire qui le poursuit depuis plus de trente ans, Benjamin Esposito se décide enfin à contacter Irene. En 1974, ses études de droit à peine achevées, celle-ci était devenue substitut du procureur de Buenos Aires et Benjamin était son subordonné. mehr lesen / lire plus

MARC THOMA: La mémoire dans le pipeau

Film luxembourgeois basé sur des faits réels, « Emil » raconte l’histoire d’un jeune réfractaire qui, après une fusillade avec la gendarmerie allemande, se retrouve impitoyablement traqué. Une oeuvre qui fait revivre de façon efficace un chapitre de notre histoire.

Rien ne sert à déployer des véhicules d’antan, si le fonds de l’histoire n’existe pas.

Le chapitre principal traité par « Emil », ce sont les années 1950 – et non pas les années de guerre – , durant lesquelles s’imposa cette image du Luxembourg des années d’occupation, petit mais uni, luttant farouchement pour son indépendance, au nom de sa souveraine et de sa foi catholique. mehr lesen / lire plus

ROMAN POLANSKI: What’s done can’t be undone

A travers son dernier film, « The Ghost Writer », Roman Polanski aborde l’engagement du Royaume-Uni dans la « Guerre contre la terreur ». Un polar haletant, aux accents shakespeariens dans lequel les hommes ne sont que des pions sur l’échiquier de la raison d’Etat.

Va découvrir que sa vie ne vaut pas grand chose sur l’échiquier de la politique internationale :
Ewan McGregor, dans « The Ghost Writer ».

Un « nègre » est engagé par une grande maison d’édition pour donner un peu de relief au livre d’Andrew Lang, l’ancien Premier ministre britannique. Les mémoires d’hommes d’Etat fourmillent généralement de platitudes édifiantes – il s’agit après tout de leur ultime campagne. mehr lesen / lire plus

ASGHAR FARHADI: Un regard persan

Une mise en scène inspirée, une interprétation sublime. « About Elly » ne se contente pas de nous plonger dans la complexité de la société iranienne. Il s’agit d’une oeuvre cinématographique magistrale, qui a valu à Asghar Farhadi l’Ours d’argent du meilleur réalisateur lors de la Berlinale 2009.

A travers le film, la mer devient une métaphore qui régit la société – pas seulement celle de l’Iran.

Un groupe d’amis part passer le weekend sur les bords de la mer Caspienne. Soudés depuis leurs années d’études à la faculté de droit de Téhéran, ils comptent bien passer du bon temps ensemble et laisser les enfants se défouler. mehr lesen / lire plus

MARCO BELLOCCHIO: Chemises noires pour nuits blanches

Dans son nouveau film « Vincere », Marco Bellocchio raconte l’histoire méconnue de la femme cachée du dictateur Benito Mussolini. Une romance nerveuse d’un formalisme époustouflant.

Une passion commune pour les choses pas communes : Ida Dalser et Mussolini en prototypes du fascisme italien.

A la veille de la Première Guerre mondiale, Ida Dalser tombe sous le charme de Benito Mussolini. Subjuguée par le charisme et la fougue du jeune leader socialiste, elle n’hésite pas à vendre ses biens pour financer sa carrière politique. Ils se marient et de leur union naît Benito Albino, le premier fils du futur dictateur. Seulement ce dernier a déjà une femme dans sa vie, Rachele Guidi, son amie d’enfance, qui lui a donné une fille. mehr lesen / lire plus

JOËL AND ETHAN COEN: « Der mensch trakht un gott lakht »

« A serious man », le dernier film des frères Coen est probablement leur oeuvre la plus personnelle. A travers les mésaventures d’un professeur de physique quadragénaire, ils abordent l’identité de la communauté juive américaine dans cette comédie noire et philosophique.

Quand le monde entier se conspire contre vous, difficile de garder la tête claire : Michael Stuhlbarg dans
« A Serious Man ».

Larry Gopnik fait son possible pour être un homme responsable et digne de respect. En yiddisch: un « Mensch ». Mais comment tenir son cap lorsqu’il faut naviguer à vue à travers une tempête d’emmerdes et d’incertitudes ? Son frère dépressif, non content de squatter son fauteuil depuis des mois est peut-être un délinquant sexuel, ses enfants se désintéressent de lui et sa femme s’apprête à le quitter. mehr lesen / lire plus

NEILL BLOMKAMP: L’invasion des crevettes géantes

« District 9 », premier long-métrage du réalisateur sud-africain Neill Blomkamp, nous montre comment des extra-terrestres demandant asile sont reçus par une humanité méfiante. Un film de science-fiction atypique, rythmé, aux effets visuels époustouflants.

Apparemment, les voisins n’apprécient pas vraiment la présence des crevettes gênantes…

Il y a 27 ans de cela, un gigantesque vaisseau extra-terrestre s’immobilisa au-dessus de Johannesburg. Fuyant une catastrophe lointaine, ses occupants furent parqués dans une zone périphérique de la métropole sud-africaine nommée « District 9 ». Près de trois décennies plus tard, la situation de ce camp de réfugiés interplanétaires n’a fait qu’empirer. Surpeuplé, gangréné par la misère et la criminalité, cet immense bidonville est de plus la cible de raids lancés par des voisins humains que la présence de ces étrangers apeure. mehr lesen / lire plus

LAURENT TIRARD: Une France couleur sépia

Après avoir marqué des générations de jeunes – et moins jeunes – lecteurs, « Le Petit Nicolas » arrive au cinéma. Mais là où ses créateurs avaient su, avec simplicité, recréer le monde compliqué de l’enfance, le film se contente de nous resservir une vision compassée et régressive de la France des années 1960.

Le bon vieux temps, où la télé était encore dans les mains des papas et de l’ORTF…

Le petit Nicolas vit dans un petit pavillon de banlieue avec son papa gentil mais grognon (Kad Merad) et sa maman aimante mais un peu hystérique (Valérie Lemercier). A l’école, il a un pion hyper pointilleux, surnom-mé « Le Bouillon » (François-Xavier Demaison) et une superchouette maîtresse (Sandrine Kiberlain). mehr lesen / lire plus

MARK NEVELDINE: Brave New World

De prime abord, « Gamer » est déjà un spectacle de science-fiction à couper le souffle. Mais ce film écrit et réalisé par le tandem Neveldine/Taylor est aussi une critique acerbe et jouissive de notre société.

« Gamer » n’offre pas mal de perspectives.

« Dans un futur pas si lointain », le milliardaire Ken Castle devient l’homme le plus riche du monde grâce à « Slayers », un jeu vidéo bien plus que réaliste. En effet, les combattants qui s’y affrontent, jusqu’à la mort, sont des condamnés à la peine capitale auxquels l’on promet la libération, s’ils survivent à plus de trente parties. Aucun d’entre eux n’est toutefois parvenu à en dépasser dix, mis à part Kable, qui n’est plus qu’à trois combats de l’amnistie. mehr lesen / lire plus