ELIA SULEIMAN: Tant qu’il reste

Avec « Le temps qu’il reste », le metteur en scène israélo-arabe Elia Suleiman poursuit sa recherche du comique dans le triste quotidien du Proche-Orient.

Le metteur en scène et acteur dans ses propres films, Elia Suleiman.

Un film, à vocation historique en plus, sur l’occupation des terres arabes par l’armée israélienne peut-il être drôle ? Si vous répondez par la négative, c’est que vous ne connaissez ni l’oeuvre, ni l’humour exquis d’Elia Suleiman. Déjà ses films précédents « Intervention divine » (2002) et « Chronique d’une disparition » (1996) mettaient en scène la vie quotidienne dans les territoires occupés et en Israël même, Elia Suleiman étant arabe et originaire de Nazareth. mehr lesen / lire plus

JEAN-PIERRE JEUNET: Féerie pour une autre fois

Avec Micmacs à tire-larigot, Jean-Pierre Jeunet tente de renouer avec ses débuts – si ce n’est pas raté à cent pour cent, c’est pourtant loin d’être une réussite.

Comme presqu’aucun autre metteur en scène, Jean-Pierre Jeunet a su développer au fil des années un style inimitable et reconnaissable dès les premières secondes du film. C’est son humour subtil et espiègle ainsi que son amour du détail qui fait que les films sortis de son imagination soient toujours des pièces uniques. Et « Micsmacs à tire-larigot » ne fait pas exception sur ce point. Les décors sont riches, les clins d’oeil multiples et l’histoire est – pour le moins – farfelue. mehr lesen / lire plus

LIBERTE DE LA PRESSE: Pas vraiment pressés

Alors que la liberté de la presse se dégrade en Europe, le Conseil de l’Europe vient de déposer une charte européenne pour la liberté de la presse.

Ce n’est pas seulement en rendant hommage aux journalistes morts en exercice de leurs fonctions qu’on peut changer les choses : la liberté de la presse se défend au quotidien et dans les plus petits détails.

Celles et ceux qui ont lu les journaux et hebdomadaires de cette semaine se rappellent peut-être d’une couverture en noir et orange : une pub pour une boîte de télécommunication qui change de nom. Jusqu’ici aucun problème. Si ne figuraient au-dessus de la pub les entêtes des journaux, faisant croire au lecteur crédule – le temps de quelques secondes – qu’il s’agissait d’un contenu rédactionnel. mehr lesen / lire plus

PEINTURES: L’émoi du surmoi

Que l’art de Foni Tissen soit resté longtemps présent dans la sphère publique, la plupart l’ignore. Pourtant, le logo de la Protection Civile est une oeuvre de l’artiste protéiforme que fût Tissen. Tout comme de nombreux autres timbres et motifs que l’artiste a produits au courant de sa vie tumultueuse. Mais il y a encore un autre côté chez Tissen, dont le public a rarement conscience : son oeuvre empreinte de surréalisme. Même s’il s’agit d’une variante très personnelle de ce courant artistique et même si Tissen ne fût jamais membre du club exquis autour du poète parisien d’André Breton, il était bien le seul peintre de notre pays à revendiquer l’ouverture que le surréalisme imposa à nos façons de percevoir l’art. mehr lesen / lire plus

FRANKFURTER BUCHMESSE: Welt im Taschenformat

Die Frankfurter Buchmesse 2009 hatte einiges zu bieten : von den Problemen mit dem Gastland China bis zu den üblichen kleinen Differenzen um das Kulturgut Buch.

Im Spiegel des Westens: Der Ehrengast China hat nicht nur Positives über sich zu erzählen.

300.000 Besucher in knapp einer Woche zu meistern, ist keine leichte Aufgabe – zumal, wenn es sich meist um leicht zerstreute Kopfmenschen handelt, die im Wirrwarr der Hallen und schier endlosen Gänge leicht die Orientierung verlieren. Die Schlangen vor den Infoständen sprechen jedenfalls für sich. Wer über die älteste und größte Buchmesse der Welt schlendert, kann sich auch einem anderen Eindruck nicht entziehen: Hier ist die Welt zuhause. mehr lesen / lire plus

CINE-CONCERT: Mort vivant

La Compagnie Jucam a décidé de faire revivre Nosferatu, le plus connu des vampires, et de le faire mijoter dans leur sauce.

N’ayez pas peur : il veut juste goûter un peu de votre sang…

Ce fut un des premiers films d’horreur et plus d’un-e a sûrement subi un traumatisme pendant son enfance en apercevant une première fois le visage démoniaque du vampire dans son château des Carpates. Mais « Nosferatu » (1922) est aussi un film à l’histoire tragique et complexe qui fut recollé et recomposé de nombreuses fois.

D’abord ce fut une pièce maîtresse du cinéma de l’éphémère république de Weimar, réunissant des acteurs issus de l’école de théâtre expressionniste de Max Reinhardt. mehr lesen / lire plus

VIDEO: Striptease spirituel

La nouvelle vidéo présentée dans toutes les Konschtkëscht est – du point de vue image – peu spectaculaire. L’artiste Léonie Lasserre s’y livre à une sorte de striptease spirituel en racontant « Mes sales petits secrets », en voix off. Les images qui évoquent les lieux des anecdotes racontées, sans jamais montrer des personnes, sont interrompues par des écritures sur tableau avec de la craie comme dans les écoles primaires.

Cela renforce l’impression de confessional vidéo qu’on a forcément en visionnant ce travail. Et puis, une partie des anecdotes évoque aussi les déboires de l’artiste pendant son enfance dans une famille catholique, comme l’histoire plutôt drôle d’une poussée d’herpès juste avant sa confirmation à douze ans. mehr lesen / lire plus

CHRISTIAN CARION: Espions tièdes

Christian Carion est un de ces réalisateurs auxquels il ne faudrait pas confier les scénarios trop délicats: « L’affaire Farewell » n’est pas son premier ratage.

La guerre froide a connu maints rebondissements et « l’Affaire Farewell » en était un des plus importants. C’est l’histoire – bien réelle – d’un officier du KGB qui ne supporte plus la chape de plomb sous laquelle le régime communiste laisse sombrer la population russe. Cet homme, dont le vrai nom fut Vladimir Vetrov, était responsable de l’espionnage scientifique à l’étranger du KGB. Il savait donc parfaitement ce que les Russes avaient pu se procurer à l’Ouest à travers leurs agents, tout comme il disposait de la liste des personnes infiltrées. mehr lesen / lire plus

SCULPTURE: Les jouets de M. Fabre

Il y a dans l’histoire de l’art, tout comme dans l’art contemporain, des artistes scripturaux, qui énoncent un discours avec les moyens qu’ils se donnent, et il y en a qui s’en tiennent à la pure forme. Jan Fabre est sûrement à compter dans la première catégorie. Non seulement que parmi ses nombreuses façons de s’exprimer figure aussi l’écriture, mais tout ce qu’il crée est porteur d’un discours. Comme ses « Thinking Models » qui viennent d’être inaugurés à la Galerie Beaumontpublic+Konigsbloc.

A première vue ce ne sont que des maisons ou autres constructions en miniature. Au deuxième regard, ces modèles revèlent que ni leur contenu, ni la façon dont ils ont été assemblés ne sont innocents. mehr lesen / lire plus

POP EXPERIMENTALE: DVD sans lecteur

Pour sa réouverture, l’Exit07 reprend ses bonnes vieilles habitudes de présenter des découvertes inouïes aux frontières de la musique.

Images et sons se rencontreront ce vendredi à l’Exit07.

D.V.D. n’est pas un groupe comme les autres, comme son nom l’indique déjà. C’est en même temps plus qu’un groupe de musique et moins qu’un groupe traditionnel. Originaire du Japon, le trio composé de deux batteurs et d’un artiste visuel a commencé ses performances vers 2006. Leur approche consiste en des sets improvisés qui combinent les sons des deux batteurs aux images créees en live par le VJ. Au cours de ces séances, images et musique entrent dans une relation interactive et commencent non seulement à se correspondre, mais aussi à s’influencer mutuellement. mehr lesen / lire plus

EXPOSITION COLLECTIVE: Luxe-Sang-Bourgeois

Si une exposition collective d’un groupe peut fournir des indications sur le bien-être des artistes, alors « Face à face : La fonction publique et l’art luxembourgeois » peut être pressenti pour faire partie du fameux « PIB-bien-être » que nos dirigeants entendent faire calculer bientôt, puisque vivre selon le PIB normal en ces temps de crise est plutôt déprimant. Délivrés de l’ennui quotidien qui les agace jour pour jour dans leurs bureaux, nos fonctionnaires déploient leurs ailes d’albatros après avoir pointé à l’heure de fermeture pour s’envoler vers d’autres horizons bien plus artistiques.

Mais voilà que ces horizons vers lesquels s’envolent nos chers fonctionnaires ne sont sûrement pas des horizons futurs. mehr lesen / lire plus

PEINTURE: L’Amérique vivante

En entrant dans la petite galerie Nordine Zidoun, situé dans un des coins de la petite place de Strasbourg dans la capitale, on est frappé par la violence du grand tableau qui accueille le visiteur. On dirait qu’une rencontre entre Jérôme Bosch et Andy Warhol avait eu lieu dans un endroit sans temps ni espace et que ce tableau est un produit de cette rencontre. L’oeuvre, baptisée « Circoncision » par son auteur Jin Meyerson, n’est pas seulement énorme par ses dimensions et ses couleurs criardes, mais aussi par sa thématique. Autour du bébé qui est sur le point de perdre son prépuce, s’amoncelle une spirale de gens, faisant de l’enfant le point calme au milieu d’une tornade humaine. mehr lesen / lire plus

IMMIGRATION: Des pas en arrière

Le programme de coalition au sujet de l’immigration et de l’asile ne promet guère d’améliorations – la situation risque plutôt d’empirer.

Il fut un temps ou même les Européens étaient heureux qu’on les accueille à l’étranger.

Deux disparitions ou absences sont à signaler dans l’accord de coalition signé entre le CSV et le LSAP. Il s’agit de termes et d’usages qui devraient pourtant figurer dans toute déclaration politique concernant le traitement des ressortissants étrangers et surtout ceux des soi-disant « pays tiers » – donc non encore affiliés au grand club démocratique de l’Union européenne. Le premier concerne la durée de procédure de traitement des dossiers et plus précisément la réduction de cette dernière. mehr lesen / lire plus

RYUHEI KITAMURA: Métro, boulot, bourreau

« Midnight Meat Train » rassemble les genres de l’horreur et du thriller pour une composition qui titille les nerfs jusqu’à la dernière seconde.

Non, ce n’est pas le steak qu’elle avait commandé…

A l’époque de leur construction, les trains souterrains urbains – les métros – faisaient vibrer l’âme populaire. Des maléfices sous-terrains étaient à l’ordre du jour, on craignait de réveiller les morts oubliés sommeillant sous les cités ou encore on avait peur que le prolétariat s’en serve pour préparer des révoltes en cachette. Bref : tout un attirail de peurs ancestrales se projetait sur cette invention tout à fait moderne.

De nos jours, un parcours en métro reste toujours quelque chose d’intéressant, même si on ne s’attend plus à voir des monstres défiler dans les couloirs éternellement noirs du souterrain. mehr lesen / lire plus

PHOTOGRAPHIE: Charmantes nostalgies

« Il n’y a pas si longtemps? », le titre de l’exposition des photos de Pol
Aschmann est aussi ennuyant que juste. Effectivement, il n’y a pas si longtemps – dans les années 50, 60, 70 et 80 – la ville de Luxembourg et le petit pays collé autour de l’ancienne forteresse n’avaient pas la même fière allure de métropole cosmopolite qu’elle arbore de nos jours. C’est surtout devant un cliché représentant une vieille femme qui promène sa chèvre à la laisse à travers l’avenue de la Gare, qu’on se rend compte que les temps ont bien changé. Une chèvre dans l’avenue de la Gare de nos jours voudrait dire qu’il y a une énième animation de rue, organisée par la ville et destinée aux touristes. mehr lesen / lire plus

POLITIQUE CULTURELLE: Copy and Paste

La culture risque de traverser quelques mauvaises passes dans les cinq années qui viennent.

En présentant les nouveaux ministères, Jean-Claude Juncker a commis un petit lapsus, peut-être bien significatif. Il a omis de mentionner le ministère de la culture et ce n’est qu’après une interpellation de journaliste qu’il a confirmé que la culture revenait au CSV. Le soir de la même journée confirmait: oui, Octavie Modert sera la prochaine ministre de la culture, après n’avoir été « que » secrétaire d’Etat.

Cela risque bien d’être la seule nouveauté dans le domaine culturel, car ce qu’on peut lire dans la déclaration gouvernementale n’augure rien de bon. mehr lesen / lire plus

JAZZ/BLUES: Petite maison dans la prairie

30 ans que ça swingue. Le festival de jazz de Gouvy est devenu un des incontournables de la Grande Région.

Un des « grands » de l’édition 2009 : Tom Harrell.

Il était une fois en 1969 au fin fond des Ardennes belges, un passionné de musique, plus précisément un mordu du jazz et du blues. Mais vu que les forêts ardennaises ne sont pas vraiment le temple de la musique noire américaine et que New York est à des milliers de kilomètres, le jeune Claude Lentz décide de les faire venir chez lui, à la ferme de la Madelonne, à Sterpigny près de Gouvy et pas loin de la frontière luxembourgeoise. mehr lesen / lire plus

ALAN BALL: Elle-Jasira

« Towelhead » est une expérience réussie : il montre que les nouveaux conflits au Proche-Orient commencent à s’enraciner dans la conscience américaine.

Difficile de grandir avec un père pareil.

Difficile de faire un film sur le « clash des cultures » – en l’occurrence américaine contre orientale – sans tomber dans les clichés et le ridicule. A quelques exceptions près, comme « Jarhead » ou encore « Three Kings », cette expérience n’a jamais été vraiment gratifiante et aucun de ces films de guerre n’a pu produire une catharsis chez le public, comme l’avait fait « Apocalypse Now » pour l’épisode du Vietnam. Mais la guerre, dans « Towelhead », n’est qu’une ombre lointaine, un moteur qui fait tourner l’histoire et lui procure – même à des milliers de kilomètres de distance – des moments décisifs. mehr lesen / lire plus

STEPHAN ELLIOTT: Oedipe à Disneyland

Avec « Easy Virtue », Stephan Elliott a commis un film qui, certes, montre de bonnes intentions, sans pour autant décoller.

Même si cela n’en a pas l’air, elle est en train de résoudre le problème oedipal de son mari.

John Whittaker est un fils de bonne famille anglaise, avec tous les attributs : grande maison de campagne, mère et soeurs névrosées jusqu’à la dépression, père cynique ainsi que toute une équipe de cuisinières et butlers divers. John semble prédestiné à reprendre le flambeau familial délibérément délaissé par son père – qui est entre autres traumatisé par ses échecs pendant la Grande Guerre. Mais, au lieu de rentrer chez lui tout seul, il décide de faire la surprise à sa famille en annonçant son mariage à la belle Larita, une Américaine, aventurière et presque gagnante de la course automobile de Monaco qu’il ramène en Angleterre. mehr lesen / lire plus

POLITIQUE CULTURELLE: Nouvelle(s) direction(s)

Kevin Muhlen est depuis quelques mois le nouveau et très jeune direc-teur artistique du Casino-Forum d’art contemporain. Le woxx a fait le point avec lui.

Nouvelles perspectives : Kevin Muhlen n’a pas froid aux yeux.

woxx : Comment se sent-on quand on arrive si jeune au sommet de sa hiérarchie ?

Kevin Muhlen : Je ne le vois pas comme un aboutissement, mais plutôt comme un début. Ici, j’ai beaucoup de possibilités et d’opportunités – et le fait que je sois encore si jeune me permettra de collecter des expériences importantes pour un futur développement hors du Casino. Qui sait ce que l’avenir apportera. mehr lesen / lire plus