ARI FOLMAN: La chasse au passé

« Waltz with Bashir » est une expérimentation à plus d’un titre : récit de guerre d’un amnésique, film d’animation hyperréaliste et la tentative de trouver de l’humain dans l’inhumain.

La mémoire ne revient qu’en miettes et parfois elle nous trompe.

26 chiens pourchassent chaque nuit un ami du réalisateur. Ce sont les 26 chiens qu’il a fusillés pendant la guerre du Liban. Etant incapable de tirer sur les humains, ses supérieurs lui avaient ordonné de tuer les chiens dans les villages qu’ils filaient à la recherche de terroristes. En essayant de l’aider, Ari Folman se rend compte qu’il ne lui reste aucun souvenir précis de la guerre du Liban, notamment de l’opération « Paix en Galilée » à laquelle il avait participé à l’âge de 19 ans et qui a débouchée sur le massacre de Sabra et Chatila, les 16 et 17 septembre 1982. mehr lesen / lire plus

Ancrés en Chine

« China Power Station III », visible au Mudam jusqu’au 15 septembre, dévoile une autre facette du kaléidoscope chinois : celle des artistes contemporains qui s’intéressent à leurs origines.

Même si leur contenu frôle de temps en temps la critique ouverte à l’égard du régime politique chinois, le fait que les oeuvres de l’exposition seront visibles à Pékin après leurs escales anglaise, norvégienne et luxembourgeoise prouve qu’il ne s’agit pas d’un assemblage d’artistes dissident-e-s. Mais cela ne devrait pas réduire l’intérêt que mérite cette exposition exceptionnelle à plus d’un titre.

Son existence même prouve qu’en tant qu’artiste contemporain en Chine on peut survivre et même que des choses assez étonnantes s’y font. mehr lesen / lire plus

FESTIVAL: Un lac de métal

Pour celles et ceux qui l’aiment fort et brutal, le festival de Losheim am See est devenu le rendez-vous obligatoire de la Grande Région.

C’est Satan qui les envoie et non pas votre maquilleur local : Behemoth.

Difficile de dire pourquoi tant de festivals de la Grande Région se déroulent près de différents lacs. Peut-être qu’à force d’en organiser dans des ruines industrielles, les organisateurs ont repris le goût de la nature. En tout cas, le festival de Losheim se situe près d’un lac artificiel – « Baggersee » en allemand – et promet aux métalleuses et métalleux du coin une programmation des plus dures. mehr lesen / lire plus

EXPULSIONS: L’excuse européenne

La directive « retour », récemment adoptée par le Parlement européen, est souvent mentionnée pour justifier les refoulements. Alors qu’elle n’oblige aucun gouvernement à expulser des ressortissants étrangers.

Une des particularités les plus pratiques de l’Union Européenne est sûrement sa versatilité en tant qu’argument politique. Mettez-vous un instant à la place d’un ministre qui doit faire face à des choix impopulaires : l’argument que ce n’est pas lui, mais la solidarité européenne qui le force à aller contre l’opinion, est une des excuses les plus utilisées des dernières dix années. Quelque chose va mal ? C’est la faute à Bruxelles. Laisser la Commission ou le parlement européen porter le blâme est devenu un classique. mehr lesen / lire plus

EXPULSIONS: Une proposition qu’on ne peut pas refuser ?

En offrant un retour assisté aux volontaires pour le Kosovo, le ministre Schmit a montré l’écart entre la réalité et la politique migratoire aussi européenne soit-elle.

Ils sont parmi nous. Mais pour combien de temps encore?

Que fait un ministre qui se voit confié un dossier dont il sait qu’il ne lui apportera aucun succès électoral? Il essaie de le refiler à la concurrence comme l’a fait Luc Frieden après que sa gestion du dossier des expulsions lui avait procuré le sobriquet de « coeur de pierre ». Ou il essaie, comme son successeur, le ministre socialiste Nicolas Schmit, de lui donner coûte que coûte une apparence plus humaine. mehr lesen / lire plus

EXPULSIONS: Une proposition décente ?

Que la saison estivale se prête à merveille pour les expulsions de familles entières, on le savait. Mais que penser si elles refusent ?

Lors de la conférence de presse mardi dernier – à l’occasion de laquelle le ministre délégué à l’immigration a signé des accords avec l’Office international de la migration (OIM) – Nicolas Schmit était crispé. Ses réponses aux questions des journalistes semblaient bien formulées à l’avance et en cas de doute Schmit ne rechignait pas à faire intervenir ses conseillers. Un mur de béton donc, qu’il voulait ériger entre la presse et lui, qui ne laisserait aucune place pour douter des bonnes intentions du gouvernement à l’égard des étrangers en situation irrégulière. mehr lesen / lire plus

THEATRE DE RUE: Eupen en folie

En été – si on ne se trouve pas à l’autre bout du monde – un saut chez les voisins peut aider à surmonter l’ennui : le festival de théâtre de rue à Eupen en est une occasion.

Cocktails volants: une occasion à saisir…

La Belgique germanophone est presque toujours mise à l’écart dans les grandes discussions nationales qui risquent de déchirer notre pays voisin. Mais cela ne veut pas dire que les belges germanophones n’ont pas d’identité culturelle. Loin de là. Une preuve en est la 14e édition du festival de théâtre de rue « HAASte Töne ? ».

Le nom un peu incongru vient du fait que la majorité du festival se passera dans la rue Haas, qui passe pour être particulièrement pittoresque. mehr lesen / lire plus

ELEKTRONISCHE MUSIK: Rock im Kraut

Es gibt sie noch, die Krautrocker! Aber statt Retro-Sounds von vorgestern scheint sich in Luxemburg die jüngere Generation für die fliegenden Synthie-Teppiche zu interessieren.

Die Webseite mit der Ankündigung für die „Ambient Sessions“ die diesen Samstag im Berdorfer Amphitheater stattfinden werden, sieht aus als wäre sie im vorigen Jahrtausend erstellt worden. Was auch gut möglich ist, denn es gibt kaum eine Radiosendung die länger im Äther herumschwirrt als „Silent Runnings“ von und mit Gaston Klares auf Radio Ara. Jeden Sonntag Abend kann man sich mit langen Synthieloops und komischen Klängen den Frust, am nächsten Tag wieder im Büro erscheinen zu müssen, einfach wegzaubern lassen. mehr lesen / lire plus

POLITIQUE CULTURELLE: 2008 commence en 2010

La trêve estivale peut parfois être utile. Par exemple revoir les promesses faites par l’équipe de l’année culturelle à la fin de 2007 et les confronter à la réalité.

Décontamination imminente ?

Vers la fin de l’année 2007 se tenait une conférence de presse dans la halle Paul Wurth. Le choix du lieu n’était certes pas innocent, car c’est dans ce même lieu que devait ressusciter l’esprit du cerf bleu, dont on voulait présenter le bilan et les perspectives. A l’époque, il s’agissait surtout de voir quels projets allaient être reconduits et quels sites allaient pouvoir continuer d’abriter des activités culturelles dans le futur. mehr lesen / lire plus

FESTIVAL: Lac électrique

Depuis 25, ans l’E-Lake Festival contribue à chasser l’ennui des jeunes de l’est du pays.

Garant de la folie ordinaire depuis 25 ans : l’E-Lake Festival

En 1983, un certain ras-le-bol a dû gagner les rangs du club des jeunes de la ville d’Echternach. Sur la page internet de l’événement que maintenant le pays entier connaît, il est question d’une réaction à la « pauvreté de l’offre culturelle ». Les jeunes de la ville organisèrent donc une première fois une fête en plein air avec camping qui dura trois jours. 400 personnes furent comptées à cette occasion. Ce qui n’était pas mal pour un premier jet, mais avec des chiffres qui culminent autour des 20.000 depuis quelques années, il y avait encore du chemin à faire. mehr lesen / lire plus

PETER GREENAWAY: Peintre de la vérité ?

Enfin un film d’époque honnête! Non pas que la biographie de Rembrandt soit extrêmement fournie en détails, mais dans « Nightwatching », Peter Greenaway voit juste en donnant sa version.

Le peintre aux trois femmes.

Les décors sont théâtraux. Tous pourraient figurer dans les tableaux du maître et beaucoup de scènes sont arrangées de sorte que l’on puisse penser voir un tableau et non pas des images en mouvement. Greenaway semble même avoir opté pour des lumières naturelles (qu’il s’agisse de lumières du jour ou de chandelles) à l’instar de Stanley Kubrick dans « Barry Lindon ». Mais contrairement à son illustre prédécesseur, il évite d’en faire une comédie, et quand il donne l’impression que ses images sont des reconstitutions de tableaux, il est à mille lieues du pathétique et du kitsch religieux dont Mel Gibson nous inondait avec sa « Passion du Christ » – qui reste, cela dit en passant, un des meilleurs films splatter et gore de ces dernières années. mehr lesen / lire plus

INSTALLATION: Parapluies de l’absurde

Le paradoxe étalé par Vera Kox est criant : comme les parapluies sont censés nous protéger contre la pluie, ils n’ont de toute façon aucune fonction à l’intérieur du kiosque, tant leur état désespéré et désespérant rappelle plutôt la mort et la fin d’une époque. Comme presque tou-te-s les artistes qui ont pu travailler dans le kiosque, le travail de Vera Kox s’inscrit dans le contexte de l’urbanité. Cette fois, c’est le memento mori qui prévaut. Comme le kiosque, tout bâtiment urbain est voué à l’abandon, ou du moins à changer de vocation. C’est ce moment de transition que Vera Kox a su illustrer. mehr lesen / lire plus

PHOTOGRAPHIE: Capter le social

Avec Samuel Bollendorff, un des photojournalistes les plus remarqués des dernières années expose au Luxembourg.

Un pas en avant suffit, et vous voilà plongé dans l’aventure. En ouvrant la porte de l’exposition qui se déroule à l’abbaye de Neumünster, les portes du monde – d’un monde souvent caché – s’ouvrent sans peine pour chaque visiteur. Le thème : la Chine. Mais pas celle de la globalisation, ni celle des jeux olympiques et même pas celle des répressions anti-tibétaines : celle de tous les jours.

Samuel Bollendorff est un homme assez petit, porte une barbe et possède un de ces regards hypnotisants et hypnotisés comme l’ont d’habitude les passionnés. mehr lesen / lire plus

ROCK: Deux morts et quatre albums

Nés des cendres des mythiques `At The Drive In`, `The Mars Volta` expérimentent les frontières du rock et poussent très loin.

Ramènent le rock progressif dans le présent : The Mars Volta.

Ecouter un des albums de The Mars Volta peut être un supplice. Du moins pour celles et ceux qui n’aiment pas la complexité dans la musique : ça part dans toutes les directions, styles musicaux et techniques différentes s’enlacent pour s’opposer à nouveau juste après et le tout couronné par la voix stridente de Cédric Bixler-Zavala. Une voix d’ailleurs qu’on aime ou déteste, c’est selon. En tout cas, sur certains passages, Monsieur Bixler-Zavala sonne comme un gosse qui vient d’avaler une overdose d’hélium. mehr lesen / lire plus

PHOTOGRAPHIE: Jeunesse en détresse

La photographe Lise Sarfati – qui expose en ce moment au CNA – a pris comme cible les adolescent-e-s de notre planète.

A travers des clichés pris en 2003 lors d’une randonnée à travers l’Amérique, Lise Sarfati montre ou démontre à nouveau que l’adolescence est et reste une des périodes les plus précaires mais aussi les plus riches de la vie. Sa série de portraits présente de jeunes personnes, en majorité des filles, et la plupart du temps seules, qui sont en proie à des malaises existentiels.

On peut y voir le manque de confiance en soi – très typique pour les pubertaires – que ces jeunes femmes et hommes contrent à leur façon : soit à travers une mise en scène volontairement vulnérable et où la frontière avec le pathétique est vite croisée, soit en se donnant un air ultra-cool qui dépasse de loin les tristes réalités de leur environnement modeste. mehr lesen / lire plus

TANZ: Tanz der Demokraten

Bernard Baumgarten ist Leiter des Trois C-L und brachte schon mit dem Dance Palace frischen Wind in die Luxemburger Tanzszene. Die woxx unterhielt sich mit ihm über das Festival „Le Transfrontalier“.

Bernard Baumgarten

woxx: Zum Stichwort grenzüberschreitendes Festival: Tanzt der blaue Hirsch unter ihrer Regie weiter?

Bernard Baumgarten: Also, eigentlich nicht. Das Festival gibt es schon seit 2005. Damals war es als dreijähriges Projekt geplant, das sich von 2005 bis 2007 erstrecken sollte. Wir wollten eine Plattform für zeitgenössischen Tanz in Luxemburg und der Großregion schaffen. Durch das Projekt „Dance Palace“ sind wir mit vielen Partnern in Kontakt gekommen und so kam die Idee, die Plattform und auch das Festival zu erweitern. mehr lesen / lire plus

MARTIN MCDONAGH: Bruges-les-Morts

Avec « In Bruges » c’est la Belgique qui se trouve à l’écran, dans une comédie dramatique un peu convenue.

N’ont pas forcément envie de vacances familiales: les deux tueurs Ray et Ken.

On le sait, les tueurs à gages n’ont pas trop la morale. Pourtant, il y a des choses à ne pas faire. Comme tuer un enfant, même pas lorsqu’il s’agit en fait d’un accident et que le meurtrier en question le regrette amèrement. Rien à faire, Ray (Colin Farell) – tueur anglosaxon, beau gosse et un tantinet blanc-bec – est envoyé par son boss faire un tour à Bruges, histoire de se calmer les nerfs, d’attendre que les vogues se calment en Grande-Bretagne et de se faire oublier. mehr lesen / lire plus

POLITIQUE CULTURELLE: « Y a pas grand chose après Patricia Kaas… »

Frédéric Simon est le directeur du Carreau de Forbach, une scène nationale établie en Lorraine. Pour faire avancer la politique culturelle commune en Grande Région, il propose des Groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq) dans le domaine de la culture. Il interviendra au 5e Forum Européen de la Culture et de la Société qui se tiendra ce weekend à l’Abbaye de Neumünster. Pour plus d’infos: www.ipw.lu

Frédéric Simon

Frédéric Simon : Ce sont des structures qui existent depuis assez longtemps, mais sont peu utilisées. Principalement, elles sont en usage dans le secteur du bâtiment, et surtout dans les bâtiments publics en France. mehr lesen / lire plus

M. NIGHT SHYAMALAN: Un air suicidaire

Dans son nouveau film « The Happening », M. Night Shyamalan essaie encore et toujours de duper les spectateurs – mais cette fois, il en fait définitivement trop.

Ils attendent la mort, mais en bons Américains…

Ecrire une critique d’un film de M. Night Shyamalan est toujours un exercice ingrat, car il faut surtout et avant tout éviter de donner ne serait-ce le moindre indice sur la fin de l’histoire, qui, comme le veut la règle, renverse encore une fois toute la narration.Essayons tout de même, même si cette fois, les choses se présentent sous un angle un peu différent.

L’histoire commence par une catastrophe de grande envergure. mehr lesen / lire plus

SCULPTURES: Les conteneurs à tabous

Artiste à scandales, travesti mais hétérosexuel, introverti mais connecté au monde, tels sont les lignes entre lesquelles oscille l’oeuvre de Grayson Perry, dont on peut voir l’exposition « My Civilisation » au Mudam.

La pièce qui contient l’expo pourrait aussi bien être un salon victorien – si on consent à faire abstraction des murs blancs et de l’architecture postmoderne du Mudam. Vases, poteries diverses, vieilles cartes ou gravures racontant des batailles glorieuses du passé ainsi que des vêtements sortis tout droits d’un film de Disney donnent à tout un air familier. Ce n’est qu’en se penchant sur les détails qu’on se rend compte des horreurs qui sont le moteur sous-jacent de l’oeuvre de Grayson Perry. mehr lesen / lire plus