EXPOSITION: Histoires d’histoire

« Archivum Fictiosum », l’exposition de Jean-Luc Koenig, s’empare de façon ludique de nos fantasmes collectifs et se joue de notre lucidité.

Enfin, Adolf Hitler
dans le woxx !
Mais attention,
c’est un faux …

« Attention » peut-on lire sur les panneaux devant l’exposition. Et ce n’est pas pour rien : un visiteur qui n’a pas été mis en garde pourrait prendre cette exposition pour ce qu’elle n’est pas, c’est-à-dire des extraits des archives.

Travaillant sur le thème des archives dans le cadre d’une commande, Koenig a surtout voulu savoir ce qui se passerait si ces archives atterrissaient dans de fausses mains. De là, il s’est mis à fausser lui-même des documents, pour nous présenter aujourd’hui une suite de légendes qui demeurent toutes dans le domaine du possible. mehr lesen / lire plus

THEATRE: « Des vrais camps de concentration »

Dans le cadre de l’année culturelle, Radu Afrim monte « Mansarde à Paris avec vue sur la mort » de l’auteur roumain Matéi Visniec à la Kulturfabrik. La pièce s’inspire des derniers jours de leur compatriote controversé, le philosophe nihiliste Emil Cioran, mort de la maladie d’Alzheimer en 1995.

N’aime pas les biographies construites: le metteur en scène Radu Afrim.

woxx : Que dirait Cioran s’il voyait cette pièce ?

Radu Afrim : Peut-être faudrait-il dire « s’il lisait la pièce », parce que c’est le texte d’abord qui l’établit en tant que personnalité de la culture universelle. Cioran était quelqu’un de très ironique et auto-ironique. Je pense qu’avec son cynisme – et sous condition d’avoir déjà eu conscience de sa maladie – il aurait écrit au moins trois livres géniaux sur le thème. mehr lesen / lire plus

JAZZ/METAL: Harmonie en métal dur

Ephel Duath est un groupe d’exception à beaucoup d’égards. Mélangeant le jazz au métal extrême et saupoudrant le tout de grognements hardcore, le groupe italien est décidément à la recherche d’un son unique.

Ephel Duath est le nom d’une chaîne de montagnes. Jamais entendu ? Pas grave, cette chaîne délimite le Mordor, le mal absolu dans le classique « Seigneur des Anneaux » de Tolkien. Et c’est un peu cela leur musique aussi : à la limite entre le mal absolu – entendez le métal extrême – et le bon vieux monde.

Lancé en 1998 par deux adolescents italiens, dont le seul membre survivant est le guitariste Davide Tiso, Ephel Duath a débuté comme un groupe Black Metal. mehr lesen / lire plus

WOODY ALLEN: Elle l’avait pourtant bien prédit

Dans « Cassandra’s Dream », Woody Allen reprend là où il avait laissé son public après « Match Point » : dans le dilemme entre réalité et vie fictive qui débouche sur le drame.

Deux frères et
un mauvais rêve :
Colin Farell et Ewan McGregor dans «Cassandra’s Dream»

Pour le dire d’emblée, les rares spectateurs qui ont laissé échapper un rire ou deux en regardant « Cassandra’s Dream » étaient plutôt suspects de rire jaune que de rendre hommage au maestro des pointes et des quiproquos tragicomiques qu’est Allen. Le film n’est définitivement pas drôle.

Mais ce n’est pas un défaut, car sur ses vieux jours, Allen surprend par une mise en scène rigoureuse, juste et sobre, rendant ainsi au cinéma américain ce qu’il avait perdu depuis longtemps : l’art de se passer d’effets spectaculaires. mehr lesen / lire plus

FRANCOPHONIE: Tigre de papier

La venue d’Abou Diouf, ancien président du Sénégal et actuel président de l’OIF (Organisation internationale de la francophonie), a permis de mieux connaître cette grande inconnue qu’est la francophonie.

Première vraie surprise lors de l’entretien informel accordé aux journalistes luxembourgeois-es dans le salon feutré et discret de l’hôtel Royal : « L’OIF est une organisation politique », a affirmé Abou Diouf. Voilà du nouveau. Jusqu’à présent, la francophonie avait plutôt une image poussiéreuse, comme les perruques des monarques français qui voulaient que l’on parle leur langue dans leurs colonies. Mais voilà que, dans la bouche de son nouveau président, l’OIF prend des dimensions telles qu’on peut se demander pourquoi on aurait encore besoin de l’ONU. mehr lesen / lire plus

ARTISTES LUXEMBOURGEOIS-ES: It makes no difference

Dans une tribune libre d’un grand quotidien, un « petit » artiste se plaint des relations perverses entre artistes, médias et organisateurs.

En lisant bien entre les lignes de la tribune libre qui a tout de même suscité une petite polémique, se seraient surtout les « grands artistes étrangers » (écrit en lettres capitales) et le dévouement des médias – et par conséquent du public – à leur égard qui dérangeraient et pourriraient la vie des artistes luxembourgeois-e-s. Par conséquent, les « petit-e-s Luxembourgeois-e-s » seraient condamné-e-s à des performances anecdotiques en marge des grands événements.
Plusieurs constats s’imposent : premièrement, si on se sent mal-aimé par son public, mieux vaut ne pas monter sur scène. mehr lesen / lire plus

DUANE HANSON: Protestations vivantes

L’exposition « Sculptures of the American Dream » rassemble pour une première fois un nombre impressionnant de travaux de l’artiste américain Duane Hanson.

Comme des personnages réels … juste un peu plus lourds, mais c’est parce qu’ils sont en bronze.

Une chose est sûre : Duane Hanson n’a pas manqué son but. Celui d’irriter le spectateur. Celui de le faire réfléchir. Sur lui-même, sur sa perception des choses comme sur la société qui l’entoure et dont il fait irrémédiablement partie. Ce qui frappe le plus en réfléchissant sur l’art de Duane Hanson, c’est sa complexité malgré le simple procédé que l’artiste a toujours maintenu pour ses oeuvres. mehr lesen / lire plus

SCIENCE-FICTION: Hugo, le rat

Ce weekend sera dédié au père de la science-fiction, éditeur et inventeur Hugo Gernsback, qui fascine aujourd’hui encore la communauté sci-fi. En plus il est né au Luxembourg.

Encore un de ces émigrants, nés par hasard au Luxembourg que l’on veut se réapproprier en leur rendant un hommage posthume sur leur terre natale. Mais, tandis qu’Edward Steichen n’a pas vu grand chose du Luxembourg avant d’embarquer pour les States, ce n’est qu’à l’âge de 21 ans que Gernsback s’en alla outre-Atlantique. Autre différence avec Steichen : son prénom est aussi célèbre que le nom de famille d’Edward, mais sa carrière a été beaucoup plus sulfureuse que celle de l’illustre photographe. mehr lesen / lire plus

GLENN LIGON: Du beau au bois dormant

Glenn Ligon est noir et son travail parle de la négritude. Certes, la thématique n’est pas nouvelle, mais l’approche de Ligon est rafraîchissante. Ironique, comme le Malcolm X peint en clown à la manière d’un dessin d’enfants, provocateur comme les avis de recherche qui concernent l’artiste lui-même et qui sont illustrés avec des images d’esclaves noirs.

Qui pénètre le Mudam un lundi après-midi, y trouve une atmosphère des plus harmoniques possibles. Tandis que la Super Cloaca chie tranquillement derrière soi, en émettant des vrombissements satisfaits à des intervalles réguliers, un couple de rentiers allemands tombe en émerveillement devant les sculptures de Jan Wanggaard. mehr lesen / lire plus

ZHANGKE JIA: La disparition

« Sanxia Haoren », ou « Still Life » en anglais, est un film remarquable pour deux raisons : il montre l’autre versant du miracle économique chinois et il démontre que le cinéma asiatique n’a pas fini de nous surprendre.

La Chine – celle que nous connaissons des JT ou des débats télévisés – monte en puissance, des megacities y poussent comme des champignons et des centaines de millions de travailleurs oeuvrent chaque jour au déclin de l’Ouest en produisant plus, mais beaucoup moins cher et toujours avec un petit sourire narquois sur les lèvres. Par contre, la Chine que le réalisateur Zhangke Jia a filmée disparaît. mehr lesen / lire plus

Luc Caregari: Créatif hors du commun

Cette semaine, le Luxembourg a lancé les licences « Creative Commons ». Derrière ce nom se cache la possibilité pour un-e auteur-e de partager librement ses créations.

Les droits d’auteur sont un sujet ennuyant, mais restent d’actualité à cause de la bataille que mènent les « pirates » de l’internet et les grandes multinationales. Alors que les premiers essaient d’imposer le « tout est gratuit », les deuxièmes défendent leurs droits de façon de plus en plus agressive. Les « Creative Commons » font figure de médiateurs entre les deux positions extrêmes. En proposant des licences pour créateurs où ceux-ci peuvent choisir entre plusieurs options, ils libèrent les oeuvres tout en préservant certains droits des créateurs. mehr lesen / lire plus

Death is back

(lc) – Wer dachte, die luxemburgische Musikszene würde unter der Flut der Metalcore- und Emo-Bands untergehen, wird nun eines Besseren belehrt. „Overture (The Burning Shrine of Hypocrisy)“, das erste Album von Ensis, beweist, dass es auch anders geht. Die fünf Metallköpfe besinnen sich hier auf die Wurzeln der extremen Musik – auf den Death Metal. Dabei ist ihre Herangehensweise sehr erfrischend und beweist, dass diese Musikrichtung alles andere als tot ist. Hinzu kommt, dass es sich bei den Musikern keineswegs um Greenhorns handelt, sondern um Szeneveteranen, die schon in Bands wie Tchaka, Desiderata oder Spyglass gelärmt haben. Es gibt also eine bewusste Weiterentwicklung, die weit über die Hardcore-Klischees und das Emo-Geheule hinausführt. mehr lesen / lire plus

Neue Staubfänger braucht das Land

(lc) – Es war an der Zeit, dass sich die luxemburgische Autorenriege selbst ein Denkmal setzt. Dass Luxemburgensia-Regale in den Buchhandlungen noch immer hauptsächlich Staubfänger sind, hat die AutorInnen Germaine Goetzinger und Claude D. Conter nicht davon abgehalten den Versuch zu unternehmen, sämtliche Schreiberlinge des Landes in ein Buch zu pressen. Herausgekommen ist das Luxemburger Autorenlexikon, ein wissenschaftlich anmutender Schmöker, der im Detail fast jeden auflistet, der in Luxemburg je zur Feder griff. Interessant sind zumal die Einträge, welche Autoren aus dem 18. Jahrhundert betreffen, zum Beispiel Michel Eiffes und seine Chronik über die Zeit als Soldat der napoleonischen Armee, die bis dahin dem breiten Publikum unbekannt war. mehr lesen / lire plus

MONDIALISATION: Ikea, mon amour

Ikea est une des marques les plus connues dans le monde. Mais alors que Macdo ou Nike sont régulièrement la cible de critiques, le gentil géant suédois semble plus à l’abri. Pourquoi donc ?

Si Ikea, c’est le rêve du consommateur moyen, c’est en même temps celui d’étudiant-e-s en sociologie, voire en marketing, car il leur livre d’excellents sujets pour leurs thèses. Qui peut échapper à l’attrait du catalogue Ikea – cet ouvrage qui hypnotise régulièrement des millions de gens ? Et qui en plus dépasse la diffusion de la Bible…

De même, tout comme le culte catholique, le géant du meuble suédois a réussi à s’introduire dans notre quotidien de façon à ce que nous ne nous posions pas trop de questions à son égard. mehr lesen / lire plus

INSTALLATION: Ecce merda

Selon le communiqué de presse, « Cloaca », les machines à chier de l’artiste flamand, allieraient pour la première fois « art culinaire et art contemporain ». Mais ce qui en ressort, c’est de la merde.

Pour une seule fois, celles et ceux qui ne pensent rien de bon de l’art contemporain peuvent être conten-t-e-s : oui, les machines qu’on peut voir au Casino et au Mudam produisent bien de la merde. De plus, elles sont loin d’être belles. Les diverses « Cloaca » exposées au Casino ont plutôt l’air de routes de production industrielles que d’oeuvres d’art. Mesurant chacune une dizaine de mètres, elles rendent visible la digestion humaine avec toutes ses composantes : les acides, les enzymes etc. mehr lesen / lire plus

SPONSORING: Vague muette

Cette semaine une polémique autour du sponsoring a fait des vagues dans le petit monde de la culture. A l’issue du conflit, pourtant, tout le monde semble content.

A la base, l’idée du mécénat est de faire le bien en promouvant la culture: l’édification des masses populaires pour les uns, le prestige social pour les autres. Peut-être même qu’il y en a qui le font simplement pour leur amour de l’art ou de l’artiste. Soit. Dans le contexte de la politique culturelle à un niveau national, le mécénat – ou en plus angliche: le sponsoring – est avant tout un plan de communication. mehr lesen / lire plus

ROCK: Elvis à la poubelle

Avec sa nouvelle formation Heavy Trash, Jon Spencer – ancien du Jon Spencer Blues Explosion – vient enfin au Luxembourg. La légende du punk-rockabilly fera frémir la Kulturfabrik.

Que l’on s’imagine un type qui ne peut s’arrêter de gueuler le nom de son groupe pendant tout le concert, « Blues Explosion, Blues Explosion! », toutes les 30 secondes. Car les chansons du trio ne duraient en général pas beaucoup plus longtemps que ça, ou du moins en laissaient l’impression. On serait alors amené à penser qu’il s’agit d’un énième petit blanc au cerveau hypertrophié par la coke qui tente péniblement d’imiter la tradition noire. mehr lesen / lire plus

CINÉMA: Parce que je le vaux bien …

« 99 F », le roman de Frédéric Beigbeder qui a rendu le mouvement anti-pub légitime et hype, a été mis à l’écran. Résultat: une bonne pub pour sa maison d’édition.

Octave en a marre. Il est publicitaire chez la « Ross&Witchcraft » et plutôt en haut de l’échelle sociale : un 200 mètres carrés en plein centre de Paris, une belle BMW décapotable, de la coke à gogo – la belle vie quoi. Mais il lui manque quelque chose. Oui, vous avez bien deviné : l’amour, toujours l’amour, le vrai, celui qu’on ne peut acheter, qu’on ne peut même pas vendre. mehr lesen / lire plus

Love is for the fishis

(lc) – Normalement, le minimalisme est un art réfléchi, précis et précieux. C’est l’art de gagner plus en faisant moins. Mais ce n’est pas le cas de ce trio. Si la musique de Minipli est – nomen est omen – minimaliste, la façon dont les dix chansons de leur premier album « Love is for the fishis » sont arrangées est plus intuitive que planifiée. Elles suivent de bien curieux itinéraires, à l’instar de « Fuego » : d’abord purement électro, elle virevolte dans un rockn’roll basique et fort et puis s’écrase dans de faux chants indiens. Ainsi, tout l’album est parsemé de surprises et de volte-faces, mais jamais on a l’impression qu’il y ait un plan   quelconque dans ce chaos ordonné … de façon minimale. mehr lesen / lire plus

ART CONTEMPORAIN: M. Nitsch sang fout

Une des figures de proue de l‘actionnisme viennois Hermann Nitsch expose au Luxembourg – cette fois sans censure mais sans grandes nouveautés non plus.

Ceci est mon gore, prenez et mangez tous.

„M. Nitsch doit encore faire des courses cet après-midi. Nous avons rendez-vous chez le boucher“, explique la galériste d‘un air grave. Le mécontentement monte chez les journalistes – tous conviés pour une interview à la même heure. Tandis que le caméraman tue le temps en réalisant quelques prises des tableaux et photos attachés sur les murs blancs immaculés de la galerie, les autres sont conviés vers la cave où trône Nitsch au milieu de ses oeuvres, entouré de ses assistant-e-s dévoué-e-s.
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