Théâtre : En alexandrins, s’il vous plaît

Une suite au « Misanthrope » de Molière ? C’est le défi un peu téméraire qu’a pourtant relevé Jacques Rampal en 1992. Le TOL s’est emparé de cette pièce devenue entre-temps classique, et le résultat est un bonheur de langue et de théâtre.

Le bon Dieu peut-être, mais sans confession ? Colette Kieffer et Frédéric Largier dans « Célimène et le cardinal ». (Photos : Ricardo Vaz Palma)

Certes, Georges Courteline avait montré la voie en composant au début du 20e siècle la courte pièce « La conversion d’Alceste » pour la Comédie-Française, dans le style de Molière. Mais l’entreprise de Jacques Rampal (1944-2015), qui s’est attelé à l’écriture d’une suite de l’éternel classique, est d’une tout autre envergure : ses alexandrins se déploient sur une heure et demie de spectacle. mehr lesen / lire plus

Rohena Gera : Sir

Tout en hésitations et en regards qui en disent plus long que des mots, le film conte un amour impossible dans une Inde où la violence feutrée des rapports de classes est naturelle, voire revendiquée. C’est beau et triste à la fois, quelquefois trop contemplatif, mais criant de vérité et très bien interprété.

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Théâtre : Le spleen discret de la bourgeoisie

Miroir vers l’audience où le gouffre entre convictions et actes s’étale béant, « Pièce en plastique » est une intéressante production sur un texte parfois trop prévisible.

Photos : Bohumil Kostohryz

L’incommunicabilité au sein du couple, l’aliénation par le travail, les relations familiales tendues, la marchandisation universelle, les rapports de classes… n’en jetez plus ! Marius von Mayenburg, dans « Pièce en plastique », s’empare d’un nombre impressionnant de sujets de société pour titiller les consciences de ses spectatrices et spectateurs. Tout part de l’embauche par Michael et Ulrike – respectivement médecin et assistante personnelle d’un artiste médiatique – d’une femme de ménage censée les soulager. mehr lesen / lire plus

Louis-Julien Petit : Les invisibles

Filmer l’exclusion des femmes sans-abri en faisant rire, mais aussi en ménageant des plages d’émotion qui rappellent le sérieux du sujet, tel était le défi à relever pour le réalisateur et sa distribution mêlant comédiennes accomplies et non professionnelles. Il est relevé haut la main, dans la lignée du cinéma de Ken Loach.

L’évaluation du woxx : XXX
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Bonne année rythmée !

Le premier concert de l’année 2019 à la Philharmonie aura été marqué par la profusion rythmique. Retour sur la prestation du Bundesjugendorchester, conduit par Kirill Petrenko et accompagnant les timbales de Wieland Welzel.

Kirill Petrenko (Photos : Alfonso Salgueiro)

Pour ses 50 ans, l’Orchestre des jeunes de la République fédérale d’Allemagne s’est offert une jolie tournée de début d’année, qui lui permettra entre autres d’effectuer sa première apparition dans la toute récente Elbphilharmonie de Hambourg. Mais le début de la tournée passe par le Luxembourg, et déjà un succès du point de vue de l’audience : ce 6 janvier, quelques mélomanes disposent de billets à revendre, mais la caisse du soir n’a plus guère qu’une poignée de places isolées dans les tours à proposer. mehr lesen / lire plus

Peter Segal : Second Act

Le woxx continue son exploration des films de Noël et du Nouvel An, puisqu’il reste encore un week-end pour en profiter. Et le blockbuster-avec-star-obligée hollywoodien de cette période entre les années n’est pas si mal, grâce à une Jennifer Lopez en grande forme.

Si la superproduction hollywoodienne de Noël l’année dernière était carrément tire-larmes et servie piètrement par un Will Smith (dans « Collateral Beauty ») plutôt terne, on a droit cette année à un « film de filles » certes vite oublié, mais au scénario (un rien) plus solide. Et puis on retrouve Jennifer Lopez qui, loin de son image glamour, assure dans un rôle de femme quarantenaire embarquée malgré elle dans une aventure professionnelle en montagnes russes. mehr lesen / lire plus

Ludovic Bernard : Au bout des doigts

Les semaines qui marquent le passage à la nouvelle année sont souvent l’occasion de sorties de films familiaux et pleins de bons sentiments. « Au bout des doigts » n’est pas une exception.

C’est un conte (de Noël, période oblige) classique, au fond, que celui du jeune de banlieue qui trouve sa voie hors de la délinquance par une activité artistique. On a même envie d’y croire, d’autant que le jeune Jules Benchetrit ne s’en sort pas mal et que la musique originale un rien banale est rehaussée par Bach, Brahms ou Rachmaninov.

C’est d’ailleurs le Deuxième Concerto pour piano de ce dernier qui est mis en valeur, puisque le protagoniste le travaille pour un grand concours international. mehr lesen / lire plus

Rob Marshall : Mary Poppins Returns

Comment résister à cette déferlante de nouvelles chansons usinées avec métier et talent ? Pour celles et ceux qui aiment aller au-delà des images, en se disant que la morale de cette suite est terriblement néolibérale : un artiste qui néglige ses finances (honte à lui) est sauvé par… un gentil banquier. Dommage pour la distribution qui brille.

L’évaluation du woxx : X
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Antoine Blossier : Rémi sans famille

Le roman d’Hector Malot a déjà été adapté plusieurs fois au cinéma, et même en manga. Cette version n’apporte pas grand-chose de neuf, mais est taillée de façon à émouvoir toute la famille. Pas moins légitime dans ce créneau qu’une superproduction de fin d’année, même si ce sont surtout les enfants qui apprécieront.

L’évaluation du woxx : X
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Classique et jazz : Ces notes qui aident

À l’initiative de l’altiste Esra Kerber, 
la Philharmonie accueille ce samedi 
15 décembre un concert dont les recettes seront reversées à l’Unicef. L’occasion d’entendre un programme éclectique et séduisant, tout en soutenant l’action de l’ONG pour les enfants de Syrie.

Andrea Garnier au violon, Esra Kerber à l’alto et Sehee Kim au violoncelle joueront pour les enfants de Syrie ce samedi. (Photo : Thierry Faber)

Pour beaucoup, dans nos contrées occidentales, l’arrivée du froid hivernal marque l’approche des fêtes de fin d’année et le réconfort d’une boisson chaude dans un chez-soi bien chauffé. Mais pour de nombreux enfants de Syrie et du Proche-Orient, secoués depuis des années par la guerre civile, souvent dénutris, victimes de violences, le froid est un ennemi de plus dans un quotidien déjà difficile. mehr lesen / lire plus

Jeanne Herry : Pupille

Oui, on sort groggy de la projection : tant d’énergies déployées pour qu’un enfant né sous X trouve une mère, tant d’années de dossiers avant une adoption, tant de frustrations et de joies chez toutes les personnes qui accompagnent ces parcours administratifs sinueux… Mais on a appris, pleuré et ri, porté par une distribution qui joue juste.

L’évaluation du woxx : XXX
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Entertainment à l’australienne

Vendredi 7 décembre, la Philharmonie arborait un petit air d’Australie bigarrée, avec la venue du Sydney Symphony Orchestra dirigé par l’Américain David Robertson et accompagnant le Français Renaud Capuçon.

Photos : Alfonso Salgueiro

Est-ce parce qu’il n’est pas si fréquent de voir le Sydney Symphony Orchestra en Europe que les allées de la Philharmonie résonnent beaucoup en anglais ce soir ? Probablement, quoique la navette de Trèves soit plutôt remplie. En tout cas, l’atmosphère est plus australe, pas de doute : les cravates et les costumes sont moins présents, l’âge moyen semble quelque peu diminué. Et puis l’orchestre est déjà sur scène lors de l’entrée des mélomanes, une tradition anglo-saxonne pas forcément désagréable. mehr lesen / lire plus

Steve McQueen : Widows

On pourra regretter une certaine complaisance pour la violence filmée, mais le scénario est bien ficelé et les personnages bien dessinés. Sans ostentation, mais sans compromis, une touche féministe vient se greffer sur ce film de gangsters efficace. Amatrices et amateurs auront leur dose de sensations fortes.

L’évaluation du woxx : XX
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Björn Runge : Le Nobel à tout prix


La sagesse populaire prétend que derrière chaque grand homme, il y a une grande femme. « The Wife » s’empare de ce cliché aux relents sexistes pour le retourner. L’intention est louable, mais le traitement parfois maladroit, malgré une Glenn Close en forme épatante.

« Allô, ici l’Académie suédoise. » Le prix Nobel décerné à Joe Castleman va pourtant remettre en cause son couple.

Joe Castleman et sa femme Joan sont un vieux couple tout ce qu’il y a de plus attachant, comme le cinéma sait si bien les montrer. Et voilà qu’après une vie consacrée à écrire, Joe reçoit un coup de téléphone lui apprenant qu’il est le prochain lauréat du prix Nobel de littérature. mehr lesen / lire plus

Fede Alvarez : The Girl in the Spider’s Web

Avec sa musique omniprésente, son déluge de technologies et ses situations aussi tendues qu’invraisemblables, ce blockbuster assuré de la saga « Millenium » version globish n’a pas les aspérités des films suédois. Le tout se regarde sans déplaisir, mais n’atteint pas les sommets des meilleurs thrillers, nordiques ou d’ailleurs.

L’évaluation du woxx : X
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Des compositrices radicalement contemporaines

« Figures radicales », c’est le titre du concert qui a eu lieu samedi 24 novembre dans le cadre du festival de musiques nouvelles « rainy days ». Un programme alléchant pour amatrices et amateurs de musique classique contemporaine, avec trois grandes premières, et qui a tenu toutes ses promesses.

Francesca Verunelli, compositrice italienne, dont l’œuvre « Tune and Retune » a été jouée pour la première fois lors du concert. (Photo : Julian Hargreaves)

Le festival « rainy days » mérite décidément son nom : ce soir, une pluie fine et glaciale arrose le Kirchberg, et l’arrivée dans le grand hall de la Philharmonie est un soulagement. mehr lesen / lire plus

David Yates : Fantastic Beasts: The Crimes of Grindelwald

Dans le premier épisode, on pouvait aimer découvrir les étranges bestioles qui donnent son nom à la série. Ce deuxième volet leur laisse bien moins de place, et cherche avant tout à relier le spin-off à la saga Harry Potter, dans un déluge d’effets numériques. Les non-adeptes quitteront définitivement le navire.

L’évaluation du woxx : O
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Alice Rohrwacher
 : Heureux qui comme Lazare…


Dans « Lazzaro felice », Alice Rohrwacher file la métaphore biblique tout en continuant son exploration poétique de l’Italie contemporaine à travers ses laissés-pour-compte. Un équilibre fragile, mais pas dénué de charme.

Le sourire de Lazzaro est contagieux… dans le film et dans la salle. (Photo : Piffl Medien)

« Le meraviglie », film précédent de la réalisatrice, avait pour cadre un petit coin reculé d’Ombrie où une famille vivant en quasi-autarcie était forcée de s’ouvrir au monde moderne. Dans « Lazzaro felice », Alice Rohrwacher semble vouloir appliquer à nouveau ce point de départ qui lui avait si bien réussi : on y fait la connaissance des habitantes et habitants de L’Inviolata, un hameau isolé, qui récoltent le tabac pour le compte de la marquise De Luna. mehr lesen / lire plus

CNL : « Fundstücke – Trouvailles 3 »

Autant le dire tout de suite, la troisième livraison des « Fundstücke – Trouvailles », ce catalogue édité tous les deux ans par le Centre national de littérature (CNL) afin de balayer largement le champ littéraire luxembourgeois, est parfaitement roborative : plus de 500 pages en grand format à savourer longuement, voilà de quoi remplir pas mal de soirées d’hiver grand-ducal. Et dans la diversité, s’il vous plaît, puisque amatrices et amateurs de lettres locales y trouveront forcément leur bonheur dans les sections très variées offertes à la lecture.

Les bien nommées « Lettres » font la part belle cette fois-ci au chant. mehr lesen / lire plus

Théâtre : Désir de théâtre

C’est avec un texte à la profondeur abyssale que le TOL reprend les créations cette saison. Il se trouve « Dans la solitude des champs de coton » un véritable bonheur des mots servi par deux acteurs physiquement engagés, que ne vient pas troubler une mise en scène épurée.

Le client et son dealer : une relation complexe et protéiforme. (Photo : Ricardo Vaz Palma)

Quel tourbillon verbal que cette pièce de Bernard-Marie Koltès ! Qu’on la découvre ou qu’on l’entende à nouveau, impossible de rester de marbre devant la finesse de l’écriture du dramaturge. « Dans la solitude des champs de coton », c’est d’abord une histoire universelle : celle de la rencontre entre deux hommes, l’un à la recherche – sans même en être conscient – d’une chose que l’autre peut lui fournir. mehr lesen / lire plus