Théâtre : Contre la stigmatisation

« Vincent River », la nouvelle création du TOL, est par ses qualités littéraires plus qu’un simple message de tolérance. Avec, en prime, une comédienne et un comédien qui ne ménagent pas leurs efforts dans une production haletante.

Le jeu de masques entre Anita (Catherine Marques) et Davey (Massimo Riggi) passe aussi par des phases d’apaisement. (Photo : Ricardo Vaz Palma)

Survivre au meurtre de son fils Vincent River dans un lieu de rencontres homosexuelles, c’est ce que tente de faire Anita, 53 ans, en emménageant dans un nouvel appartement. Et puis un beau jour, elle y fait entrer Davey, jeune homme de 16 ans qui la suit depuis l’enterrement. mehr lesen / lire plus

Scott Cooper : Hostiles

Dans de somptueux paysages, une histoire de rédemption qui matérialise la violence souvent absurde sur laquelle se sont bâtis les États-Unis. On pourrait reprocher à ce western, dont l’essentiel se passe sur des sentiers, un cheminement linéaire ou une vision esthétisante trop classique, mais l’émotion passe, tout simplement.

L’évaluation du woxx : XXX
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Cédric Kahn : La prière

Avec une réalisation bien pensée et un acteur principal attachant (prix d’interprétation à Berlin), Cédric Kahn filme une rédemption sous le signe de la spiritualité. Pourquoi pas, mais l’absence de subtilité dans les métaphores – genre « Le catholicisme pour les nuls » – et les caractères trop simplifiés des personnages finissent par lasser. Dommage.

L’évaluation du woxx : X
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Franck Dubosc : Tout le monde debout

Surprise ! Franck Dubosc, pour sa première réalisation, propose une comédie romantique certes gentillette, mais pas complaisante (notamment sur le handicap) ni gnangnan… et presque sans traits d’humour gras. Du divertissement sans que les bras en tombent, c’est déjà pas mal et ça fonctionne plutôt bien.

L’évaluation du woxx : XX
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Naomi Kawase 
: Il était une fois la lumière


Avec « Hikari », Naomi Kawase fait le pari de filmer une allégorie poétique sur la lumière. Même si elle ne peut éviter les maladresses, la réalisatrice prouve une nouvelle fois la force de son regard.

Un film qui célèbre la lumière… y compris celle, blafarde, d’un métro la nuit. (Photos : Haut et Court)

Dur labeur que celui d’audiodescriptrice de films. Misako Ozaki en sait quelque chose, elle qui travaille d’arrache-pied à l’écriture des descriptions sonores du nouveau long métrage d’un cinéaste reconnu : une séance est en effet prévue pour des personnes atteintes de déficience visuelle. Misako s’implique énormément, mais les séances de visionnage de son travail donnent lieu à des opinions négatives sévères, quoique poliment exprimées. mehr lesen / lire plus

Paul Thomas Anderson
 : Passion intime


Avec sa réputation d’enfant terrible du cinéma américain, on n’attendait pas forcément Paul Thomas Anderson dans un film presque intimiste centré sur une histoire d’amour. La surprise est de taille, même si elle a ses défauts.

Une relation pour le moins complexe.

Quel grand écart entre « Phantom Thread » et les films fleuves « Magnolia » ou par exemple « There Will Be Blood » ! Alors que ces derniers étaient des fresques aux nombreuses ramifications avec un souffle quasi épique, le nouvel opus de Paul Thomas Anderson se confine dans des intérieurs anglais feutrés pour décrire une passion dévorante et hors normes. mehr lesen / lire plus

Francis Lawrence : Red Sparrow

Même si l’on supporte les pseudo-accents russes de la distribution prestigieuse et si l’on évacue la quasi-propagande américaine, on finit par décrocher : fasciné par la préparation de son rebondissement final… et par son actrice principale, le réalisateur en oublie de rythmer son thriller, pâle ersatz à peine modernisé de film de guerre froide.

L’évaluation du woxx : O
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Mike Bell : Just for the Record

Le pianiste et compositeur Mike Bell s’aventure hors de ses chemins musicaux habituels en sortant au Luxembourg un album jazz fait de réminiscences de ses disques d’enfance. Petit compte rendu d’écoute.

Pianiste de country rock, notamment dans le groupe Albert and Hogan’s Heroes, Mike Bell a aussi tâté du rock’n’roll avec de nombreux autres artistes. Ce disque constitue donc une incursion dans un style qu’il avait peu enregistré jusque-là, même si le musicien anglais a grandi en écoutant entre autres Fats Waller, Oscar Peterson, Miles Davis ou John Coltrane.

Au piano, mais aussi aux chœurs et au séquenceur pour la section rythmique – et même au saxophone ! mehr lesen / lire plus

OPL et Gustavo Gimeno : Mahler 4

Quatrième enregistrement de l’Orchestre philharmonique du Luxembourg et de Gustavo Gimeno sous le label Pentatone, cette « Symphonie no 4 en sol majeur » de Gustav Mahler renforce la discographie de l’orchestre sous la baguette de son directeur musical de bien belle façon. Toujours avec une qualité de prise de son qui met en valeur les harmoniques des instruments, cette captation montre la méticulosité de la préparation du chef et de son orchestre face à la musique rigoureusement planifiée du maître autrichien.

Dans le premier mouvement, c’est tout d’abord le sens du tempo qui impressionne : les nombreux ralentis et changements de mesure sont exécutés avec une unité d’excellente facture, donnant le juste caractère délibéré et allant – mais sans hâte – souhaité par le compositeur sur la partition. mehr lesen / lire plus

Peintures tridimensionnelles
 : Une pensée holographique


Faites d’assemblages et de couleurs simples, les peintures tridimensionnelles d’Igor Ganikowskij à galerie Simoncini cachent, sous leur apparence élémentaire, tout un monde de complexité.

« Music », sur une partition de la compositrice russe Sofia Goubaïdoulina. (Photo : woxx)

Des tableaux aux fonds monochromes agrémentés d’objets aux formes géométriques basiques également monochromes, des découpages aux formes simples sans aplats de couleurs multiples aux motifs tarabiscotés… l’entrée dans l’univers d’Igor Ganikowskij à la galerie Simoncini, dont il est un habitué depuis 2004, semble au premier abord se faire sous le signe de la sobriété. C’est que l’artiste, né en 1950 à Moscou, s’est créé tout un langage géométrique spirituel qui ne se déploie qu’à l’aide de certaines clefs, un peu comme avec les représentations kabbalistiques. mehr lesen / lire plus

Xavier Legrand : Jusqu’à la garde

Grâce à une violence psychologique distillée avec une grande maîtrise, le film est bien plus puissant qu’un énième opus sur un divorce qui tourne mal. Même devant le dénouement inéluctable qu’on devine très tôt au fond, on reste scotché sur son siège et complètement groggy au générique de fin.

L’évaluation du woxx : XXX
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Musique classique
 : Deux fois deux mains

Voilà plus de trente ans qu’elles ont conquis les mélomanes avec leur duo de pianos. Les sœurs Katia et Marielle Labèque font étape ce dimanche à Luxembourg, accompagnées par le Royal Concertgebouw Orchestra sous la direction de Semyon Bychkov.

Les Labèque,
une histoire de sœurs
et de pianos entrée dans la légende musicale. (Photo : Mila)

Tant a déjà été écrit sur la symbiose du jeu de Katia et Marielle Labèque, sur leur énergie et sur leur musicalité dans un vaste répertoire qui va du baroque au rock expérimental qu’on est en droit de se demander comment parler d’elles sans accumuler les clichés. mehr lesen / lire plus

John Carroll Lynch
 : Le chant du cygne


Étrange film que « Lucky », qui repose intégralement sur son interprète principal, Harry Dean Stanton. Il ne s’y passe au fond pas grand-chose, et pourtant cet hommage appuyé exerce une fascination quasi hypnotique.

Dans son dernier rôle, Harry Dean Stanton ne cherche pas à cacher sa vulnérabilité. (Photos : imdb.com)

Cela semble un rituel matinal bien établi : d’abord allumer une cigarette, ensuite faire sa toilette, enchaîner avec des exercices de yoga puis enfiler son stetson avant de partir à pied vers la bourgade voisine. Un café en faisant des mots croisés, et puis retour à la maison pour regarder les émissions de jeux à la télévision. mehr lesen / lire plus

James Franco : The Disaster Artist

James Franco filme le tournage de « The Room », nanar devenu culte de Tommy Wizeau. Il se réserve évidemment le rôle du réalisateur excentrique à la fortune douteuse, au milieu de guest stars dont Wizeau lui-même. Hollywood qui met en abyme Hollywood, ce n’est pas nouveau : ici, les ressorts dramatiques restent ordinaires et la distribution semble plus s’amuser que le spectateur.

L’évaluation du woxx : X
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Théâtre
 : Osez le féminisme


« Révolte », au Centaure, est à la fois un jeu élaboré de langage et un grand coup de massue sur les stéréotypes. Resserrée pour plus d’explosivité, la pièce interroge sans relâche et sans lasser.

Deux actrices (Agnès Guignard et Leila Schaus) et deux acteurs
(Pitt Simon et Francesco Mormino) qui donnent tout sur scène pour remettre en question l’ordinaire des relations entre femmes et hommes. (Photos : Bohumil Kostohryz)

C’est le titre d’un livre de l’historienne Laurel Thatcher Ulrich, « Well-Behaved Women Seldom Make History », qui est à l’origine de la pièce « Révolte » d’Alice Birch. En trois jours, la jeune dramaturge a écrit son texte, commandé par la Royal Shakespeare Company, après s’être plongée dans la littérature féministe. mehr lesen / lire plus

Théâtre
 : Sois beau et tais-toi


« Le moche », la nouvelle production du TOL, a le mérite de poser les bonnes questions sur l’importance de l’apparence dans notre société. Un bon moment de théâtre, même si l’équilibre de la pièce est quelque peu instable entre rire et sérieux.

Pas un pacte avec le diable, mais presque : Lette signe le contrat avec son chirurgien esthétique. (Photo : Ricardo Vaz Palma)

Même sa femme le sait, et elle en a pris son parti : Lette est moche, désespérément moche. Au point que son supérieur hiérarchique préfère qu’il ne présente pas lui-même dans un salon professionnel l’astucieux connecteur informatique de son invention. mehr lesen / lire plus

Musique classique
 : À la russe


Jouer devant un public fait aussi partie de la formation au conservatoire de la Ville de Luxembourg. Et la qualité est souvent au rendez-vous… à un prix imbattable. Bref tour d’horizon à l’occasion d’un prochain concert de l’orchestre symphonique des élèves.

« Je viens toujours au conservatoire. Il y a vraiment d’excellents concerts. À la Philharmonie, ça coûte cher… et c’est trop guindé pour moi », confiait une vieille dame pourtant tirée à quatre épingles lors d’une représentation en décembre. Difficile de lui donner tort, côté musique en tout cas : avec un programme culturel foisonnant joué par les élèves et en grande majorité gratuit (en plus de l’accueil de productions internationales dans le grand auditorium loué à cet effet), il y en a pour tous les goûts chaque mois. mehr lesen / lire plus

Aaron Sorkin : Rien ne va plus

Souvent enraciné dans les codes de la biographie filmée, parfois les dépassant, « Molly’s game » reste constamment sur la corde raide et laisse une impression mitigée mais positive… à l’image de son héroïne.

Plus qu’un simple « Jessica Chastain movie », « Molly’s Game » repose avant tout sur l’alchimie entre l’actrice et Idris Elba. (Photos : allocine.fr/SND)

L’adaptation au cinéma de la vie d’une personnalité, c’est la garantie de flash-back rythmés et d’une prestation oscarisable pour celle ou celui qui joue le personnage principal. La routine, quoi. Et Aaron Sorkin, scénariste et dramaturge dont « Molly’s Game » est le premier long métrage, n’échappe évidemment pas à ces règles qui semblent désormais bien établies. mehr lesen / lire plus

Les Cahiers luxembourgeois : numéro 3, année 2017

Cette nouvelle mouture des Cahiers luxembourgeois, qui ont repris leur parution en novembre 2016 après une pause de sept ans sous l’égide d’un nouveau trio (Ian De Toffoli, Marc Limpach et Elise Schmit), n’avait pas encore fait l’objet d’une brève culturelle dans le woxx. C’est surtout le manque de place qui est à blâmer, puisqu’on ne peut qu’approuver la création d’une « plateforme libre permettant l’expérimentation littéraire » au grand-duché, donnant « une possibilité pour le lecteur de découvrir la production littéraire actuelle du Luxembourg ». Omission désormais réparée avec notre version en ligne, et l’occasion de vérifier si les objectifs sont tenus… et tenables sur la longueur. mehr lesen / lire plus

Nathalie Ronvaux : Subridere. Un aller simple

Cet aller simple nous emmène vers Paris, destination que choisit impulsivement Claire, une avocate au succès professionnel quasi fulgurant. Une ascension qui lui attire non seulement des inimitiés, mais qui résulte aussi en une pression accumulée : la jeune femme déclenche la soupape de sécurité et quitte tout au milieu d’une réunion, sans aucune explication, pour prendre un billet pour Paris. Pourquoi la Ville Lumière ? Attirance d’un papillon aux ailes resplendissantes mais fragiles, peut-être. Mais on n’en saura pas vraiment plus. En effet, les quelque 150 pages que compte ce récit sont consacrées à l’introspection de l’héroïne, à la description par brefs retours en arrière de son atmosphère de travail, à l’exploration de son for intérieur pendant un trajet d’environ deux heures. mehr lesen / lire plus