Sur les planches : Never Vera Blue

Le Théâtre ouvert Luxembourg entame l’année 2023 avec une pièce forte sur les violences psychologiques, où le pouvoir des mots révèle son double tranchant.

Sur scène, l’enfermement mental de la narratrice est palpable. (Photos : Antoine de Saint Phalle)

On ne sait pas vraiment à qui s’adresse la narratrice de « Never Vera Blue ». À la police, aux services sociaux, à nous à travers le « quatrième mur » du théâtre, à elle-même ? Et si elle s’adresse à elle-même, est-ce, comme elle l’a entendu, le début de la folie ? Il faut un temps avant de relier les différents fils narratifs de son histoire, tressés de façon complexe par Alexandra Wood. mehr lesen / lire plus

Dans les salles : Harka

Présenté dans la section Un certain regard au Festival de Cannes l’année dernière, « Harka » a obtenu le prix d’interprétation masculine pour son acteur principal Adam Bessa. La coproduction luxembourgeoise scrute la réalité tunisienne post-Printemps arabe, avec beaucoup de style mais un scénario peu étoffé.

Pas facile de regarder vers l’avenir pour Ali… (Photos : Tarantula distribution)

Ali survit en vendant de l’essence au noir pour un contrebandier qui la fait venir de Libye. Le jeune homme rêve cependant d’une vie meilleure, loin de cette Tunisie qui, dix ans après avoir été à l’origine des premiers soulèvements du Printemps arabe, est retombée dans le marasme économique et politique. mehr lesen / lire plus

Dans les salles : Vanskabte Land/Volaða Land

Sur fond de magnifiques paysages dans un format recréant celui des photographies de l’époque, on s’immerge dans cette errance d’un jeune prêtre danois à qui l’Islande fait perdre tous ses repères. Choc des cultures, colonialisme, religion… l’arrière-fond social reste très présent, mais de façon subtile, à travers des personnages typés et attachants.

L’évaluation du woxx : XXX
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Dans les salles : Le otto montagne

Après un prélude convenu qui retrace l’amitié enfantine des deux protagonistes, on se prend à apprécier cette histoire qui va les amener à construire ensemble une maison isolée dans les montagnes. Las, les deux heures et demie de pellicule n’utilisent finalement les magnifiques paysages que pour servir une accumulation de poncifs, alourdis par des chansons planantes dont les paroles en anglais empêchent l’immersion dans l’âpreté hivernale du val d’Aoste. Un décevant prix du jury à Cannes.

L’évaluation du woxx : X
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Concert de Nouvel An : Cap au sud

Le 1er janvier prochain, le Théâtre d’Esch se mettra à l’heure sud-américaine pour son premier concert de l’année, avec notamment Gast Waltzing aux commandes de l’Estro armonico. Petit passage en revue des festivités musicales avec le maestro.

Gast Waltzing conduira les festivités à la tête de l’Estro armonico, comme ici en 2019 (l’orchestre de chambre y était accompagné à l’époque par l’Orchestre national de jazz). (Photo : CC BY-SA 3.0 GilPe)

« Chaque année, j’essaie de faire quelque chose de complètement différent. Cette fois-ci, j’avais envie de m’aventurer en Amérique du Sud, avec ses rythmes si particuliers. » Dès les premiers mots, on sent chez Gast Waltzing la passion de la découverte, qui se traduit par un programme composé avec gourmandise et une belle brochette de guest stars. mehr lesen / lire plus

Littérature : « Un retour au voyage premier »

À l’occasion de la sortie d’« Une dernière fois, la Méditerranée », ultime volume de sa trilogie des temps instables, le woxx s’est entretenu une troisième fois avec Jean Portante sur cette série passionnante.

Couverture : éditions Phi

woxx : Votre roman s’apparente à un retour aux sources. D’abord parce qu’il se déroule en grande partie sur cette mer dont le pourtour constitue le berceau des personnages rencontrés dans les tomes précédents, mais aussi parce que la mythologie y tient une place prépondérante. Quel a été votre cheminement littéraire pour parvenir à ce récit ?


Jean Portante : « Une dernière fois, la Méditerranée » clôt, comme vous le savez, une trilogie. mehr lesen / lire plus

Dans les salles : Call Jane

Malgré un scénario sans véritables accrocs, Elizabeth Banks et Sigourney Weaver portent avec conviction ce récit de solidarité féminine face à l’indifférence, voire l’hostilité d’une société patriarcale face à l’interruption volontaire de grossesse dans les États-Unis des années 1960. Une lutte qui a porté ses fruits et abouti à la légalisation au niveau fédéral. Dans le contexte américain actuel, la piqûre de rappel est bienvenue.

L’évaluation du woxx : XX
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Dans les salles : Saint Omer

Les scènes de procès s’étirent d’abord en longueur, pour ensuite s’étioler et laisser place aux interrogations de la romancière, dressant un parallèle entre sa vie et celle de l’accusée. La construction de la cinéaste Alice Diop, qui vient du documentaire, est parfois trop cérébrale, mais elle installe une ambiance ambiguë qui frappe l’esprit et a séduit le jury de la Mostra de Venise, où le film a remporté le Lion d’argent.

L’évaluation du woxx : X
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Sculpture : La sève des 
défauts

À la galerie Simoncini, Jhemp Bastin poursuit son cheminement à travers la forêt en transformant troncs et branches en sculptures équilibristes qui réchauffent.

Photos : woxx

Sa dernière exposition rue Notre-Dame avait fait titrer au woxx il y a presque trois ans « De chêne et de hêtre ». Cette fois s’ajoutent d’autres essences : le charme notamment, une espèce plus difficile à travailler car plus dure, mais aussi le robinier et le noyer. Tout se passe, de fait, comme si l’artiste luxembourgeois avait souhaité proposer une sorte de changement dans la continuité, afin de mimer la croissance lente des arbres, ces végétaux auxquels il a décidé de se consacrer. mehr lesen / lire plus

Dans les salles : EO

Sorte de suite moderne au mythique « Au hasard Balthazar » de Robert Bresson (1966), le film s’attache à montrer les travers humains à travers le regard d’un âne placide… mais pas toujours. Les vignettes de scénario s’assemblent pour épingler une société mondialisée et indifférente aux autres espèces, tandis que les plans et les cadres soigneusement étudiés entraînent les émotions.

L’évaluation du woxx : XX
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Jazz/musique contemporaine : Les cordes à l’esprit

Pour « State of Mind », son 
deuxième album, le guitariste luxembourgeois Gilles Grethen convoque un orchestre à cordes pour dialoguer avec son quartet. Compte rendu d’écoute.

Un joyeux mélange : le Gilles Grethen Quartet avec ses cordes invitées lors de l’enregistrement de l’album. (Photo : Stephanie Baustert)

Il a d’abord pensé à un big band, avant que les cordes s’imposent à lui comme une évidence. C’est que Gilles Grethen a été bercé par la musique classique pendant son enfance et son adolescence : quoi de plus logique, alors, que d’associer aux cordes pincées de son instrument, la guitare, les cordes frottées de violons, d’altos, de violoncelles et d’une contrebasse avec archet ? mehr lesen / lire plus

Dans les salles : Les Amandiers

Un scénario autobiographique à fleur de peau qu’on sent capital pour la réalisatrice, même si elle se concentre sur une histoire d’amour déjà vue à l’écran plutôt que de proposer un récit choral qui célébrerait la passion dévorante du théâtre. Restent cependant quelques belles scènes : le conflit entre insouciance de la jeunesse et épée de Damoclès du sida y crée un entre-deux d’émotions qui fait mouche.

L’évaluation du woxx : X
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Littérature luxembourgeoise : « Plus de clarté et de respiration »

Le Centre national de littérature (CNL) vient de publier la cinquième livraison de ses « Fundstücke-Trouvailles » bisannuelles, éditées par Daniela Lieb et Ludivine Jehin. Cette dernière s’est entretenue avec le woxx, au nom du duo, à propos de l’ouvrage et de sa nouvelle formule.

Photo : woxx

woxx : Peux-tu présenter en quelques mots le projet « Fundstücke-Trouvailles » ?


Ludivine Jehin : C’est une publication qui paraît tous les deux ans depuis 2014. Elle accueille des contributions de tailles et de natures diverses, mais dont le point commun est l’intérêt par rapport à la recherche en littérature ou à l’archivistique. mehr lesen / lire plus

Dans les salles : Couleurs de l’incendie

La réalisation use un peu trop souvent de mouvements de caméra ostentatoires et de musique envahissante. Demeure cependant le plaisir simple d’une histoire de vengeance dans les années 1930, scénarisée par Pierre Lemaitre lui-même d’après le second volet de sa trilogie des « Enfants du désastre ». Si Émilie Dequenne, qui était Madeleine dans « Au revoir là-haut », cède sa place à Léa Drucker pour le rôle, on ne perd pas au change : le film offre enfin, par rapport au précédent, un véritable personnage féminin fouillé.

L’évaluation du woxx : XX
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Dans les salles : Mascarade

Un certain étirement en longueur et un scénario d’arnaque à rebondissements dont la plupart des éléments ont déjà été vus ailleurs peuvent être, c’est vrai, reprochés au film. Il s’en dégage cependant un dynamisme réel, qui pose Nice et ses environs comme un milieu de toutes les impostures, tandis que les personnages cherchent leur place dans un monde où pas même la richesse et la célébrité ne protègent du mal de vivre.

L’évaluation du woxx : XX
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Sur les planches : Les enfants

La saison du TOL commence avec une valeur sûre passée par le West End et Broadway. « Les enfants », de Lucy Kirkwood, est un huis clos étouffant dans un contexte de catastrophe nucléaire. Un texte d’abord efficace, magnifié par une distribution qui y met ses tripes.

Rose retrouve Hazel après une trentaine d’années… (Photos : Bohumil Kostohryz)

C’est désormais une recette classique pour le Théâtre ouvert Luxembourg : aller piocher dans le répertoire anglo-saxon une pièce qui a fait ses preuves et saura garantir l’intérêt d’un public qu’il faut aller chercher en permanence – et encore plus après les épisodes de confinement. mehr lesen / lire plus

Dans les salles : The Woman King

Certes, il y a la découverte des Amazones du Dahomey, ce régiment militaire féminin dissous au 19e siècle, dans un royaume que le juteux trafic d’esclaves n’a pas protégé de la colonisation. Mais est-il bien intéressant, à l’heure des mouvements #MeToo et Black Lives Matter, de simplement servir ce scénario prévisible où les femmes noires remplacent les habituels hommes blancs dans des scènes de violence guerrière ?

L’évaluation du woxx : O
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Dans les salles : Le Petit Nicolas. Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?

Celles et ceux qui ont grandi avec le personnage de Sempé et Goscinny retomberont en enfance avec délices grâce à ce long métrage d’animation qui mêle les histoires du Petit Nicolas aux biographies de ses auteurs. Mais le film n’exclura pas les autres pour autant : dans un tourbillon d’invention visuelle, cette coproduction luxembourgeoise sait faire place à la candeur comme à la gravité, offrant en permanence l’occasion d’un sourire aux lèvres. De quoi même peut-être conquérir un nouveau public pour les livres de ce petit garçon déjà plus que sexagénaire.

L’évaluation du woxx : XX
À la Cinémathèque. mehr lesen / lire plus

Sur les planches : Ensemble

Pour sa première production de la saison, le Théâtre du Centaure propose une pièce de Fabio Marra qui remet en question le concept de normalité dans la société. Une entrée en matière pertinente et réussie.

Michele se trouve-t-il mieux chez lui… (Photos : Bohumil Kostohryz)

La rentrée théâtrale au Centaure est forte en symboles. D’abord celui du titre de la pièce présentée, « Ensemble » : si l’on excepte une brève réouverture en fin de saison dernière, c’est la première fois que le public pourra revenir dans la belle salle voûtée de la Grand-Rue après plus d’un an et demi de fermeture – la covid est évidemment passée par là. mehr lesen / lire plus

Dans les salles : Les enfants des autres

Une histoire banale ? Certes, la famille recomposée issue d’une rencontre amoureuse idyllique qui se heurte au passage du temps et aux relations précédentes, ça n’est pas nouveau. Mais la réalisation se glisse au plus près des personnages, interprétés avec justesse par Virginie Efira et Roschdy Zem, pour en faire une tranche de vie émouvante.

L’évaluation du woxx : XXX
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