Paradoxe de ce 21e siècle : alors qu’à l’intérieur du Théâtre de la ville d’Esch, deux journalistes de la galaxie « Charlie Hebdo » – Patrick Pelloux, le médecin urgentiste qui a quitté la rédaction, et Antonio Fischetti, qui y est toujours – et le comédien et metteur en scène Gérald Dumont doivent débattre sur la liberté d’expression et sur le courage de garder la parole libre même sous pression, la rue de l’Alzette a des allures de zone de guerre. Policiers armés de gros calibres, véhicules bloquant l’accès au théâtre et fouille corporelle poussée à l’entrée y compris. Pas étonnant donc que la soirée se soit déroulée devant un parterre pas totalement rempli. La première partie du spectacle, une lecture en musique de la « Lettre ouverte aux islamophobes qui font le jeu des racistes », sorte de testament de Charb assassiné par deux écervelés fanatiques le 7 janvier 2015, a permis de sonder la nature sensible de l’homme que beaucoup pensaient n’être qu’un provocateur. Tandis que le débat qui a suivi a certes donné quelques pistes sur comment préserver la liberté de parole en ces temps obscurs – mais a aussi montré combien ceux-ci se sont obscurcis, justement. Un peu d’espoir mais beaucoup de défaitisme aussi. Espérons que le projet de théâtre entre la Kulturfabrik, des jeunes Français et Luxembourgeois, Gérald Dumont et l’auteur Caryl Férey planifié pour l’année prochaine sera plus gai.
Charlie s’est défendu à Esch
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