Chemin de fer : au Nord rien de nouveau

Régulièrement, les syndicats des cheminots belges et luxembourgeois reviennent à charge pour rendre attentif au risque que la « Nordstreck » luxembourgeoise – qui une fois la frontière passée devient la ligne 42 des chemins de fer belges – « disparaisse des cartes ferroviaires européennes ». Après 2005 et 2014,  le FNCTTFEL-Landesverband et la CGSP-Cheminots Liège/Welkenradt ont à nouveau convoqué la presse luxembourgeoise lundi dernier pour informer des dernières évolutions. Si du côté luxembourgeois il n’y a guère de doutes que le gouvernement va œuvrer dans le sens d’un maintien de cette ligne, les changements politiques de 2015 en Belgique avaient fait craindre un abandon pur et simple de la ligne 42, du moins en ce qui concerne le transport de voyageurs. Une discussion qui rappelle la fin des années 1970, où une fermeture du côté belge était imminente. Seules une mobilisation internationale et une décision ferme – mais unilatérale au départ – du gouvernement luxembourgeois de l’époque de procéder à une électrification de la ligne avaient pu éviter le pire. S’il est vrai que l’électrification a pu s’achever des deux côtés, il faut quand même constater que les investissements pour que cette ligne reste (ou plutôt redevienne) à vocation internationale ont été inégalement répartis. Du côté luxembourgeois, l’attractivité a été améliorée avec une augmentation de la cadence, alors que du côté belge un certain désinvestissement se fait ressentir : les gares ont été transformées en arrêts avec des automates – qui n’acceptent pas les billets – en guise d’« accueil ». À part quelques travaux d’entretien, plus aucun investissement n’a été entrepris du côté belge depuis l’achèvement de l’électrification complète de la ligne en 2000. Si du côté de Virton où de Libramont les navetteurs qui ont un emploi au grand-duché bénéficient de liaisons leur permettant d’arriver à Luxembourg à 8 heures du matin, les premiers trains de la ligne 42 n’arrivent à Luxembourg qu’à 8h42. C’est pourquoi beaucoup d’usagers préfèrent rouler en voiture jusqu’à Troisvierges pour profiter de meilleures liaisons, et surtout d’un tarif bien plus abordable. Pour les touristes, la ligne a perdu beaucoup de son attractivité depuis qu’il n’y a plus de liaison directe au-delà de Liège, en direction des Pays-Bas. Pour l’État belge, le caractère international de la ligne 42 semble bien avoir disparu : le matériel roulant qui a été commandé est du type « Désiro AM 08 », plutôt destiné à un trafic de proximité – comme le futur RER de Bruxelles – qu’à des trajets plus longs.  De plus, il ne propose qu’un WC pour 274 voyageurs. Pour que la ligne du Nord redevienne un véritable axe international, il faudra cependant aussi faire des efforts du côté luxembourgeois : lors de l’électrification dans les années 1990, pour éviter de devoir trop creuser dans les tunnels, elle avait été réduite sur de larges tronçons à une seule voie. Aujourd’hui, ce handicap se fait ressentir pour l’augmentation des cadences.


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