Cinq questions à 
: Elaine Biltgen


En vue des élections communales d’octobre, le woxx interroge une candidate toutes les semaines. Au tour d’Elaine Biltgen, candidate Déi Lénk à Esch-sur-Alzette.

Elaine Biltgen, 20 ans, a grandi à Esch-sur-Alzette et suit une section SO (sciences sociales) au lycée Bel-Val. Passionnée d’histoire, elle prévoit de faire des études… d’histoire. En plus de son engagement au sein de Déi Lénk, elle est membre des Jonk Lénk et du comité d’élèves de son école. (Photo privée)

woxx : Vous êtes membre de Déi Lénk, mais aussi des Jonk Lénk. D’où vient votre engagement politique ?


Elaine Biltgen : Je suis entrée en contact avec la politique très tôt et j’ai appris très jeune à exprimer mes opinions. Je viens d’une famille très politisée et politiquement engagée, et j’ai grandi avec Déi Lénk en quelque sorte. On m’a appris que tout ce qu’on fait peut avoir un lien avec la politique : j’accompagnais mes parents aux réunions de Déi Lénk quand ils ne trouvaient pas de baby-sitter. Au bout d’un certain temps, j’ai commencé à écouter ce qui se disait, puis à prendre la parole moi aussi. Du coup, il a toujours été très important pour moi de m’impliquer, peu importe l’âge. Et je dois dire que l’engagement constitue une grande partie de ma vie. À côté de Déi Lénk et des Jonk Lénk, je suis aussi membre du comité d’élèves de mon école, parce que j’estime que là aussi, il est important de se faire entendre.

Pourquoi avoir choisi de faire de la politique communale en vous portant candidate à Esch ?


Il est très important à mes yeux qu’il y ait des jeunes qui s’impliquent, qu’ils aient leur mot à dire. Ils sont malheureusement trop rares, les jeunes qui font entendre leur voix, alors même que beaucoup de choses qui sont décidées les concernent directement. Le problème, c’est que ce sont toujours les « vieux » qui décident à leur place, et que beaucoup de jeunes ne s’intéressent pas à la politique. Souvent, ils pensent qu’ils n’en savent pas assez ou qu’ils n’ont pas assez d’expérience pour s’impliquer. Ou alors ils ont peur de ne pas s’exprimer correctement. Mais l’expérience et le savoir-faire en politique, ça s’acquiert au fur et à mesure ! Chez Déi Lénk, on a décidé d’écrire des textes dans un langage autre que la langue de bois politicienne habituelle, justement pour que les jeunes, mais d’autres personnes peu politisées aussi, se sentent plus concernés.

En plus d’être une femme, vous êtes très jeune par rapport à beaucoup d’autres politicien-ne-s. Est-ce particulièrement difficile de faire de la politique en tant que jeune femme ?


En général, c’est souvent difficile d’être prise au sérieux en tant que femme et en tant que jeune. On est la « petite jeune » aux yeux des autres, encore presque une enfant, sans expérience et sans crédibilité. Mais je dois dire que chez Déi Lénk, je me sens quand même plus prise au sérieux. Je peux parler à un membre de longue date sans avoir l’impression qu’il ne me reconnaît pas à ma juste valeur. Chez les Jonk Lénk, je me sens de toute façon prise au sérieux, même face à des membres plus âgés ou avec plus d’ancienneté dans le mouvement que moi. Bien sûr, il y a des exceptions partout, mais je peux dire que, autant en tant que femme qu’en tant que jeune, je me sens très bien chez Déi Lénk Esch.

Vous dites avoir grandi dans une famille politisée. Vos parents sont membres de Déi Lénk : est-ce donc quasiment « par nature » que vous avez choisi ce parti vous aussi ? 


Je ne suis pas membre de Déi Lénk parce que mes parents le sont, définitivement pas. Je ne pense pas que ça aurait posé un problème à mes parents si j’avais voulu devenir membre d’un autre parti. Pourquoi je suis chez Déi Lénk et pas ailleurs ? Parce que j’en partage les valeurs, parce qu’à mes yeux, l’égalité des chances est ce qu’il y a de plus important. En termes de genre, mais pas que : aussi en termes d’orientation sexuelle – je me bats pour la reconnaissance des personnes LGBT* -, de nationalité, de couleur de peau ou d’origine sociale. Nous sommes tous humains, peu importe ce qu’on est ou ce à quoi on s’identifie. Au quotidien aussi, je me bats pour que nous soyons tous traités de façon équitable.

Si vous étiez élue à l’issue des élections communales, accepteriez-vous un mandat au sein du conseil communal ? Quels sont les sujets qui vous tiendraient particulièrement à cœur ?


Oui, je pense bien que j’accepterai, même si je ne suis pas sûre que je serai assez bien placée pour siéger. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre et je n’ai pas l’expérience d’autres personnes de notre liste. Mais je sais que le cas échéant, il y aurait beaucoup de gens pour m’aider à acquérir cette expérience et pour me soutenir en général. Une chose qui me tient particulièrement à cœur, aussi parce que je suis passionnée d’histoire, serait la création d’un musée d’histoire à Esch. Il y a bien le Musée de la Résistance, mais notre histoire ne se limite pas à cette période, et il y a beaucoup d’épisodes dans l’histoire de la ville que ses habitants ne connaissent pas. Sinon, comme ailleurs aussi, je pense qu’on pourrait faire beaucoup plus pour les jeunes. Par exemple, il manque vraiment un espace qu’ils pourraient gérer eux-mêmes. En termes de mobilité aussi, beaucoup de choses pourraient être améliorées, et je ne parle pas de construire de nouveaux parkings. Il faudrait plus de bus qui passent plus souvent. C’est une chose qui concerne les jeunes aussi : tard le soir ou les dimanches, il est difficile de se déplacer avec les transports en commun – même si par rapport à d’autres communes, on est plutôt chanceux là-dessus.


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