Conférence-débat : Agroécologie

Sur invitation de l’ASTM et de SOS Faim, Silvia Pérez-Vitoria donnera une conférence sur « l’agroécologie, un outil de transformation sociale ».

(Photo : CC0 Public Domain)

Aujourd’hui, aucun État, aucune politique publique ne donne la priorité aux agricultures paysannes. Pourtant, redonner toute leur place aux paysans contribue à la création d’emplois. Les savoirs et savoir-faire paysans enrichissent notre vision du monde et de la nature, luttent contre les pertes de diversité biologique et culturelle et prodiguent une autre occupation de l’espace et des rapports villes-campagnes. Tels sont, entre autres, les propos de Silvia Pérez-Vitoria qui est l’invitée de l’ASTM (Action Solidarité Tiers Monde) et de SOS Faim, le vendredi 5 avril à 12h15 au Centre culturel Altrimenti (Centre Convict).

L’agroécologie a été théorisée et mise en pratique à la fin des années 1970, en Amérique latine, comme réponse aux dégâts du système agro-industriel. Dans son acception étroite, il s’agit de « l’application de concepts et principes écologiques à l’agriculture ». Dans sa vision large, l’agroécologie intègre les dimensions sociales, culturelles et politiques.

Les destructions du système agro-industriel, en particulier au plan écologique, sont de plus en plus évidentes : perte de biodiversité, pollutions, dégradation des sols, surconsommation d’eau et d’énergies fossiles… C’est pourquoi les institutions agronomiques et des organisations internationales se sont emparées de l’agroécologie en la réduisant à sa dimension technico-agronomique, sans remettre en cause l’agriculture industrielle.

L’approche paysanne

Tout autre est l’approche des mouvements paysans, pour lesquels il s’agit de s’approprier l’agroécologie dans son acception la plus large. Celle-ci tient compte du système agroalimentaire dans son ensemble, des échanges, des politiques publiques, de l’accès à la terre et à l’eau, des cultures propres à chaque société. Les savoirs et savoir-faire paysans sont reconnus à parité avec les savoirs scientifiques, car ce sont eux qui ont le mieux su valoriser les agroécosystèmes.

La Banque mondiale et la FAO, l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, continuent leur politique en faveur d’une industrialisation et d’une accélération de l’intégration au marché mondial des agricultures paysannes, accélérant ainsi leur disparition. C’est ainsi que sont favorisés l’accaparement des terres, la « modernisation » des agricultures traditionnelles ou la privatisation des semences.

Pour leur part, les mouvements paysans ripostent en organisant des formations propres et en mettant en pratique sur le terrain les principes de l’agroécologie, en étroite symbiose avec les savoirs paysans. Une fois dans les mains des mouvements paysans, l’agroécologie peut devenir un véritable outil de transformation sociale.

Économiste et sociologue, Silvia Pérez-Vitoria est l’auteure chez Actes Sud de « Les paysans sont de retour » (2005), «  La riposte des paysans » (2010) ainsi que le « Manifeste pour un 21e siècle paysan » (2015). Elle a coédité « Le Petit précis d’agroécologie » (La Ligne d’horizon, 2008) et a collaboré à l’ouvrage « La bio entre business et projet de société » (Agone, 2012). Elle a réalisé des films documentaires sur les questions agricoles et paysannes aux États-Unis, en Espagne, en France, en Roumanie, en Italie, au Mexique et au Nicaragua.

Dans le cadre de la célébration du 100e anniversaire de Gordian Troeller, Silvia Pérez-Vitoria animera la projection du documentaire de 1983 « La semence du progrès », auquel elle a collaboré, le jeudi 6 avril à 20h30 à la Cinémathèque. Concernant Gordian Troeller, une autre séance est prévue à la Cinémathèque le lundi 3 avril, également à 20h30. On pourra voir « Le sucre amer », un film sur le Brésil réalisé également en 1983.

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