Musique classique : Coup de maestro

À cinq ans, il compose sa première pièce musicale. Âgé désormais de 75 ans, le maestro António Victorino d’Almeida sera pour la première fois en concert au Luxembourg le 4 juin prochain.

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Une des figures les plus populaires du Portugal et un ambassadeur important de la culture lusophone : António Victorino d’Almeida.

La venue du pianiste, compositeur, écrivain, réalisateur de cinéma et de télévision, metteur en scène, professeur de musique et conférencier portugais s’effectue dans le cadre de la célébration de son 75e anniversaire, un événement fêté internationalement. Parallèlement à la performance du génial maestro se tiendra une conférence intitulée « La Portugalité », en présence du Pr Miguel Leite, au Théâtre municipal d’Esch-sur-Alzette, jeudi prochain à 19h30.

Si la musique est l’épicentre de la carrière d’António Victorino d’Almeida, l’écriture, la télévision, le cinéma, le théâtre et la radio ont également joué un rôle important dans son parcours. Dans ce parcours créateur, on lui attribue quelque 160 opus musicaux, la publication d’une douzaine de livres, la réalisation de trois longs métrages, l’adaptation et réalisation d’innombrables pièces de théâtre, le tout saupoudré de 200 films et séries télévisées sur la musique et la culture. D’ailleurs, sa popularité auprès du grand public lui vient surtout de ses émissions télévisées. De lui qui considère qu’« actuellement la télé est un lieu mal fréquenté », on retiendra sa manière simple et narrative, presque romanesque, de nous introduire dans les cours aristocratiques européennes afin de situer le milieu (social, politique, économique, culturel) d’un auteur ou compositeur.

Lors d’une interview à Economico TV, il minimise son passé d’enfant prodige et sa première composition à l’âge de cinq ans : « Il ne faut pas exagérer, c’était une toute petite musique, ce n’était pas non plus une sonate ou une symphonie. » D’ailleurs, « d’une manière générale, tous les enfants sont géniaux, ce n’est qu’au long de la vie que nous nous ’stupidifions’ », estime le virtuose. Une chose est certaine : cette précocité a indéniablement donné des indices sur son talent. À sept ans, il joue du Beethoven et du Mozart. À sept ans également, la revue Século Ilustrado le couvre d’éloges, écrivant que « son pouvoir d’interprétation est merveilleux ».

S’ensuit un parcours notable. À 13 ans, sa carrière de pianiste prend des ailes dans la salle de concerts du conservatoire de Lisbonne. Le jeune Antonio y termine le cours supérieur de piano avec brio. Il obtient une bourse de l’Institut de haute culture pour des études de composition à l’Académie de musique de Vienne. Élève du professeur autrichien Karl Schiske, ses études supérieures sont couronnées par la plus haute distinction attribuée par cette école, à l’unanimité du jury. Il reçoit encore un prix spécial du ministère de la Culture autrichien. Et finit par s’établir à Vienne pendant 20 ans. Pendant sept ans (1974-1981) il est attaché culturel de l’ambassade du Portugal à Vienne, poste qui lui vaut une décoration du président de la République autrichienne.

D’Almeida dit ne pas croire en l’inspiration. « L’inspiration est pour les amateurs, l’inspiration c’est le travail », confie-t-il. Sur le ton de la plaisanterie, il lance : « Cette histoire d’aller entendre les petits oiseaux, voire les nuages ou la mer pour s’en inspirer, je n’y crois pas. Si cela était vrai, Mozart aurait eu besoin à lui tout seul d’une agence de voyages ! »

« A Portugalidade », concert suivi d’une conférence en langue portugaise le 4 juin à 19h30 au Théâtre municipal d’Esch-sur-Alzette.
Entrée libre / Réservations au
 tél. 46 33 71-1.

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