Opéra
 : Séduction sur un plateau


Comme chaque saison, l’Orchestre philharmonique du Luxembourg et son chef Gustavo Gimeno proposent au Grand Théâtre un opéra en coproduction. Cette année, place à « Don Giovanni » de Mozart, tout droit venu du renommé festival 
d’Aix-en-Provence.

L’OPL et Gustavo Gimeno travaillent d’arrache-pied pour « Don Giovanni » avant de se transporter au Grand Théâtre. (Photo : Alain Bianco)

Si la célébrité de l’opéra « Don Giovanni » n’a pas décliné depuis sa création à Prague en 1787, c’est que la fascination exercée par le personnage principal est intemporelle. Coureur de jupons invétéré, blasphémateur qui finira en enfer, Don Juan est en effet un rôle idéal, dont le caractère impétueux ne manque pas de générer des situations propices à la théâtralité. Il y a aussi, bien sûr, le savant dosage de tragique et de comique du livret de Da Ponte. Mais c’est la qualité musicale de la partition de Mozart qui a probablement pesé dans la balance de la postérité : on y trouve plusieurs airs considérés comme emblématiques du répertoire lyrique.

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’au moment de choisir la coproduction de cette saison, le directeur musical de l’OPL, Gustavo Gimeno, n’a pas hésité : « Dès que nous avons appris que ‘Don Giovanni’ était une possibilité, nous n’avons pas eu besoin de connaître les autres. J’avais très envie d’aborder ce répertoire classique avec l’orchestre dans un opéra, et quelle meilleure occasion qu’un tel chef-d’œuvre ? Dans un sens, il est plus facile de monter des pièces avec une large instrumentation, comme Mahler ou Tchaïkovski, avec des vibratos et des émotions exacerbées. Ici, la musique est quasi nue : rien que les deux premières mesures d’un air fournissent des nuances innombrables d’articulation et de phrasé ! C’est très difficile et en même temps très formateur, car à mon avis, les orchestres interprètent trop peu de morceaux de cette période, peut-être un peu moins vendeuse. »

La production qu’accueille le Grand Théâtre vient cette année du festival d’Aix-en-Provence, grand-messe estivale de l’art lyrique. La mise en scène de Jean-François Sivadier a été saluée par la critique : elle souligne le côté shakespearien du drame, avec un plateau sur le plateau où se joue le théâtre dans le théâtre – façon efficace de rappeler que le personnage principal est en perpétuelle représentation.

Confiant, Gustavo Gimeno, qui sort d’une mise en place avec les chanteurs pendant laquelle il a peaufiné avec eux ses ajustements musicaux, poursuit : « J’ai vu la vidéo d’Aix-en-Provence, j’ai assisté à une répétition à Nancy (l’Opéra national de Lorraine et le Teatro comunale di Bologna font partie des coproducteurs également, ndlr), et j’essaye maintenant de communiquer à toute l’équipe ce que je pense qu’il est écrit dans les notes et entre les notes. Il est essentiel que les interprètes se sentent à l’aise avec mes tempos, par exemple. Jusqu’ici, tout se passe bien ! »

De la production provençale, toujours visible sur Culturebox.fr, seules les basses Nahuel Di Pierro (Leporello, le valet de Don Juan) et David Leigh (le Commandeur) reprendront leurs rôles. Mais la venue à Luxembourg de cette belle production avec de nouvelles chanteuses et de nouveaux chanteurs, dont le baryton sud-tyrolien André Schuen dans le rôle-titre, a de quoi réjouir celles et ceux qui se passionnent pour l’opéra. Avec la petite couleur locale de l’OPL et de son directeur musical, lequel ne faiblit pas dans son enthousiasme pour le théâtre lyrique… et c’est tant mieux.

Les 23, 25 et 27 octobre au Grand Théâtre. Les dernières places disponibles seront en vente à la caisse du soir.

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