Présidentielle française : Hamon meets Brussels

À Bruxelles, capitale européenne oblige, Benoît Hamon mise sur l’Europe. Son idée d’une assemblée démocratique de la zone euro n’a pas le soutien du président Juncker et du commissaire Moscovici.

(© European Union , 2017/Source: EC – Audiovisual Service/ Photo: Etienne Ansotte)

Benoît Hamon, candidat socialiste à l’élection présidentielle en France, a élargi ce mardi le terrain de sa campagne électorale en venant chercher du soutien pour ses idées au-delà des frontières nationales.

La salle de la Madeleine, à deux pas de la Grand-Place au centre-ville, est bondée. Sur place, pas seulement des citoyens français, qui sont plus de 50.000 à habiter Bruxelles, mais aussi de jeunes Belges qui, comme Romain, estiment « qu’il faut voir les choses au niveau européen » et qui soutiennent Hamon « à cause de sa jeunesse, son côté écologiste et son envie de faire bouger les choses ». Aux politiciens professionnels connus qui ont pris place aux premiers rangs se sont joints beaucoup de jeunes de moins de 30 ans. « Choisissez la gauche, jeunesse de France » leur martèle-t-on dans une vidéo projetée sur un écran géant – question de chauffer l’ambiance depuis le podium. « Je vais voter pour lui », nous raconte Aude, qui a apporté, dans son sac à dos, une pancarte portant le slogan de Hamon : « Faire battre le cœur de la France ».

Benoît Hamon a amené du renfort : Elio Di Rupo, chef de file des socialistes belges, l’économiste Thomas Piketty, qui fait partie de son équipe de campagne, et le député européen Yannick Jadot, qui s’est rallié au candidat socialiste. C’est la première fois depuis 1974 que les écologistes n’ont pas leur propre candidat. La « situation grave » demande un « rassemblement de forces », dit Nicole, qui bien que Hamon soit son second choix estime que le candidat socialiste est après tout « très écolo ».

Sur scène, Thomas Piketty affirme que « Hamon est le seul candidat vraiment européen depuis Mitterrand ». L’économiste de gauche met l’accent sur l’idée de créer une assemblée démocratique de la zone euro, composée de députés nationaux et européens, assemblée qui « aurait la haute main sur un budget de la zone euro » ainsi que « le droit de voter sur une assiette commune et un taux minimum d’imposition sur les bénéfices des sociétés ».

Et d’ajouter que « l’acte politique central est ce transfert très significatif de souveraineté fiscale », concernant un impôt sur lequel « la souveraineté nationale est devenue une illusion ». Le commissaire européen Pierre Moscovici, compatriote et camarade de parti de Hamon, qualifie cette proposition de « saut supranational » qui « confondrait pouvoir exécutif et pouvoir législatif » et qui ne « trouvera guère de soutien dans une Europe peu encline aux changements de traités », selon l’AFP.

Sortant de son entretien avec le président de la Commission, Benoît Hamon avoue qu’il n’a pas non plus eu le soutien de Jean-Claude Juncker pour son idée. « Je ne l’ignorais pas », dit-il aux journalistes.

Dans la salle de la Madeleine, le candidat socialiste ne se concentre pas trop sur les sujets européens. Acclamé par son audience, il mise sur les (anciens) immigrants « qui bâtissaient la France et qui souvent sont devenus les meilleurs des Français ensuite ». Il n’hésite pas à annoncer « une diminution du nucléaire » ainsi que « l’interdiction des perturbateurs endocriniens ».

Un discours « très écologiste », comme le remarque une jeune Allemande qui est venue avec une amie belge et une amie italienne. Toutes les trois accordent au candidat français « de vraiment mettre l’accent sur l’Europe » – ne serait-ce que pour le simple fait d’avoir organisé un meeting dans la capitale européenne qu’est Bruxelles.


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