Rock indé
 : Arcadiens


Inévitables dans chaque playlist indé qui se respecte, les Américano-Canadiens d’Arcade Fire sont devenus de véritables coqueluches des grandes scènes – au prix d’une certaine perte d’authenticité.

Attention : le cirque Arcade Fire arrive en ville !

Quand on pense musique canadienne contemporaine, ce sont plutôt des singer-songwriters obscurs ou des groupes de post-rock (pour lesquels la scène montréalaise semble disposer d’un réservoir inépuisable) qui viennent à l’esprit – mais pas forcément le rock indé formaté à l’américaine. C’est qu’Arcade Fire ne colle pas vraiment avec l’indé traditionnel ni avec la scène canadienne.

Son histoire extraordinaire débute en 2001 à Montréal, quand l’Américain Win Butler et un pote de l’université McGill, Josh Deu, décident de fonder un groupe. Rien de spécial, toutes les facs sont des lieux de naissance – et souvent aussi tombeaux prématurés – de milliers de formations. Mais les deux semblent plus déterminés, même si, ou peut-être justement parce qu’ils n’ont pas de plans précis. Leurs premiers pas attirent en tout cas l’attention de Régine Chassagne – une jeune étudiante québécoise -, qui non seulement se joindra immédiatement au groupe, mais épousera aussi Butler quelques années plus tard. Le couple formera le noyau dur du groupe avec William Butler, le frère de Win.

Car les changements de line-up sont fréquents chez Arcade Fire, aussi à cause du caractère légèrement incendiaire de son meneur Win Butler. Ainsi, lors du premier concert officiel du groupe, devant une salle pleine à craquer et au milieu d’une reprise, un conflit éclata entre lui et un des musiciens (Richard Reed Parry), lequel quitta la scène brusquement et annonça plus tard la dissolution du groupe. Ce qui ne l’empêche pas d’y être revenu entre-temps. Et d’avoir participé au succès de la formation, qui ne tarda pas à signer sur le label indé originaire de la Caroline du Nord Merge Records pour sortir pas moins de cinq albums – dont le dernier, « Everything Now », paraîtra le 28 juillet 2017. À côté de ses engagements musicaux, le groupe a aussi une histoire d’engagements politiques, notamment pour l’élection de Barack Obama, et de bienfaisance – tout en ne négligeant pas le business juteux des bandes originales de films.

Mais ce n’est pas uniquement sur les ressources humaines qu’Arcade Fire est très versatile. Car tous ses membres sont des multi-instrumentistes. Avec des préférences certes, mais les changements d’instruments sur scène font partie intégrante des concerts de la formation. Une aubaine pour la musique et les fans, mais probablement un cauchemar pour les techniciens.

C’est aussi cette volatilité qui caractérise le son d’Arcade Fire. Dépassant les instruments traditionnels comme la guitare, la basse et la batterie en ajoutant entre autres du piano, de l’harmonica, du banjo, de la contrebasse, du glockenspiel et beaucoup d’électronique, le groupe arrive à jouer dans presque toutes les sphères musicales. Il peut tour à tour être une formation de rock rageant, pour se muer ensuite en ensemble folk puis surfer sur des sons electro le temps de quelques minutes.

Ce qui est une force, mais en même temps une faiblesse – car le sound Arcade Fire est difficilement identifiable parmi la masse d’autres groupes rôdant sur le même segment de marché. D’autant plus qu’avec le temps et les productions qui s’« améliorent », leur son est devenu beaucoup plus lisse et « radio-friendly ». Mais bon, les amoureux du groupe depuis ses débuts s’y retrouveront sans doute – surtout que ses performances en live sont légendaires.

À la Rockhal le 8 juillet.

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