Don Winslow : The Force

Auteur de polars à succès depuis 1991, Don Winslow explore dans son dernier livre le monde de la police new-yorkaise et de la corruption – une ambiance entre James Ellroy et la série « The Wire ».

Denny Malone est le roi du nord de Manhattan, son district, en tant que détective du NYPD. Fils de flic et d’origine irlandaise, il fait régner la loi avec l’aide de ses collègues et « frères » Russo et Monty. Le problème est qu’il s’agit plutôt de « sa » loi : dans les rues disputées par la mafia italienne et les nouveaux arrivants d’Amérique centrale et du Sud, détourner le regard au bon moment peut se convertir en enveloppes juteuses pour un policier. Et puis la justice, la ville de New York, les promoteurs immobiliers, tous profitent d’un système corrompu jusqu’à la moelle. Juste que Malone et ses amis vont franchir une ligne de trop en abattant un gros dealer et en s’appropriant sa marchandise. À partir de ce moment, l’enfer se déchaîne sur les flics ripoux et la ville entière semble vouloir leur peau.

Ce qui frappe chez Don Winslow – et ce qu’on avait déjà pu déguster dans son excellent diptyque « The Power of the Dog » et « Cartel » sur l’avènement de la mafia mexicaine – est l’amour du détail et du réalisme. Pour chaque roman, l’auteur mène une enquête de fond dans le milieu choisi, qu’il transforme ensuite en une fiction très proche de la réalité. S’y ajoute aussi une propension aux éléments tragiques et carrément shakespeariens, qu’on retrouve chez le maître du style James Ellroy, qui, sans surprise, est un grand amateur de Don Winslow. « The Force » est justement l’histoire de la chute d’un roi démis par ses propres intrigues et son désir de vengeance, d’abord contre les dealers et puis contre tout le reste de la ville. Le racisme, les armes à feu abondantes et autres fléaux américains ne sont pas là pour arranger les choses, mais pour précipiter la chute. Et comme souvent dans les bons polars, il n’y a pas de bon ou mauvais personnage. Tout le monde est corrompu jusqu’à un certain degré… et plus si affinités.

Le style de Winslow, très oral et très cinématographique, fait de « The Force » non seulement un très bon « page turner », mais aussi un livre qu’on a du mal à lâcher une fois qu’on s’y est plongé.


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