« Il faut être résolument local pour réussir, littérairement, à porter au jour l’universel » : avec un tel titre à rallonge, on pourrait s’attendre à un pavé indigeste truffé de références littéraires absconses, d’autant que la série dont ce livre constitue la deuxième livraison s’intitule « Discours sur la littérature ». Mais là où le premier volume, écrit par Tom Nisse, comptait une quarantaine de pages, Ian De Toffoli n’en propose ici qu’à peine plus d’une vingtaine. On aurait tort, cependant, de réduire l’ouvrage à cette concision un peu surprenante pour un prix de vente de 5 euros. Le propos est bien structuré, la réflexion est réelle : faut-il s’emparer de thèmes universels et ne plus écrire sur le petit Luxembourg pour les autrices et auteurs du cru, afin de toucher un plus large public, au-delà des frontières nationales ? En évoquant son parcours et l’évolution de son opinion sur le sujet, De Toffoli conclut que non, qu’« artistiquement, littérairement, le Luxembourg est une aubaine. Qu’il y a matière à écrire ». Une intéressante contribution aux lettres grand-ducales, même si elle est probablement trop succincte au vu de l’érudition de l’auteur, résidence limitée oblige. Le livre est en effet issu de la résidence « Bourse Bicherfrënn » – une collaboration entre le Fonds culturel national, l’asbl Bicherfrënn et le CNL –, dont De Toffoli a été lauréat en 2018.
Disponible dans les librairies ou sur le site du CNL.