Urgence climatique à l’Aalt Stadhaus : « Devons-nous tous devenir des super-héros ? »

Faire face à la crise écologique sur scène et en coulisses : la compagnie Les FreReBri(des) s’est lancé un double défi. Elle a créé une pièce de théâtre sur l’éveil à la conscience écologique et a essayé de la produire avec la plus basse empreinte carbone possible. « Robert(s) » en est le résultat.

« Robert(s) » parle des questionnements liés à la crise écologique – un spectacle créé avec la plus basse empreinte carbone possible. (Photo : Jonathan Christoph)

« L’art est-il un moyen suffisant pour jouer notre rôle en tant que citoyens ? La solution est-elle dans une forme de spiritualité plus animiste ? » : ainsi résume l’équipe du spectacle « Robert(s) » les questions clés de la pièce. « Devons-nous tous devenir des super-héros pour changer la société de l’intérieur ? Faut-il déclencher une révolution ? » La compagnie de théâtre Les FreReBri(des), basée au Luxembourg et connue pour ses spectacles interactifs, raconte l’histoire de quatre personnages et de leur éveil à la conscience écologique avec toutes les angoisses et l’espoir que cela engendre.

Les protagonistes Frédérique, Jorge, Catherine et Brice représentent les questionnements d’une génération face à la crise écologique. « L’un des personnages est poursuivi par un sablier : la sensation d’urgence et d’effort imbibe tout le tissu narratif, pour relayer cette réalité d’une humanité assise sur une bombe à retardement qu’elle pourrait décider d’éteindre à tout moment », dit l’équipe. « Si seulement elle acceptait de la regarder… » Le titre de la pièce se réfère à une unité de mesure fictive qui mesure l’énergie produite par un ou une athlète de haut niveau pédalant de toutes ses forces. « Un-e Luxembourgeois-e moyen-ne nécessiterait l’équivalent de 500 ‘Robert(s)’, suant jour et nuit, pour couvrir sa consommation électrique actuelle », explique le texte officiel de la pièce.

Photo : Bohumil Kostohryz

La confrontation avec la crise écologique ne s’arrête pas à ce qu’on découvre sur scène : la scénographie, les costumes et les éléments techniques de « Robert(s) » utilisent des matériaux de récupération. L’équipe a également réduit sa consommation de viande et répété juste à la lumière du jour pour minimiser son empreinte écologique. De plus, elle a utilisé les transports publics pour ses déplacements quotidiens – ce qui n’a rien d’exceptionnel en soi, comme le précise l’équipe –, mais aussi pour tester et transporter des éléments techniques ou de décor. Selon la metteuse en scène Renelde Pierlot, ces efforts ont ajouté un temps supplémentaire certain « par la multiplication d’allers-retours et les temps d’attente entre bus et train ».

La compagnie a volontairement pris en compte ces difficultés et réduit le nombre de ses spectacles à créer afin de lancer un appel à tous et à toutes pour combattre la crise climatique. Tout en sachant que, même avec toute la bonne volonté du monde, son modèle a des limites. L’équipe renvoie à l’inefficacité de certaines batteries d’occasion ou encore au fait que pour connecter un vélo avec ces batteries, on doit le faire à la lumière d’une lampe branchée sur le secteur, dont on ne maîtrise pas l’origine. Elle mentionne aussi qu’en recourant à des panneaux photovoltaïques ou en jouant la pièce en été, la compagnie aurait pu réduire son empreinte écologique encore davantage. « Il serait donc abusif de dire que notre spectacle a atteint l’autosuffisance énergétique et la neutralité carbone », conclut-elle. « Il demeure avant tout une expérimentation du chemin que peut parcourir une petite compagnie luxembourgeoise en poussant tous les curseurs d’économies carbone à leur maximum. »

À l’Aalt Stadhaus de Differdange, 
ce samedi 11 janvier à 20h et ce dimanche 12 janvier à 17h. Au Kulturhaus Niederanven, le 17 janvier à 19h30.

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