Avec l’installation « 8 Lessons on Emptiness with a Happy Ending » de Marina Abramovich, la galerie Beaumontpublic démontre une nouvelle fois qu’elle sait attirer les grand-e-s artistes.
Marina Abramovich n’a rien à voir avec un certain Roman, milliardaire russe en exil en Angleterre qui se paie des équipes entières de foot. De toute façon, elle n’en aurait pas besoin vu qu’elle est – entre autres – la petite fille d’un saint de l’église orthodoxe, son grand-père ayant été un pasteur reconnu en tant que tel par sa commune. Née en 1946 en Serbie, le chemin vers la reconnaissance mondiale a été long et semé d’embûches pour Marina Abramovich. Mais finalement celle qui s’est autoproclamée « grand-mère des artistes-performateurs » n’a plus rien à envier à personne et peut pratiquer son art en toute tranquillité et sans compromis.
Une des premières choses qui frappe en parcourant les quelques salles de la galerie est justement cette absence de compromis dans les images. Un autre artiste aurait préféré entourer des photos d’enfants qui jouent à la guerre avec des vrais-faux fusils de codes ou de marqueurs pour situer et contextualiser ses propos, mais Marina Abramovich laisse au spectateur toute sa liberté d’interprétation ou – c’est selon – de perplexité.
Des photographies donc, d’une grande qualité, car elles paraissent aussi anodines. Ce n’est qu’au deuxième regard que le cerveau capte la cruauté de ces clichés qui montrent, entre autres, une scène de fusillade entre un groupe de filles qui s’apprêtent à exécuter un groupe de garçons. Ou cette autre photo qui montre un groupe de jeunes filles, endormies l’une près de l’autre dans un énorme lit rose avec dans leurs petites mains des AK-74 prêtes à l’emploi.
Pourtant, ce n’est pas une simple thématisation du sort difficile des enfants-soldats, mais plutôt une longue réflexion entre rêve et réalité qui ressort des photos et des vidéos. Ces dernières, au nombre de cinq, sont diffusées en parallèle sur un arrangement d’écrans qui ressemble étrangement à un autel. Elles montrent les fameuses huit lessons éponymes de l’expo. On y reconnaît les enfants des photographies pendant qu’ils investissent – fusil à la main – une maison. L’artiste a mis en scène une suite de barbaries mais aussi des moments très attendrissants. A la fin, tout le monde sort de la maison et met son arme sur un bûcher où elles sont incinérées. C’est ça le happy end.
A la galerie Beaumontpublic
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