La photographe Lise Sarfati – qui expose en ce moment au CNA – a pris comme cible les adolescent-e-s de notre planète.
A travers des clichés pris en 2003 lors d’une randonnée à travers l’Amérique, Lise Sarfati montre ou démontre à nouveau que l’adolescence est et reste une des périodes les plus précaires mais aussi les plus riches de la vie. Sa série de portraits présente de jeunes personnes, en majorité des filles, et la plupart du temps seules, qui sont en proie à des malaises existentiels.
On peut y voir le manque de confiance en soi – très typique pour les pubertaires – que ces jeunes femmes et hommes contrent à leur façon : soit à travers une mise en scène volontairement vulnérable et où la frontière avec le pathétique est vite croisée, soit en se donnant un air ultra-cool qui dépasse de loin les tristes réalités de leur environnement modeste. Car Sarfati a fait le choix de ne pas aller chercher la jeunesse dorée des métropoles américaines à la mode, mais a fouillé dans les fonds de l’Amérique profonde et dans les banlieues de quelques grandes villes. Au cours de ses pérégrinations elle a ainsi traversée Austin au Texas, Asheville dans la Caroline du Nord, Portland dans l’Oregon, San Francisco et Los Angeles. Ce qui donne à ses portraits aussi leur dose d’authencité que Sarfati sait extraire si savamment de ses personnages.
Ainsi, l’image d’une jeune fille légèrement vêtue qui se cache dans un jardin, est tout à fait dénuée d’érotisme. On ne se sent même pas voyeur, seulement un peu gêné – car on sent la mise en scène et on sait qu’elle le fait aussi pour être vue. Les portraits de Sarfati transportent tous un message, une sorte de « SOS ado ». C’est un peu comme si, devant l’objectif de la caméra, les teenagers avaient justement découvert leur détresse ou du moins un moyen pour l’extrapoler. C’est cela qui fait la qualité des travaux de Sarfati, mais aussi ce qui étonne le moins au vu du parcours de l’artiste. Née en 1958, elle devient photographe officielle des Beaux-Arts à Paris, après des études à la Sorbonne. De 1989 à 1999 elle observe le dévéloppement de la Russie de près grâce à des bourses, et en 1997 rejoint l’agence Magnum dont elle est membre effectif depuis 2001. Un parcours maîtrisé donc, pour une photographe qui sait encore que l’essence d’une époque et d’une société peut se cacher derrière chaque regard, dans chaque portrait.
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