« Il n’y a pas si longtemps? », le titre de l’exposition des photos de Pol
Aschmann est aussi ennuyant que juste. Effectivement, il n’y a pas si longtemps – dans les années 50, 60, 70 et 80 – la ville de Luxembourg et le petit pays collé autour de l’ancienne forteresse n’avaient pas la même fière allure de métropole cosmopolite qu’elle arbore de nos jours. C’est surtout devant un cliché représentant une vieille femme qui promène sa chèvre à la laisse à travers l’avenue de la Gare, qu’on se rend compte que les temps ont bien changé. Une chèvre dans l’avenue de la Gare de nos jours voudrait dire qu’il y a une énième animation de rue, organisée par la ville et destinée aux touristes. Mais en ces temps-là, les choses étaient bien différentes.
Les photos de Pol Aschmann, qui vécut de 1921 à 1990 dans la capitale et exerça le métier de photographe successivement pour la Revue et puis pour le Wort, sont bien plus qu’un bain de nostalgie. L’oeil du photographe a aussi capté les petits gestes irrévérencieux qui se cachent dans les mises en scène officielles. Comme le regard un peu hagard et accusateur d’une jeune recrue de l’armée pendant son examen médical d’entrée à l’armée. Derrière lui se trouve une affiche montrant la caricature d’un officier prussien qui clame : « Défance de Fümmé ». Cela pourrait être la base d’une nouvelle campagne anti-tabac, non ?
A part les portraits d’anonymes, qui sont le point fort de l’expo, les clichés d’Aschmann montrent surtout les grandes manifestations populaires luxembourgeoises, comme le marché de l’Octave, diverses processions religieuses ou encore des rencontres officielles – comme la photo plutôt hilarante montrant Charles de Gaulle et sa femme entre la grande-duchesse Charlotte et son mari.
Somme toute, les photos de Pol Aschmann illustrent des pans entiers de notre mémoire collective, de nos traditions et de tout ce qui les entoure. Une petite expo qui vaut bien le détour.
Pol Aschman : Il n`y a pas si longtemps, à Hôtel de Ville à Luxembourg, jusqu`au 4.9.
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