La nouvelle vidéo présentée dans toutes les Konschtkëscht est – du point de vue image – peu spectaculaire. L’artiste Léonie Lasserre s’y livre à une sorte de striptease spirituel en racontant « Mes sales petits secrets », en voix off. Les images qui évoquent les lieux des anecdotes racontées, sans jamais montrer des personnes, sont interrompues par des écritures sur tableau avec de la craie comme dans les écoles primaires.
Cela renforce l’impression de confessional vidéo qu’on a forcément en visionnant ce travail. Et puis, une partie des anecdotes évoque aussi les déboires de l’artiste pendant son enfance dans une famille catholique, comme l’histoire plutôt drôle d’une poussée d’herpès juste avant sa confirmation à douze ans.
D’autres histoires racontent la vie à Versailles et les différences sociales entre elle et une autre fille qu’elle n’a pas pu inviter à son anniversaire : sa mère avait peur que tout leur immeuble bien protégé pourrait jaser sur eux et puis la mère de l’amie n’était « que » femme de ménage et ne se sentirait pas à l’aise?
L’amour, bien-sûr est aussi invoqué et c’est surtout là que l’on remarque qu’il existe tout de même un léger décalage entre la « vraie » artiste et son produit : ce petit grain ironique, de celles et de ceux qui sont en paix avec leur biographie, s’entend de plus en plus.
En tout, Léonie Lasserre a osé beaucoup en faisant cette vidéo : non seulement à cause de ses révélations sur sa vie intime, mais aussi parce qu’elle a choisi une façon non spectaculaire pour transporter son récit. Et franchement, voir une vidéo sans les myriades d’effets spéciaux auxquels nos yeux se sont entretemps habitués, c’est rafraîchissant. Seul bémol, « Mes sales petits secrets » avait déjà été à l’affiche du festival « Octobre Rouge » en 2008.
Encore jusqu’au 31 octobre, dans toutes les Konschtkëscht du pays et de la Grande Region. ?