En invitant Daniel Johnston, Jan Voss et Danny Hein, la petite galerie Toxic crée une agréable surprise en dédiant ses murs à des artistes hors du business.
L’exposition « Daniel, Jan and Danny » rend hommage à des figures qu’on peut considérer comme des « outsiders » classiques. C’est avant tout Daniel Johnston qui interpelle : musicien et graphiste, sa biographie – ou plutôt sa légende – se lit comme un roman de Thomas Pynchon. C’est un personnage introverti, mais qui donne la chance au monde de regarder ce qui se passe dans sa tête et qui en fin de compte en vit plutôt bien. Du moins il n’a plus besoin, comme à ses débuts, de vendre des hamburgers pour subsister, mais dispose d’une large base d’aficionados dans le monde entier. C’est par sa première passion, la musique, qu’il se fait d’abord connaître. Selon la légende colportée, il aurait perdu son coeur pour une fille, qui l’a quitté pour épouser un croque-mort. En traduisant sa tristesse dans une chanson (« My Baby Cares for the Dead »), qu’il distribue sur des cassettes, il pose la première et la deuxième pierre de sa carrière – vu qu’il en illustre aussi la couverture avec un de ses dessins, qui feront bientôt partie de son image de marque. Entre-temps, Johnston a publié une vingtaine d’albums et part régulièrement en tournée accompagné de musiciens renommés, notamment Jad Fair de Half Japanese.
Si on devait les qualifier, on mettrait ses oeuvres graphiques plutôt dans la case de la pop-art, vu que presque tous sont munis de petits textes. De plus, ses références fréquentes aux super-héros américains, qu’on peut aussi voir dans la galerie Toxic, le rapprochent de la bande dessinée. Pourtant, qualifier Johnston d’enfantin, même s’il vit apparemment toujours chez ses parents qui l’ont soigné après une dépression nerveuse, serait faux, car dans ses oeuvres il fait toujours preuve d’un humour subversif.
La même chose vaut pour les installations de Jan Vos, qui semblent venir d’un monde parallèle à celui de Johnston : détournements de figures populaires, références au monde enfantin, mais toujours subversif. Quant à Danny Hein, il semble que ce soit le plus adulte des trois. Sur son site, l’artiste se dit intéressé par « la mort, le sexe, les fantômes et la nature » et qu’il trouve son inspiration dans sa mémoire d’enfant qui a grandi dans l’Indiana rural. Pourtant, ses peintures sont de réelles compositions, des portraits mêmes, qui, quoique peints naïvement, suscitent toujours une belle émotion.
En somme, « Daniel, Jan and Danny » est une sorte de trinité de l’underground américain et nous donne une rare impression de ce que ça veut dire que d’évoluer aux States.
Jusqu’au 17 juillet.
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