EXPOSITION DE GROUPE: Ça vole haut

L’exposition « Highlights », qui a lieu en ce moment à la galerie Clairefontaine, se contente de simplement refléter les faits d’armes passés de cette galerie pas comme les autres.

Tout feu et tout flamme et tout pour la femme : une sculpture de Salvador Dalí.

Pour attirer le badaud dans une galerie d’art, rien de mieux qu’un grand nom, de préférence un très grand qu’on ne peut – presque – pas ne pas connaître. Donc afficher Salvador Dalí à l’entrée de la galerie est parfait pour la publicité. Et on ne peut pas dire que c’est un mensonge, même si on ne trouve aucun tableau de l’excentrique maître du surréalisme espagnol, mais « seulement » des sculptures. Car celles-ci ont été produites sur les instructions et les préparations de Dalí même. Elles reprennent quelques-uns de ses thèmes favoris, comme la montre fondue qui pend à une branche (qu’on peut même acheter au prix modeste de 295.000 euros) ou un de ses anges, voire des femmes en feu.

Ce ne sont peut-être pas des oeuvres originales, car pouvant être reproduites à l’infini, mais elles portent encore du moins une griffe de l’enfant terrible du cirque artistique du 20e siècle, et valent donc plus que toutes les autres reproductions de masse qui sont devenues presque partie intégrante du kitsch à la Ikea et qu’on peut retrouver dans un appartement sur deux.

Mais ce n’est pas tout ce qu’on peut trouver dans cette collection de « Highlights ». Il y a aussi toute une ribambelle d’artistes qui au cours des dernières années ont exposé à la galerie Clairefontaine – et dont la galerie avait encore des travaux en stock. A côté de l’incontournable Roland Schauls, on trouve une grande toile de l’Anglais Simon Nicholas par exemple. Ou encore des photographies de Michel Medinger, voire de Helmut Newton (même si l’oeuvre exposée, et d’ailleurs déjà vendue, n’est pas un de ses grands classiques) et aussi Lucien Clergue qui fut lui aussi invité par la galerie Clairefontaine. Les seules sculptures exposées à côté de celles de Dalí sont dues au peintre allemand Jörg Immendorf : trois exemplaires de ses « Affenskulpturen ».

Cette exposition laisse une impression bizarre pour deux raisons : premièrement parce qu’elle semble un peu assemblée au hasard, ce qui est encore renforcé par le fait qu’elle sera changée au fil du temps. Et puis parce qu’elle introduit un drôle de nivellement : exposer ses « Highlights » à côté d’oeuvres de Dalí de « seconde classe », si on veut, c’est aussi porter un jugement sur les autres artistes – et pas forcément le meilleur.

En somme, on sait certes que c’est l’été, mais de la galerie Clairefontaine on est habitué à voir de meilleures expositions, plus équilibrées et plus enrichissantes. Alors bon, vivement la saison prochaine !

A l’Espace 1 de la galerie Clairefontaine, jusqu’au 19 juillet.


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