Céramique/dessin : Belle vue sur cour

von | 02.01.2019

L’Institut Camões expose plusieurs dessins et céramiques de l’artiste portugaise Bela Silva – une vraie savane de couleurs.

Même si les œuvres de l’artiste lusitanienne ont déjà parcouru des pays comme la Chine, le Japon, le Brésil, l’Espagne ou encore la France, l’expo « Uma casa portuguesa com vista (Une maison portugaise avec vue) » a été spécialement conçue pour le grand-duché. Le nombre considérable de Portugais-e-s vivant et travaillant au Luxembourg a certainement joué un rôle dans ce choix. Bela Silva nous présente onze tableaux et trois céramiques. Deux d’entre elles s’imposent dès l’entrée et valent à elles seules le détour par l’Institut Camões. Nous sommes loin ici des céramiques prototypées fabriquées en série. Une certaine intensité manufacturière de l’artiste se dégage et un bleu sous plusieurs déclinaisons se détache. Un oiseau marin flotte insoucieusement devant une céramique de couleur bleue azur et atlantique. Comme Picasso avant elle, Bela Silva a droit à sa phase bleue aussi.

Sans doute le paisible Tage sous les cieux lisboètes atteignant l’océan y est-il pour quelque chose. Bela Silva est née et a étudié à Lisbonne avant de terminer sa formation artistique en Angleterre et aux États-Unis. Dans l’Antiquité, ce qui a souvent opposé l’art grec à l’art romain a été le côté utilitaire que les habitant-e-s de la péninsule italique imprimaient aux objets façonnés. Chez les Hellènes, on privilégiait la beauté et l’émotion de la création. Chez Bela Silva, il n’est pas difficile de déduire de quel côté penche l’art de la céramique.

Après le passage entre ces deux faïences, plusieurs tableaux se déploient. Une pléiade d’influences qui vont de Matisse à Chaïm Soutine envoûtent les créations de l’artiste. Sous forme de collages, ses dessins sont également mêlés de partitions musicales provenant de valses. Dommage qu’on ne puisse pas les écouter. Les yeux vaqueraient paisiblement à travers les coloriages de Bela Silva. Ces derniers présentent animaux exotiques et poteries diverses aux accents méditerranéens. Ici, l’oiseau apparaît comme animal dominant défiant la hiérarchie bestiale. Au contraire, reptiles et félins sauvages surgissent en tant que bestioles sympathiques et domestiquées dans des environnements naturels jubilatoires. L’ordre réel est rompu avec Bela Silva, et cela fait sa force et son charme.

Manque de temps ou de moyens, la présentation de l’expo pèche par excès minimaliste. Une petite intro murale en langue portugaise et française (ou anglaise) aurait été la bienvenue pour contextualiser les œuvres. Cette tâche explicative incombe certainement aux accueillants fonctionnaires de l’institut. On aurait aussi voulu moins de dessins sans titres. Cette fois-ci, la tâche en revient à l’artiste, et l’on n’est pas sûr de tomber sur Bela Silva à tout moment. Au visiteur de faire travailler un peu ses méninges. Cela ne sera pas chose difficile. Dans la plupart des cas, on frôle l’art figuratif. Néanmoins, un titre est toujours une piste, qu’il soit descriptif ou ironique.

Petit rappel commercial : si tous les dessins ne sont pas titrés, ils ont, par contre, tous un prix. Les titres seront peut-être révélés au moment de l’achat… En tout cas, l’expo vaut la peine d’être vue, ne serait-ce que pour passer un moment de détente dans l’espace aéré de l’Institut Camões, une espèce d’aquarium géant sans eau. Et c’est gratuit.

Jusqu’au 23 février au Centre culturel portugais – Institut Camões.

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