Exposition collective : Anything Goes

von | 18.02.2016

L’exposition « Future Days » du collectif Pleix est une belle illustration des possibilités techniques et esthétiques contemporaines – mais manque aussi cruellement de profondeur.

1359expoSi le nom du collectif Pleix ne vous dit rien, il est toutefois bien possible que vous ayez déjà consommé ses créations, même sans le vouloir. Car le showreel des publicités réalisées par ce groupe d’artistes, graphistes et réalisateurs français est particulièrement long et compte quelques grandes marques comme le fabricant de voitures Mazda ou encore la brasserie Heineken.

Ce n’est donc pas à de l’art engagé auquel on peut s’attendre dans l’entresol du Cercle Cité, mais plutôt à des œuvres hautes en couleur. Et c’est vrai que les installations vidéo montrées dans la grande salle, obscurcie pour l’occasion, en jettent plein les yeux. Nous retiendrons ici surtout « Astral Body Church » – un travail vidéo qui fut entre autres projeté sur les vitraux de la vénérable église Saint-Eustache, sise dans le premier arrondissement parisien. Composée de trois écrans, dont les deux extrêmes reprennent des formes géométriques en couleurs pastel qui évoquent justement l’art religieux, on peut y découvrir au milieu des images de bodybuilders et de bodybuildeuses. Ils sont d’abord filmés de dos, et le spectateur ne découvre qu’au fur et à mesure qu’il s’agit d’athlètes plutôt âgés. Une imagerie culte du corps projetée sur une enceinte spirituelle, donc, avec une esthétique tirée directement du monde de la publicité. Est-ce une critique ou un gag marketing ? Les frontières sont et restent volontairement floues.

Tout comme avec « Paradise Pleix », des séries de vidéos mettant en scène des vacanciers dans différentes situations : jouant sur la plage, en pédalo sur un fleuve ou en longue file de camping-cars et de breaks familiaux traversant un désert en bande infinie. Certes, c’est visuellement très intéressant. Mais encore une fois, cela pourrait aussi bien être une publicité, voire une campagne gouvernementale pour plus de vigilance sur la route.

Le problème du collectif Pleix semble être le fait qu’il se laisse dicter ses contenus par l’esthétique et qu’il ne sait pas renverser la vapeur et créer une substance avant de lui donner forme.

Cela s’observe aussi dans les vidéos interactives exposées dans la première salle. Elles mettent en scène sur des écrans des profils d’animaux d’un côté, des visages humains de l’autre, qui s’animent par rapport aux mouvements du spectateur devant l’écran. Et cela grâce à une technologie à la portée de tous : en haut des écrans sont montés des capteurs de mouvement détournés de la console « Xbox 360 » fabriquée par Microsoft.

L’effet est drôle et on peut se prendre au jeu pendant une bonne quinzaine de minutes. Pourtant, cela rappelle aussi les fameuses images GIF animées dont raffolent les réseaux sociaux, juste plus grandes et dotées d’une technique sensorielle adaptée. Cela n’a rien d’un détournement de la technologie au profit d’une expression artistique, mais plutôt d’un usage ludique d’un procédé connu de toute façon par toute personne qui vit un tant soit peu avec son époque.

Ainsi, « Future Days » ne tient pas vraiment sa promesse et devrait en conséquence être rebaptisée « Present Days », car l’exposition montre tout au plus les possibilités contemporaines déjà existantes. Donc, si vous vous emmerdez pendant un shopping ou s’il pleut des cordes et que vous êtes dans le coin, cette exposition fera sûrement l’affaire – sinon, vous n’aurez pas raté grand-chose.

Jusqu’au 6 mars au Cercle Cité.

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