
„Del Montte“ (2002), autocollant pour la campagne Guatemala/International. Courtesy MVC-Biotec. Une oeuvre de l’artiste mexicaine Minerva Cuevas.
Jusqu’où l’art peut-il aller? Jusqu’où la réalité peut-elle aller? Les oeuvres exposées au „Palais de Tokyo“ à Paris, dans le cadre de l’exposition „Hardcore, vers un nouvel activisme“, sont fortement ancrées dans la réalité. Et dans ce que la réalité peut avoir de plus révoltant, justement.
Un pissoir transformé en oeuvre d’art, cela ne choque plus personne aujourd’hui. Mais qu’un artiste emploie des immigrés africains afin de creuser 3.000 trous inutiles dans le sol, comme dans une performance de Santiago Sierra documentée dans le cadre de l’exposition, est-ce moralement acceptable? La démarche de rendre visibles des réalités quotidiennes occultées se retrouve également dans les travaux sur les médias: le goupe „etoy“ dénonce la marchandisation à travers des sites internet traffiqués, Johan Grimonprez a monté un vrai faux film documentaire sur les enlèvements d’avions, …
L’éventail de cet art politique d’avant-garde va des travaux graphiques de Minerva Cuevas, à la limite de la propagande, jusqu’aux documentaires intimistes de Clarisse Hahn, tournés à la lisière de l’univers de la pornographie.
L’exposition „Hardcore“, visible jusqu’au 18 mai, a lieu dans le „Site de création contemporaine“ qui occupe l’aile ouest du „Palais de Tokyo“. Cet espace, ouvert de midi à minuit (sauf le lundi), est une sorte d’antre de l’avant-garde artistique et branchée de Paris et, rien que pour cela, vaut une visite.
13, avenue du Président Wilson, Paris.