„Expressionisme contemporain“ est écrit en bas de la petite note qui accompagne l’exposition. Quand l’artiste choisit d’emblée le tiroir dans lequel il veut être mis, le critique d’art est normalement supposé se réjouir. Mais dans le cas de Patricia Lysiane Beck qui expose en ce moment dans la Galerie face à la gare de Luxembourg, cette description peut être trompeuse. Les couleurs sont pastelles et les scènes peintes sont toutes d’une allégresse lumineuse et d’une joie de vivre hors d’âge – du moins pour la peinture contemporaine. L’ensemble exposé reprend toujours des scènes de rassemblement dans des bistrots ou restaurants et pourrait être pris pour des copies de Degas pas trop mauvaises. Seul détail inquiétant: les visages manquent. Les bars et salles de bal de Patricia Lysiane Beck sont toutes peuplés de figures dévisagées, même quand elles regardent le spectateur. C’est troublant à voir. Comme si la masse d’anonymes heureux, qui danse, flirte et boit à volonté était à tout jamais hors d’atteinte. Et que nous ne pourrons plus jamais accéder à cette joie de vivre. A moins qu’on n’accroche un de ces tableaux dans un bar bien-sûr.
A la Galerie, jusqu’au 2 décembre