Les membres de la rédaction du woxx ne sont pas toujours d’accord sur tout. C’est l’occasion d’en débattre publiquement. Cette semaine, c’est l’euthanasie qui divise. Pour ou contre ?
Ceci est mon corps !
David Wagner
L’euthanasie engendre la peur de l’eugénisme ou d’abus économiques. Ces angoisses plus ou moins justifiées obnubilent pourtant la liberté individuelle de choisir dignement sa fin de vie.
« Mon corps m’appartient ». A juste titre, ce slogan a accompagné toute une génération de militantes en faveur de l’avortement. Concernant la question de la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté, il est pourtant étonnant que la question du droit à disposer de son corps – et donc de sa vie – soit moins évidente, surtout dans le camp des progressistes, qu’elle ne l’est pour l’avortement. Il est vrai que l’histoire récente a fourni des exemples rebutants : nul n’ignore que l’euthanasie faisait partie du dispositif de sélection eugénique de la barbarie nazie. C’est oublier que l’avortement en était aussi : s’il était interdit aux femmes considérées comme racialement idéales, les Juives pouvaient le pratiquer en toute légalité. La dérive perverse et eugénique de l’euthanasie – que les nazis n’ont pas inventée – est tout aussi possible avec l’avortement. Serait-ce une raison de s’y opposer ?
Dans un autre registre, plus économique, l’euthanasie effraie aussi. L’idéologie libérale de l’efficacité et du surpassement physique et psychique – qui conduit à des effets de modes sportives comme la course à pied et le marathon – célèbre l’Homme « parfait » dans le meilleur des mondes néolibéraux, qui rumine ses végétaux, travaille beaucoup et ne fume ni ne boit. Une fois que la vieillesse, la maladie ou l’infirmité ont pris le dessus, ce contexte idéologique est naturellement propice au développement d’un sentiment subjectif de dévalorisation de soi. Aussi, une société axée sur la maximisation des profits n’aurait aucun intérêt à prolonger des vies peu ou non productives qui deviendraient trop onéreuses.
Au lieu de diaboliser le suicide assisté ou l’euthanasie, ne faudrait-il pas envisager ces mesures comme éléments d’une politique humaniste ?
Honnêtement, je n’exclue nullement que de telles tendances d’un eugénisme de l’efficacité soient absentes de l’esprit de certains défenseurs de l’euthanasie. Mais ne pas légaliser cette forme de fin de vie par peur des dérives qui pourraient en découler relève de la facilité politique. Tant qu’à faire, pourquoi ne pas dissoudre, ici et maintenant, toute force de l’ordre public afin d’éviter une dérive vers un Etat policier ? En effet, l’on peut argumenter qu’aussi longtemps que le capitalisme sera le modèle économique dominant, mieux vaut ne pas ouvrir la boîte de Pandore de l’euthanasie. Pendant ce temps, et il risque de durer, l’on interdira à celles et ceux qui veulent légitimement mettre fin à leurs souffrances psychiques et physiques une délivrance souhaitée. Belle leçon d’humanité !
Trêve de mauvaise foi : le législateur peut aussi se montrer responsable et rédiger une loi contenant suffisamment de garde-fous pour éviter des dérives que personne ne souhaite.
C’est le cas de la proposition Err-Huss. Et légaliser l’euthanasie par le biais d’une loi exigeante tout en continuant à soutenir le progrès médical et à investir suffisamment dans les infrastructures hospitalières, n’est pas contradictoire.
Au lieu de diaboliser le suicide assisté ou l’euthanasie, ne faudrait-il pas envisager ces mesures comme éléments d’une politique humaniste ? Revenons au principe de disposer librement de son corps. Ni le corps ni la vie ne sont sacrés, mais constituent la propriété privée de l’individu conscient qui doit pouvoir en disposer librement. Respecter le choix d’une personne de mettre un terme à sa vie, pour les raisons qui sont les siennes, c’est respecter la personne dans sa capacité de discernement. Lui interdire de faire un choix qui n’a d’autre conséquence que sur sa propre personne, c’est une forme d’infantilisation et, in fine, de mépris de sa condition d’adulte responsable.
Au-delà de l’abrègement des souffrances, l’euthanasie pose également la question de la dignité humaine et, surtout, de ce que le philosophe Michel Onfray appelle la « dignité subjective ». La question est de savoir qui ou quelle autorité peut s’octroyer le droit de substituer sa conception de la dignité personnelle à autrui ? Dans un monde complexe où chacun a sa propre trajectoire de vie, ses identités et origines multiples, qui lui construisent peu à peu une superstructure idéologique, culturelle et spirituelle personnelle, l’idée que telle ou telle personne se fait de son propre « bien vivre » et de son propre « bien mourir » – qui est indissociable du premier – est variable et relative. S’il faut approuver le développement des soins palliatifs pour celles et ceux qui veulent en bénéficier, il ne faut pas oublier que, pour d’autres, ces soins ressemblent plus à un rallongement de la mort que de la vie. Si la médecine doit tout faire pour éviter la souffrance et la mort, elle doit pouvoir accepter que cette dernière puisse aussi, dans certains cas, faire partie du dispositif thérapeutique. Choisir sa mort et refuser la végétation inconsciente et la somnolence opiacée que provoquent les drogues médicales, c’est un choix de vie correspondant à une certaine conception personnelle et subjective de sa propre dignité.
Car juger ou condamner un comportement ou un choix personnel qui ne nuit pas à un tiers, au nom d’une foi religieuse ou de convictions politiques, n’est définitivement pas progressiste.
An die Lebenden
Thorsten Fuchshuber
Die Bürgerrechtsbewegung der Sterbehelfer mag gute Absichten haben ? mit allerdings nachteiligen Folgen.
„Sie
wollen wissen, warum ich sterben will? Weil ich gar nicht mehr richtig
lebe, weil ich nur noch Schmerzen habe im Kopf. Und mit Medikamenten
werden sie nur noch schlimmer“, schrieb die psychisch Kranke Susanna
Schönburg im März 2005 an ihren Arzt. – „Mein Tod gehört mir“,
begründete die schwer Kranke Irmgard Christians im November 2006 ihren
Wunsch nach Sterbehilfe: „Ich will nicht jahrelang hilflos in einem
Pflegeheim liegen, wie ein Baby versorgt werden und für die
Gesellschaft kein nützliches Mitglied mehr sein“.
Die
eindringlichen Plädoyers dieser Menschen verdeutlichen: Vom Standpunkt
des leidenden Einzelnen, also existenzialistisch betrachtet, scheint es
kaum ein vernünftiges Argument gegen aktive Sterbehilfe zu geben. Das
Problem daran: die Gesellschaft, in welcher der Wunsch nach Euthanasie
geäußert wird, ist selbst nicht vernünftig organisiert. Sie beruht auf
Profitmaximierung und deshalb auf Imperativen der Verwertbarkeit statt
auf jenen der Humanität, sie beruht auf Konkurrenz, weshalb sie nur die
formale Gleichheit kennt, nicht aber die wahre Versöhnung der
Interessen der Allgemeinheit mit jenen der Einzelnen.
Nicht immer
galt Euthanasie als Synonym für aktive Sterbehilfe. Noch 1835 schrieb
der Mediziner Karl Ludwig Klohss in seinem Buch „Die Euthanasie oder
die Kunst den Tod zu erleichtern“: „Dahin strebe, die Menschen nicht
vor der Zeit und so viel wie möglich am natürlichen Tode im engeren
Sinne sterben zu lassen“. Seine „Lehre der Euthanasie“ war also von der
Hilfe beim Sterben unter expliziter Ablehnung von Tötungshandlungen
bestimmt ? eine Haltung, die im gesamten Diskurs noch bis Mitte des 19.
Jahrhunderts vorherrschend blieb.
Der Beginn der
Euthanasie-Debatte, wie wir sie kennen, fällt mit dem Ende des
Liberalismus und damit dem Verlust der Illusion eines krisenfreien
Kapitalismus zusammen. Ökonomen und Biologen waren die ersten, die ein
„Recht“ auf Sterbehilfe propagierten, und zwar „im Kontext einer
sozialhygienischen Bewegung, die an der Wende vom 19. zum 20.
Jahrhundert Wissenschaft und Gesellschaft, aber auch die Politik quer
durch alle politischen Lager erfasste“, wie der Sozialwissenschaftler
Ludger Fittkau schreibt. Kranke und Behinderte wurden aus dieser
Perspektive als Hindernis und Kostenlast auf dem Weg zu einer
gesundheitspolitisch optimierten Gesellschaft betrachtet, eine
Ideologie, die in der „Vernichtung unwerten Lebens“ durch die
Nationalsozialisten ihren Höhepunkt fand.
Der
Beginn der Euthanasie-Debatte, wie wir sie kennen, fällt mit dem Ende
des Liberalismus und damit dem Verlust der Illusion eines krisenfreien
Kapitalismus zusammen.
In der aktuellen Debatte mit dem Verweis
auf den Nationalsozialismus zu kommen, ist jedoch sinnlos und geht am
Thema vorbei. Zum einen haben die heutigen Befürworter der Euthanasie
mit dem Rassenwahn der Deutschen nichts zu tun. Zum anderen wird das,
was die Nationalsozialisten in all ihrem Wahn auch erzwingen wollten,
die Schaffung einer krisenfreien Ökonomie mit den Mitteln
technisch-kapitalistischer Rationalität, heute längst auf dem
demokratischen Wege versucht. Und so wird heute scheinbar freiwillig
verinnerlicht, was der deutsche Ärztekammerpräsident Karsten Vilmar
einmal sarkastisch als „sozialverträgliches Frühableben“
charakterisierte. Beispielsweise schrieb der Arzt der eingangs
zitierten Schweizerin Susanna Schönburg in seinem Gutachten, diese habe
in dem Glauben gelebt, selbst nichts wert und vollständig auf andere
angewiesen zu sein. Mit ihrem assistierten „Frei“-Tod habe sie die
Konsequenz daraus gezogen.
Nun kann man die gesellschaftlichen
Zustände kritisieren, die beim Einzelnen ein solch drastisches Gefühl
der Überflüssigkeit, des lästig seins und des Lebensunwillens
hervorrufen. Oder man kann vor der mit dieser Kritik vermeintlich
verbundenen „Sozialromantik“ warnen und mehr Realismus einfordern, wie
von Euthanasie-Befürwortern auch hierzulande schon nahegelegt. In
vollendet utilitaristischer Manier erfolgt der Hinweis, „es gebe nun
einmal viele ältere Leute, die alleine sind“. Dass solche Überlegungen
durchaus politikfähig sind, zeigt sich auch in den Niederlanden. Dort
schlug die vom niederländischen Dachverband der Mediziner eingesetzte
Dijkhuis-Kommission bereits 2004 vor, nicht nur körperlich oder
psychisch Kranken, sondern auch einsamen, sozial ausgegrenzten Menschen
Sterbehilfe zu gewähren.
Gleichgültig, ob das Projet de loi
Huss/Err für dieses Mal noch scheitern wird ? letztlich wird sich
dieses oder ein ähnliches Vorhaben wohl durchsetzen. Bereits durch die
Tendenz der Diskussion verändert sich im Übrigen die gesellschaftliche
Praxis, wie auch der Sozialwissenschaftler Fittkau und die Philosophin
Petra Gehring konstatieren: „Gerade die Kleinteiligkeit der aktuellen
Debatten zeigt, dass moderne Gesellschaften wie diejenigen Europas
längst Sterbepolitik betreiben, das heißt die Rahmenbedingungen des
Sterbenlassens gezielt und aktiv gestalten. Sterbe(hilfe)politik
wiederum ist Biopolitik: Lebensrationierungs-, Lebensoptimierungs- und
Lebenskostenverteilungspolitik.“
Blickt man auf Luxemburg, mögen
die Motive der meisten Euthanasie-Befürworter subjektiv ganz und gar
vom Mitgefühl für die Leiden der Betroffenen bestimmt sein. Objektiv
jedoch werden sich diese Liberalen als Exekutoren der optimalen
Bedingungen zur Kapitalakkumulation erweisen ? denn diese und nicht die
Humanität ist es nun einmal, die unsere bestehende Gesellschaftsordnung
im Innersten zusammenhält. Ein Blick in die Welt beweist das jeden Tag
erneut. Wer also will, dass die Menschen in Würde und Anstand sterben
dürfen, sollte erst einmal dafür sorgen, dass sie menschenwürdig leben
können.
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