PEINTURES: Cartes postales

Toujours prête à inviter des artistes peu ou pas connus sous nos latitudes, la galerie Covart a le visage surtout tourné vers l’Est. Ce qu’elle confirme cette fois en montrant les tableaux de Katerina Nevolina. Cette jeune femme de trente ans, d’origine russe, s’est lancé le défi de réinventer – ou du moins de redonner un souffle – à la peinture d’inspiration impressionniste. Et cela avec un point de chute thématique aussi simple d’apparence, qu’il est complexe en réalité : les voyages.

Ce sont surtout les grandes métropoles européennes comme Paris, Venise ou encore Saint-Petersbourg qui se retrouvent sur les toiles de Katerina Nevolina. Vu de loin, ses tableaux ne se distinguent pas vraiment de ceux que concoctent chaque jour des milliers de peintres du dimanche, qu’on trouve dans chaque quartier un tant soit peu pittoresque de l’Europe – un art qui sert plutôt d’auto-thérapie à des quinquas déglingués en pleine crise existentielle. En y regardant de plus près, on remarque les différences. Les oeuvres de Nevolina sont toutes coupées au couteau et se composent généralement de grandes plaques de couleur qui ne donnent leur vrai sens qu’une fois assemblées.

C’est surtout cette décomposition de l’image qui rappelle les grands maîtres, comme Cézanne ou Matisse. Mais là où les ancêtres avaient cherché une autre façon de voir et de représenter la beauté du monde, Nevolina se retranche derrière des choix esthétiques. Ses images sont certes très belles d’un point de vue technique, mais, si l’on ose dire, ne vont pas faire chambouler l’histoire de l’art.

Mais bon, ce n’était peut-être tout simplement pas l’idée de l’artiste. Peut-être que Katerina Nevolina voulait simplement partager la beauté de ces vues touristiques, ce qu’elle ressentait au moment où elle les peignait. En ce sens, ses oeuvres regagnent en pertinence, tant il est vrai que la plupart des Européens sont devenus un peu blasés et ennuyés par leurs propres patrimoines historiques. Et il aura fallu un regard extérieur et une technique exceptionnelle pour nous rappeller cela.

A la galerie Covart, jusqu’au 19 novembre.


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