ART CONCEPTUEL: Been there, done that

von | 27.07.2012

L’artiste autrichienne Maria Anwander est connue pour ses actions iconoclastes et sa volonté de dépasser les frontières de l’art contemporain – ou du moins de les explorer. Ce qu’elle a déjà fait par le passé, par exemple en faisant don d’une action artistique au Moma de New York, sans en informer le musée au préalable. C’est aussi une façon de se frayer un chemin parmi les artistes en vogue – tout en subvertissant le monde bling-bling qui entoure la création artistique de nos jours. La même approche plutôt punk s’est déroulée en 2010, lors de l’exposition – où Maria Anwander était curatrice – « Gaming the System : Rank the Ranking or Fuck the Curator », où elle avait invité les trois artistes les moins bien classés par « artfacts.net », une page qui classe les artistes selon un système à points mi-économique, mi-artistique et qui prend en compte surtout l’attention suggérée par les artistes aux professionnels de l’art.

Dans sa résidence au Casino Luxembourg, Maria Anwander a élargi son concept tout en restant dans son sillon qui refait de l’action artistique une vraie aventure, puisqu’elle frôle l’égalité. En laissant poser un bloc de pierre naturelle portant une inscription avec le titre de l’oeuvre « been present », le nom de l’artiste, les dimensions, le nom du matériel et la note « Donated to the City of Luxembourg in 2012 », sans en informer la ville, elle a posé les autorités communales devant le choix de laisser enlever immédiatement cette pierre a priori illégale ou d’accepter la donation. Vu qu’une pierre avec des inscriptions ne choquera personne et qu’en temps de crise tous les cadeaux sont les bienvenus, ont peut parier que la « been present » restera présente au moins jusqu’au 2 septembre, à la fin de l’expo.

Avec les deux pièces de l’exposition « A Work of Art Is a Work of Art Is a Work of Art » – la pierre mentionnée et un néon accroché à l’aquarium du Casino portant l’inscription « Not All Art Will Go Down In History » qui questionne le néon à côté « All Art Has Been Contemporary » de Maurizio Nannucci, Anwander pose la question de la durabilité de l’art en tant qu’oeuvre matérielle et en tant que concept. Les deux matériaux choisis, la pierre durable et le néon vulnérable, reflètent l’inconsistance et même l’incapacité de l’artiste quand il s’agit de trouver une réponse aux questions qu’elle a elle-même posées.

Mais la vraie question est ailleurs : même si Anwander critique le big business artistique par ses actions, ses oeuvres sont avant tout une réflexion sur l’art qui tourne autour de son propre axe. Dans les temps critiques que nous vivons, le spectateur, consommateur ou même appréciateur d’art contemporain veut-il toujours voir cette pratique légèrement autiste ? N’est-il pas temps que l’art contemporain quitte son nombrilisme formaliste pour fabriquer des oeuvres dans lesquelles les gens se reconnaissent et où ils reconnaissent aussi leur époque ? Une chose est sûre : un tel art contemporain aurait plus de chances de durer, même dans les musées antiques qui seront construits dans 3.000 ans et où les humains du futur se demanderont dans quelle époque barbare leurs ancêtres ont vécus.

Au Casino-Forum d’art contemporain, jusqu’au 2 septembre.

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