L’exposition « Faces » au Kulturhaus de Niederanven présente jusqu’au premier juin des travaux photographiques réalisés dans le cadre de workshops avec la photographe luxembourgeoise Neckel Scholtus.
Des travaux d’enfants et d’adolescents et de l’artiste elle-même, réalisés en avril lors des workshops « Däi Portrait aus denger Këscht » et « Face Perception » au Kulturhaus, révélent les sensibilités de chacun et les mêlent en une exposition étonnante sur le thème du portrait au sens large.
Autoportrait, portrait de la commune, portrait du temps passé ensemble : ce sont toutes ces dimensions à la fois qui se rencontrent et se complètent à merveille au sein de l’exposition. Neckel Scholtus a réussi à créer un réel espace de liberté et d’échanges, dont les jeunes ont su profiter pour laisser libre cours à leurs idées. En entrant dans le Kulturhaus, on aperçoit d’abord des petites boîtes : des sténopés, des dispositifs photographiques très simples que les enfants ont eux-mêmes fabriqués. Dans ces boîtes, ils ont fait entrer leur imagination pour en extraire des images pleines de poésie, des silhouettes, fragiles, le tracé un peu plus foncé du mouvement à peine esquissé? Des éclats de vie en noir et blanc.
Et puis viennent se glisser çà et là quelques instants colorés, des bouts de rêves que les jeunes ont voulu matérialiser. Joanne fait le poirier sous le regard amusé d’un canard en plastique. Mathieu semble méditer aux côtés d’un éléphant plutôt sympathique. Ces portraits, réfléchis ou plus impulsifs, émanent d’une recherche très personnelle des participants : c’est tout un monde qui transparaît. C’est la couleur de ce qui les anime au fond.
Et parce qu’au fond tout est lié, une myriade d’arbres accompagnent les portraits, parfois s’y superposent. Les visages se fondent dans le décor, dans les arbres symboles de vie, à moins que ce ne soit la forêt qui grandit en l’homme. Ces images renversées et floues ont été réalisées grâce au Rouloto’graphe de Scholtus, cette caravane modulable en camera obscura géante, qui, après Vevey et Rédange, a fait étape à Niederanven. Surréalistes et touchants, ses portraits sont le fruit d’un dialogue permanent entre intérieur et extérieur, entre l’intimité des jeunes et l’extérieur boisé du Kultur-
haus, entre les boyaux obscurs du Rouloto’graphe et son environnement direct.
L’environnement nous façonne, s’immisce dans nos vies. De quelle manière celui de Niederanven joue-t-il sur ses habitants ? Beaucoup de verdure certes, mais peut-être masque-t-elle une réalité plus grise, celle des supermarchés ou de l’aéroport. La campagne semble artificielle, comme ces arbres plantés pour couvrir le bruit des avions. Ce rapport étrange à la nature se retrouve dans les images. Et Neckel Scholtus a voulu représenter l’omniprésence de l’aéroport par des avions autocollants, fixés sur les vitres de l’atelier. On ne peut plus s’en débarasser, ils « collent » à la région et à ses habitants. Pour certains, l’aéroport est symbole de liberté, mais qu’en est-il pour ceux qui restent à terre, derrière ces hauts grillages ?
Au Kulturhaus Niederanven, encore jusqu’au premier juin.
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