Clees Michel: PRESIDENT-ARTISTE

Michel Clees, c’est ce petit jeune homme qui circule, un peu Peter Pan, depuis les débuts dans l’ancien abattoir d’Esch. Il y a dix huit ans déjà.

Pratique une sorte de chirurgie dans la vie professionnelle et dans la vie sociale et culturelle. Michel Clees est gynécologue-obstétricien et président du conseil d’administration de la Kulturfabrik.

Photo: Christian Mosar

Sortie des artistes

Michel Clees est né en 1963 et si l’on s’était fait une vague idée de quelqu’un jouant de la guitare, c’est en médecin exerçant depuis 1995 qu’il répondra aux questions.

En 1995, sa pièce „Solosonate für einen Handschlag“ avait été montée au théâtre municipal d’Esch avec le soutien du ministère de la culture hongroise – c’est une évocation des dernières années de la vie de Béla Bartók.

„Dazu kommt die Fiktion, die Phantasie, wie es denn vielleicht gewesen sein könnte. Es kommen Wunschgedanken, die in jedem von uns zu finden sind und die man gerne durch das Erzählen einer Geschichte einer Person anhängen möchte. Eine Rekonstruktion der letzten Lebensjahre eines Menschen ist in vielfacher Hinsicht abhängig: von dem was für einen Autor erreichbar ist, von dem, wie man sucht und vorgeht und was man übergeht.“ (extrait de la pièce)

Auparavant, Michel Clees avait joué dans des pièces d’Ed Maroldt, participé à plusieurs films et, surtout, il avait composé et interprété des chansons. De ’82 à ’86, il a voyagé avec celles-ci et Gast Rollinger en a fait un portrait filmé („Michel Clees, Sänger, Texter und Komponist“ – en 1985 pour RTL). D’autres fictions ont suivi et d’autres prises de position … au sein de la médecine. Pourquoi s’est-il décidé pour la médecine, respectivement l’obstétrique? „J’ai toujours voulu être proche de la vie et de la mort. Et c’est dans le contact avec les patientes que se produisent les moments les plus vrais et les plus précieux.“

Implanté dans la ville d’Esch, l’évolution de la Kulturfabrik ne le laisse pas indifférent. Aussi a-t-il été élu président du conseil d’administration en 1999. Depuis, des directeurs bien intentionnés ont défilé au sein du centre culturel, avec un succès relatif. Quelles sont les vues de Michel Clees sur le développement du lieu? „Voyons, c’est plus simple à définir par la négative … Je souhaiterais une offre pour des créateurs qui ne soient pas encore installés. Une plate-forme pour des visiteurs, des actions qui se produiront là. Qu’il y ait de l’action régulièrement.

Pas de jaloux, ni de doctrinaire, il n’y a pas d’art d’Etat. La musique c’est plus simple, c’est plus prévisible du point de vue financier et au niveau du déroulement de la manifestation. Le théâtre demande plus d’ampleur.“

Quel sera votre rôle?

Je n’ai pas d’ambition personnelle, mais désire fortement que celui qui sera directeur/directrice vienne d’un tout autre bord et qu’il ait envie de travailler. On peut très bien y tenir des séminaires, inviter des orateurs, ou organiser, comme récemment, des tables rondes sur un thème X. Nous logeons aussi de jeunes stagiaires européens, qui développent pendant six mois différentes techniques de gestion ou de théâtre. Les timidités, maladresses, lenteurs et réticences devraient s’annuler avec l’expérience et les nostalgiques devraient permettre une réelle autonomie de décision.

Cette dynastie des élèves d’Ed Maroldt, qui a lancé le lieu, ne garderait-elle pas une main mise, éventuellement légitime?

Il y a une certaine lassitude et les émotions se sont déjà étalées. Je pense que nous n’en sommes plus là. Si l’on n’arrive pas à canaliser les excès sentimentaux, les bailleurs de fonds ne voudront plus suivre la Kulturfabrik. Cela ne peut coï ncider avec mon envie de faire bouger l’endroit. Toutes les actions devront être contenues dans le budget. Nous avons 18 millions à disposition. Ce qui est très bien, mais il faut savoir que cela englobe la maintenance, les salaires des employés, le reste est pour la création. Donc il restera plus qu’un bureau bien net, avec une personne derrière, qui sera désolée de ne rien pouvoir produire. Il manque toujours sept millions. Les trouver sera une de mes premières entreprises, avant d’envisager de monter la moindre pièce.

Quel rôle prendra le conseil?

Une fonction conseillante, justement. L’investissement partagé entre l’Etat et la Ville d’Esch, selon la formule consacrée, sera à gérer. En sachant, dans les limites de la faisabilité, rétablir une saine curiosité du lieu, une volonté constante d’émergence, même par petites touches. Je je suis de près ce lieu depuis longtemps, soit en m’impliquant, en intervenant en tant qu’acteur, chanteur, metteur en scène – j’y suis tout simplement attaché.

Interview réalisée par Anne Schmitt


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