(lc) – Avant les vacances, une bonne bouffée de transparence. En tout cas, les amendements promis de longue date par la ministre de la Culture Maggy Nagel au projet de loi 6612 déposé encore sous l’égide d’Octavie Modert viennent de tomber (woxx 1278). A première vue, la ministre semble avoir été à l’écoute du secteur. La fameuse obligation de prouver à chaque renouvellement de la demande une augmentation de 10 pour cent du revenu professionnel brut imposable, qui avait été critiquée durement par la scène artistique, est mise à la poubelle. A la même enseigne loge désormais une autre idée datant de l’époque Modert, le fameux « titre d’artiste ». En effet, la nouvelle ministre considère « qu‘il s‘est avéré que cette reconnaissance pour ainsi dire purement formelle, voire honorifique, sans qu‘aucun droit précis n‘y soit attaché, n‘atteint pas le but escompté, à savoir la valorisation du rôle de l‘artiste dans notre société ». A noter qu’il n’est même plus question du « statut d’artiste » mais de « mesures sociales au bénéfice des artistes professionnels indépendants et des intermittents du spectacle ». D’ailleurs les conditions de résidence avant l’obtention d’aides ont été modifiées. Dorénavant, il faut prouver une affiliation continue à la sécurité sociale luxembourgeoise depuis au moins six mois et faire preuve de son engagement sur la scène artistique luxembourgeoise. Pour constater cet engagement, un comité consultatif va être instauré, dont la base légale – absente encore dans le projet original – a été ajoutée. En d’autres mots : il y aura des jetons de présence. De plus, cette affiliation obligatoire de six mois est un durcissement de la loi d’origine. A la demande du Conseil d’Etat et de diverses fédérations du secteur, elle remplace la condition antérieure qui ne prévoyait qu’une durée de résidence de deux ans, de manière continue ou non, au cours des cinq dernières années. Ce qui risque de pénaliser les étudiants en art voulant s’établir sur le marché grand-ducal. Mais ce n’est pas le seul bâton qu’on leur met dans les roues : si la loi passe, ils devront attendre un an – et non plus six mois – avant de pouvoir prétendre aux aides de l’Etat. Comme quoi le ministère considère toujours les artistes comme des enfants gâtés.
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