(lc) – Imaginez un monde dans lequel Google, Amazon, Facebook, YouTube, Twitter et tous les autres services web n’appartiennent qu’à une grande firme. Potentiellement, ce n’est pas difficile ; et pourtant le monde que décrit Dave Eggers dans son roman est effrayant. C’est l’histoire de Mae Holland, une jeune femme d’une vingtaine d’années, qui, après quelques boulots plutôt tristes, réussit à occuper le poste de ses rêves, justement dans cette firme, appelée « The Circle ». Une boîte qui est bien plus qu’une entreprise lambda – au lieu de ne proposer qu’un job, elle offre une philosophie de vie à ses employés. Une philosophie qui fait de la transparence totale et de la communication des détails les plus intimes sa première maxime. La question est de savoir où Mae va s’arrêter… « The Circle », que quelques critiques ont décrit comme étant le nouveau « 1984 », est bien plus que cela. Au lieu de la triste dystopie orwellienne, Eggers a réussi un roman d’anticipation dans lequel les gens n’ont pas peur de « Big Brother » mais se jettent dans ses bras avec joie au nom d’une idéologie faussement pacifiste. Cela fait de « The Circle » un bouquin à lire d’urgence, tant les attitudes développées par les personnages sont devenues proches de nous.
« The Circle », paru chez Penguin Fiction.