Cédric Klapisch : L’exception culturelle


Ah ! les films de vignoble… Une spécialité bien française, souvent plutôt déclinée en téléfilms où seule la diversité des terroirs tient lieu d’originalité. Malgré un début un peu poussif, « Ce qui nous lie » parvient à sortir du lot, sans pourtant fortement enthousiasmer.

Après les funérailles du père, la fratrie renforce ses liens grâce à l’exploitation familiale.

Après sa trilogie consacrée à l’insouciante jeunesse étudiante qui a bien du mal à trouver une certaine stabilité dans la vie (« L’auberge espagnole » et ses deux suites), Cédric Klapisch s’attaque à un thème qu’on pourrait qualifier de patrimonial. Car attention, il est ici question de vignoble, un sujet particulièrement sérieux dans l’Hexagone, et le réalisateur a poussé l’authenticité jusqu’à tourner sur une période d’un an afin de rendre au mieux la marche des saisons à l’écran. mehr lesen / lire plus

Joachim Rønning et Espen Sandberg : Pirates of the Caribbean: Dead Men Tell No Tales

Il faut croire qu’un Johnny Depp sérieusement imbibé de rhum et qui cabotine tout le long du film – combiné avec quelques invités surprises – sur fond d’effets spéciaux incessants suffit à assurer le succès d’un épisode de la franchise. Tant mieux pour les fans, et tant pis pour ceux qui cherchent un renouvellement, malgré l’arrivée d’une sympathique héroïne féministe.

L’évaluation du woxx : O
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Sculpture
 : Mystérieux modèles réduits


Nicolae Fleissig réalise le plus souvent des sculptures monumentales. Ce qui ne veut pas dire que les œuvres – minuscules en comparaison – exposées en ce moment à la galerie Simoncini sont d’un moindre intérêt.

« Boîte à surprises », en marbre. (Photos : woxx)

Né en Roumanie en 1948, Nicolae Fleissig est installé en France depuis 1982. C’est un familier de la galerie Simoncini, puisqu’il y a déjà proposé une douzaine d’expositions individuelles. Le sculpteur a une préférence marquée pour les matériaux durs, et on retrouve donc logiquement dans ce nouvel ensemble des pièces taillées dans le granit, le marbre, le grès ou l’andésite (une roche volcanique). mehr lesen / lire plus

Opéra
 : Redécouvrez Vivaldi


Si certains opéras d’Antonio Vivaldi rencontrent de temps en temps les faveurs de la programmation lyrique, « Arsilda, regina di Ponto », proposé au Grand Théâtre, n’est pas souvent monté. Une aubaine, d’autant que, pour une fois, la salle n’est pas complète des semaines à l’avance.

Baroque de bout en bout ? (Photos : © Petra Hajská)

Rien n’aura fait aussi mal à la réputation du compositeur Antonio Vivaldi que la musique d’attente téléphonique. Le « Prêtre roux » vénitien a pourtant à son actif un impressionnant catalogue d’œuvres, qui va bien au-delà des rabâchées « Quatre saisons ». Des opéras, d’ailleurs, on ne sait pas trop combien : le chiffre de 46 a longtemps circulé, et puis les dernières recherches musicologiques pencheraient plutôt pour 90, en comptant les pastiches et remaniements très prisés à l’époque baroque. mehr lesen / lire plus

Pierre Joris : Canto diurno

Bonne idée que cette anthologie personnelle de Pierre Joris en langue française. Jean Portante, par ailleurs codirecteur de la collection « Les passeurs d’Inuits » dans laquelle le livre paraît au Castor Astral, a assuré la coordination des traductions – avec la participation de l’auteur qui, rappelons-le, écrit exclusivement en anglais. Ce livre permet donc à un public francophone de découvrir un nouveau pan de l’œuvre de Joris choisi par le poète lui-même. Un aperçu intelligent, car il mêle les textes très modernes à la structure complexe, de lecture ardue pour un béotien (« Le livre de Luap Nalec », jeu de lettres sur l’auteur fétiche de Joris, Paul Celan) à des poèmes plus lyriques (émouvant « Matrosen Lied » : « Si j’étais un homme / qui tombe encore amoureux des marins / je tomberais sûrement amoureux de lui.  mehr lesen / lire plus

Raoul Peck
 : Engagement total


Explorant en images les mots forts et profonds de James Baldwin, le documentaire « I Am Not Your Negro », déjà diffusé sur Arte il y a quelques semaines, est un exemple réussi de cinéma engagé qui ne néglige pas la forme pour le fond.

James Baldwin (au milieu) apporte la puissance de ses écrits à « I Am Not Your Negro ». (Photo : © Dan Budnick)

Le documentaire à charge et la qualité cinématographique peuvent-ils faire bon ménage ? Lorsque Quentin Tarantino, en remettant la Palme d’or à Michael Moore en 2004 pour « Fahrenheit 9/11 », avait affirmé sans sourciller que le jury avait récompensé les qualités formelles du film et pas particulièrement son message, on avait pu en douter. mehr lesen / lire plus

Théâtre : Ça casse, mais ça passe


Le théâtre social s’invite au Centaure avec « Cassé », une pièce qui présente sur le mode comique toute une galerie de personnages que le monde du travail a cabossés, sans aucun misérabilisme.

Un jour, peut-être, la souffrance au travail ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Eugénie Anselin et Caty Baccega dans « Cassé ». (Photos : Bohumil Kostohryz)

Dix-huit ans de Prodex… et puis la porte. Christine ne s’en remet pas, et plonge peu à peu dans les anxiolytiques, aidée par son médecin qui, surmené, ne va pas bien lui non plus et s’accroche à sa patiente. Le mari, Frédéric, informaticien, est doucement mis au placard dans son entreprise, mais trouve un côté positif à sa déchéance professionnelle qui le conduit à sortir les poubelles. mehr lesen / lire plus

Sculpture
 : L’étonnante diversité 
des formes


La rétrospective Tony Cragg au Mudam permet une plongée captivante dans l’univers d’un sculpteur à la productivité notable et à l’art polymorphe.

« Industrial Nature », 2015.

« Nous vivons à une époque où la croyance en la science et la rationalité est omnipotente et déterminante. Pourtant, notre vraie vie est en grande partie guidée par les émotions et les décisions émotionnelles. Montrer cela constitue une tâche importante pour chaque artiste, y compris pour moi dans mon travail. » En effet, s’il y a bien une caractéristique commune à la cinquantaine d’œuvres exposées par Tony Cragg au Mudam, c’est l’absence d’intellectualisation ostentatoire ou de message claironné. mehr lesen / lire plus

Daniel Espinosa : Voir Mars et mourir

Pâle série B qui surfe sur la vague des films situés dans l’espace, « Life » exploite jusqu’à l’usure toutes les ficelles connues du genre sans jamais le renouveler.

Pas de tout repos, l’exploration spatiale…

Toujours au service de ses lectrices et lecteurs, le woxx a de la suite dans les idées : après avoir largement couvert dans nos précédents numéros les efforts du grand-duché pour se positionner dans la course à l’espace, nous ne pouvions rater la sortie de « Life », dernier film en date qui transporte le spectateur en dehors de l’atmosphère terrestre. Pas certain d’ailleurs qu’après la séance, on aura encore envie de s’enthousiasmer sur la conquête spatiale luxembourgeoise…

De retour de Mars, les astronautes de la Station spatiale internationale parviennent à ramener à la vie une cellule dormante trouvée sur la planète rouge. mehr lesen / lire plus

Paul Grimault : Le roi et l’oiseau

Pour les quarante ans de la mort de Jacques Prévert, la Cinémathèque a la bonne idée de montrer à nouveau ce film magnifique de poésie visuelle, aux dialogues ciselés et à l’atmosphère politique tellement actuelle. Un petit bijou loin des productions formatées que petits et grands apprécieront grâce à ses multiples niveaux de lecture.

L’évaluation du woxx : XXX
À la cinémathèque ce dimanche 30 avril. mehr lesen / lire plus

Opéra
 : Donizetti au temps des machines

À quelques encablures du grand-duché, le Théâtre national de la Sarre propose une véritable saison d’opéra. Petit détour par Sarrebruck donc, où la production locale de « L’elisir d’amore » a de quoi réjouir les passionnés d’art lyrique.

C’est aussi une soprano allemande, Sabine Heinefetter, qui tenait le rôle d’Adina lors de la première de « L’elisir d’amore » en 1832. (Photo : Wikimédia)

Pour l’amateur d’opéra luxembourgeois, il est parfois frustrant de planifier ses sorties. En effet, la plupart des productions n’offrent que deux ou trois dates, au mieux. Mais rien n’empêche d’aller faire son marché à l’étranger. Le Théâtre national de la Sarre, avec un chœur et une troupe de solistes à demeure, peut ainsi proposer pour chacune des œuvres qu’il monte un certain nombre de représentations sur plusieurs mois. mehr lesen / lire plus

Martin Provost : Sage femme

Annoncé comme le choc entre les deux Catherine (Deneuve et Frot), le film séduit là où on ne l’attend pas. L’émotion pointe moins entre les deux actrices que lors de la description du délitement du service hospitalier, ou pendant le jeu de séduction entre Catherine Frot et un Olivier Gourmet très en forme.

L’évaluation du woxx : XX
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Théâtre
 : On ne les arrête pas !


De vrais « Moulins à paroles », ces trois femmes qui se dévoilent sur la scène du TOL dans des textes forts d’Alan Bennett. Et pour le spectateur, ces tranches de vie douces-amères resteront bien longtemps en mémoire.

Trois histoires fortes : Catherine Marques, l’employée modèle…

Ce sont au départ deux séries de monologues, sous le nom de « Talking Heads », que le dramaturge britannique Alan Bennett a écrites pour la BBC en 1988 et 1998. Avec un succès tel que le West End s’en est rapidement emparé sur les planches… et que les textes sont désormais au programme du baccalauréat d’outre-Manche. mehr lesen / lire plus

L’influence d’un grand : Dans le style de

C’est peu dire que l’art de Jérôme Bosch fascine. Pour clore l’« année Bosch » que fut 2016, la Villa Vauban expose donc des œuvres de « peintres du diable » – le nom donné aux successeurs du primitif flamand.

« Les grands poissons mangent les petits » (1557), de Pieter Van der Heyden. Pour en apprécier les détails sans bips du système de sécurité, on pourra admirer… la façade d’une banque rue des Capucins. (Photo : © Staatliche Kunstsammlungen Dresden, Kupferstich-Kabinett)

On aura beau chercher dans les sept espaces thématiques que comporte l’exposition « L’héritage de Jérôme Bosch », pas d’œuvre signée du maître à l’horizon. mehr lesen / lire plus

Vatche Boulghourjian : Tramontane

Heureusement que les paysages du Liban et la musique du talentueux acteur principal, aveugle mais charismatique, s’invitent dans ce film. Car sinon, le scénario se déroule d’une façon trop systématique pour vraiment faire sentir les difficultés d’un pays encore aux prises avec les séquelles de sa guerre civile.

L’évaluation du woxx : X
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Guy Rewenig : Comment blanchir les bêtes noires sans les faire rougir

« Le parcours périlleux et hilarant d’un Africain au Luxembourg », peut-on lire en quatrième de couverture. Hilarant, peut-être pas tout le temps ; mais de l’humour, Guy Rewenig en a assurément. Tout comme une bonne dose d’ironie critique sur son propre pays. Dans cette lettre au ministre des Affaires étrangères, l’avocat Mwayé, dix ans après son installation au grand-duché (« Le chef d’orchestre à la baguette de bambou », du même auteur), raconte ses efforts pour devenir un véritable Luxembourgeois. Tous les petits travers du grand-duché y passent, disséqués par un Africain d’origine qui fait de son mieux pour participer au « nation branding ». mehr lesen / lire plus

Musique classique : Énergie et mystère


À son arrivée, il avait promis de diriger l’Orchestre philharmonique du Luxembourg dans un opéra. Ce sera « Simon Boccanegra » de Giuseppe Verdi, la semaine prochaine. À cette occasion, le woxx s’est entretenu avec le directeur musical de l’OPL, Gustavo Gimeno.

Gustavo Gimeno à la baguette lors de son dernier concert en date à la Philharmonie, le 17 mars. (Photo : François Zuidberg)

woxx : Vous voilà à mi-chemin de votre deuxième saison à la tête de l’OPL. Quel est votre sentiment sur les objectifs réalisés jusque-là ?


Gustavo Gimeno : Je suis tout simplement fier de ce que nous avons accompli et très motivé par ce qui reste encore à venir. mehr lesen / lire plus

Aki Kaurismäki
 : Un nouveau souffle


Avec « Toivon tuolla puollen », le réalisateur culte s’offre un renouveau cinématographique en abordant le thème des réfugiés. Mais toujours dans sa Finlande rêvée, coincée quelque part entre les années 1950 et la peinture réaliste.

Khaled Ali (Sherwan Haji) et Waldemar Wikström (Sakari Kuosmanen), deux destins croisés, deux histoires semblables et pourtant dissemblables.

Les jurés de la Berlinale ne s’y sont pas trompés : en attribuant à Aki Kaurismäki l’Ours d’argent du meilleur réalisateur, ils ont récompensé l’effort de renouvellement que le cinéaste de bientôt 60 ans a entrepris avec ce nouveau long métrage. Car si sa recette reste immuable – ce cocktail immédiatement reconnaissable d’humour à froid et de poésie visuelle -, c’est peut-être la première fois que Kaurismäki aborde un film sous un angle aussi politique. mehr lesen / lire plus

Poésie : Réveil en vers

Au sortir de la léthargie de l’hiver, quoi de plus approprié que de revivre au son de la poésie ? C’est ce que propose depuis début février le quatrième Printemps poétique transfrontalier. Il fera halte à Dudelange lundi prochain.

En mars 2014, pour l’édition inaugurale du Printemps poétique transfrontalier, elles étaient trois auteures francophones (Danièle Corre, Véronique Daine et Hélène Tyrtoff) à se partager les scènes de trois pays, accompagnées par le violoncelliste André Mergenthaler. Maintenant dans sa quatrième année, le projet a bien grandi. Depuis 2016 déjà, deux poètes allemands se sont ajoutés aux représentants de la Belgique, de la France et du Luxembourg pour cet événement itinérant à la fois pédagogique et littéraire. mehr lesen / lire plus

Mohamed Ben Attia
 : Un parfum de jasmin

À la fois drame social et comédie romantique, sur fond de révolution tunisienne, « Hedi » parvient à mélanger les genres sans perdre le spectateur. Un premier long métrage réussi, qui sonne comme une promesse de renouveau du cinéma tunisien.

L’histoire de Hedi et de Rim, une parenthèse enchantée forcément trop courte.

À Kairouan, peu après le printemps arabe, un mariage se prépare. Hedi va épouser la ravissante Khedija, avec qui il discute régulièrement en cachette, dans sa voiture la nuit tombée. Un véhicule qui fait sa fierté, lui qui travaille comme vendeur chez un grand concessionnaire du pays. Justement, celui-ci, à cause des conditions économiques encore fragiles qui suivent la révolution tunisienne, décide de l’envoyer prospecter à Mahdia, une station balnéaire située à environ deux heures de route de sa ville natale. mehr lesen / lire plus