Tant pour l’OCL que pour l’OPL, le concert de Nouvel An est bien ancré dans la tradition. Si le public ne sera pas au rendez-vous cette année, la musique passera tout de même par les tuyaux numériques. Petite revue de deux propositions entre lesquelles, diffusion en ligne et gratuité aidant, il ne sera pas nécessaire de choisir.
Un mal pour un bien ? La fermeture de toutes les institutions culturelles a porté un coup dur à la culture, on le sait. Cependant, celles qui en ont les moyens tentent de garder le contact avec leur public via des retransmissions en direct sur les réseaux, même si la pléthore d’offres de divertissements en ligne constitue une rude concurrence. La possibilité pour toutes et tous d’assister gratuitement à un concert des principaux orchestres subventionnés du pays n’est pas à négliger… mais il faut espérer que le pli de l’internet ne sera pas pris lorsqu’il sera – enfin ! – temps de regagner les salles sans la menace d’un énième reconfinement.
Du côté de l’Orchestre philharmonique du Luxembourg, on a misé sur des valeurs sûres pour la diffusion ce vendredi du traditionnel Neijoersconcert. À la baguette, l’Autrichien Leopold Hager, 85 ans, grand spécialiste du classicisme viennois. C’est toutefois dans un répertoire très viennois, mais plus tardif et plus festif, que l’ex-directeur artistique de l’orchestre de RTL conduira l’OPL : beaucoup de Johann Strauss fils (avec l’immanquable ouverture de « Die Fledermaus » pour débuter et la traditionnelle valse « An der schönen blauen Donau » pour conclure), du Josef Strauss, mais aussi des danses hongroises de Johannes Brahms ou slaves d’Antonín Dvorák. Une sorte de pendant luxembourgeois au traditionnel concert de Nouvel An à Vienne – agrémenté cette année d’un vibrant plaidoyer pour la culture du maestro Riccardo Muti –, dont la particularité sera de bénéficier d’une narration par… Erna Hennicot-Schoepges, l’ex-ministre musicienne sous le mandat de laquelle s’est construite la Philharmonie. Ce sera l’occasion de retrouver ou découvrir ce répertoire symphonique festif à son domicile, voire d’entamer quelques pas de danse pour conjurer le mauvais sort ou souhaiter bon vent à la campagne de vaccination à venir !
L’Orchestre de chambre du Luxembourg, qui diffusera son concert depuis le Centre des arts pluriels Ettelbruck ce dimanche, a lui choisi un répertoire résolument baroque. Au programme donc, des extraits de tubes du genre tant sacrés que profanes, comme le « Messiah » de Georg Friedrich Haendel, le « Weihnachtsoratorium » de Jean-Sébastien Bach ou encore le concerto dédié à l’hiver dans les « Quattro stagioni » d’Antonio Vivaldi. Et pour cause : ce sont en fait les œuvres prévues pour le concert de Noël 2020, reporté pour cause de pandémie, qui viendront agrémenter musicalement le début de l’année 2021. Si les voix seront locales (la soprano Véronique Nosbaum, le contre-ténor Jeff Mack, le ténor Alexander Gebhard et la basse Antonio Di Martino), c’est le jeune chef Peter Whelan qui aura la tâche de faire entrer l’OCL dans la nouvelle année. L’Irlandais, directeur artistique de l’Irish Baroque Orchestra, est un spécialiste reconnu des pièces baroques. On ne peut que se réjouir de la retransmission en ligne d’un concert à la distribution aussi alléchante.
Ce weekend, les mélomanes bénéficieront donc de deux belles propositions pour passer un début d’année réussi en compagnie de la musique classique. Avec – qui sait ? – peut-être la bonne résolution de fréquenter plus les salles de concert lorsque cela sera possible.